Comme le leur avait conseillé Orley Pollock, Nathan et Josh attendirent neuf heures du matin avant de se rendre à Durward Street. Lesley, la jeune femme qui avait Hugh Tremelling comme client exclusif, ne répondit pas lorsque Josh sonna à l'interrupteur placé à côté de sa boite aux lettres.
Les deux enquêteurs se trouvaient dans le hall d'entrée de l'immeuble et la porte donnant accès à l'intérieur ne pouvait être déverrouillée que par les résidents. Nathan appuya à son tour sur la sonnette. Après sa seconde tentative, il décida de tenter de joindre un autre habitant.
L'interphone grésilla bruyamment lorsqu'une dame, visiblement âgée, lui répondit :
— C'est pourquoi ? marmonna-t-elle.
— Bonjour madame, Nathan Cromford de Scotland Yard, je souhaiterai parler à Lesley Jevans, votre voisine. Je sais qu'elle est en congé mais j'espérais qu'elle soit quand même chez elle. Je n'arrive pas à la joindre par téléphone.
— Je ne réponds pas aux étrangers. Et rien ne me dit que vous êtes de la police.
— Si vous voulez, vous pouvez descendre et je vous montrerai mes papiers. Madame, j'ai vraiment besoin de parler à Lesley.
— Ça va, ça va, j'arrive.
Les deux hommes durent attendre presque dix minutes avant de voir arriver une dame qui était un sosie presque parfait de la reine Elizabeth II.
Josh ne put d'ailleurs pas dissimuler sa surprise en la voyant. La vieille femme, sans doute habituée à ce genre d'attitude, ne s'en offusqua même pas. Elle tapota à la vitre et demanda à avoir confirmation de l'identité de Nathan et de son collègue.
Lorsqu'elle comprit qu'elle avait réellement face à elle deux membres de Scotland Yard, elle consentit à leur ouvrir la porte :
— Je suis désolée messieurs mais Lesley ne risque pas de vous répondre, elle est partie faire une retraite spirituelle dans le sud de la France, elle revient dans cinq jours. Ou six. Enfin pas maintenant. La première semaine d'octobre. Et vous ne pourrez pas l'appeler, les téléphones sont interdits, elle prend le sien avec juste au cas où il y aura un problème. Je dois m'occuper de ses plantes dans son studio. Et de son affreux chat. Vous avez déjà vu Harry Potter ? Eh bien, cette bestiole, elle est aussi moche que la chose qu'a choisi Hermione Granger. Comment il s'appelle déjà ? Patatruc, Pattronuc...oh, soit. Un nom stupide de toute façon. Et chaque année à la même époque c'est à moi de gérer cette sale bête.
— Euh...d'accord. Euh...merci pour les renseignements, madame. Hum...pourriez-vous lui remettre notre carte à son retour ? Et lui demander de nous appeler aussi vite que possible ? demanda Josh.
— Bien sûr. Oh...c'est à cause de ce pauvre homme qui est mort le mois dernier ? Vous croyez sérieusement qu'on a vu quelque chose ? Y a qu'une lampe sur deux qui fonctionne. Et comme il n'y en a déjà pas beaucoup...En plus, à quatre heures du matin, on dort, nous. Et, au fait, vous pourriez pas contacter les bonnes personnes pour qu'on ait plus d'éclairage ? On pourrait peut-être éviter ce genre de drame. Je suis certaine que ça doit grouiller de drogués la nuit dans le quartier.
Josh promit vaguement du bout des lèvres qu'il relayerait la demande de la vieille dame. Puis les policiers quittèrent les lieux et regagnèrent leur voiture stationnée un peu plus loin dans la rue.
— Une retraire spirituelle quand on est escort-girl, tu y crois toi ? demanda Nathan, sarcastique.
— Elle envisage peut-être d'arrêter son job et elle a besoin de faire le point, répondit Josh
— Mouais. Je ne suis pas convaincu. Comme par hasard, elle se barre maintenant ? Depuis le premier meurtre, tout le monde s'est remis à étudier Jack l'Éventreur. En habitant à Durward Street, la fille, elle doit forcément connaître l'histoire. Alors, qu'elle prenne congé et qu'elle ne rentre qu'après le 30 septembre...c'est un peu gros comme coïncidence.
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Les secrets de Whitechapel
Mystère / ThrillerJack l'Eventreur serait-il de retour ? C'est la question que se posent de nombreux londoniens après deux meurtres sanglants commis à Whitechapel. Nathan Cromford est chargé de mener l'enquête avec Josh, son coéquipier. Et le policier n'a pas de tem...