4 octobre 2018

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Lizzie, Josh et Nathan arrivèrent pratiquement ensemble aux bureaux de Scotland Yard à sept heures du matin. Soit deux bonnes heures avant leur rendez-vous avec Marcus Godward. Ils voulaient s'assurer de ne rien oublier comme questions et d'orienter l'entretien de manière à ce que l'homme d'affaires puisse éventuellement leur révéler des renseignements intéressants.

Autour d'une tasse de thé et quelques croissants au chocolat, les trois policiers se plongèrent dans leurs notes. Ils étaient si concentrés qu'ils ne virent pas arriver Orley Pollock.

— Vous pouvez tout stopper. L'avocat de Godward m'a appelé. Il m'a indiqué que son client ne se sentait pas très bien et qu'il estimait préférable de reporter l'entretien à une date ultérieure, déclara le supérieur des trois enquêteurs.

Nathan saisit son téléphone et composa rapidement un numéro :

— Dites-moi monsieur Ilchester, à qui avez-vous parlé de notre conversation ?

— ...

— Très bien, je l'espère. Bonne journée.

Orley Pollock vint se placer devant Nathan, outré par l'attitude de son agent :

— Mais bon sang, Cromford, je peux savoir ce qu'il vous prend ? s'exclama-t-il.

— Vous ne trouvez pas que quelque chose cloche, monsieur ? Nous allons rendre une petite visite de courtoisie à Ilchester et ensuite, nous apprenons que Marcus Godward prend quelques jours de vacances. Et ce matin, tout à coup, il ne se sent pas assez bien pour répondre à nos questions. Il ne faut pas nous prendre pour des cons non plus. Monsieur, pardonnez-moi de vous le dire, mais vous avez bien trop d'expérience pour ne pas trouver cette attitude louche.

Orley Pollock ne répondit pas et quitta la pièce en claquant la porte.

Nathan se leva et indiqua qu'il avait besoin de prendre l'air. Il traversa la route et s'assit sur un banc face au London Eye, la grand roue mise en place pour les festivités de l'an 2000. Il y n'y avait pas grand monde autour de lui. La saison estivale, qui amenait un grand nombre de touristes, était terminée et la période de Noël ne débutait que dans deux mois.

Cependant, le jeune homme n'eut aucun mal à distinguer parmi les passants une silhouette qu'il aurait préféré ne pas remarquer au vu de son humeur massacrante.

Henry Ruardean, visiblement, n'avait pas conscience de l'était d'esprit contrarié de Nathan Cromford.

— Salut. Je ne m'attendais pas à te trouver ici. Tu fais une pause ? demanda le journaliste.

— J'étais en train de me demander comment je pourrais te balancer dans la Tamise sans que personne ne le remarque.

— Oh, très drôle. Manifestement, tu es toujours en colère contre moi. Tu sais, je n'ai rien écris sur le meurtrier de Whitechapel. Ce n'est pas moi qui aie descendu Scotland Yard dans la presse. En fait, j'ai demandé à mon patron de travailler sur d'autres sujets. Mais peu importe. J'imagine que tu t'en veux pour la mort d'Orminston et de Marchwood. Sauf que ce n'est pas ta faute. J'ai bien compris que Josh et toi vous bossiez comme des malades sur le dossier. Vous avez creusé toutes les pistes possibles. Comment auriez-vous pu prévoir qu'une alarme allait se déclencher dans une école et qu'il y avait des enfants à l'intérieur ? Contrairement à ce que certains disent, moi je sais que vous avez fait le bon choix. S'il y avait réellement eu un incendie, combien y aurait-il eu de victimes ? Des gosses en plus. Tu ne devrais pas culpabiliser pour la mort de ces deux gars. En plus, ce n'était pas des saints apparemment.

Agacé, Nathan se leva pour faire face au journaliste :

— Et quoi, tu as pensé que j'avais besoin qu'on me remonte le moral ?

Les secrets de WhitechapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant