Chapitre 21

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Asia

Deux jours s'écoulent avant que je ne puisse quitter l'appartement de Grisha, sans craindre que Royce ou mon père débarque à bride abattue. Bon, il est évident que pour le premier, il a placé des hommes pour me surveiller dès que je suis arrivée en ville. Toutefois, ça n'empêche pas que je suis surprise, et un peu déçue je dois l'avouer, qu'il n'ait pas fait irruption chez mon ami pour me récupérer. Surtout que Grisha m'a dit qu'il était revenu à New-York la veille.

Donc, comme je déteste tourner en rond et ne rien faire, je quitte l'immeuble de mon meilleur ami et décide de prendre le métro jusqu'à Riverside Park. En chemin, j'en profite pour me prendre un latte au caramel, puis je m'installe sur l'un des bancs qui font face au fleuve Hudson. Évidemment, il ne faut pas longtemps avant que quelqu'un vienne s'installer à mes côtés et j'esquisse un petit sourire en découvrant de qui il s'agit.

— Tu es au courant que je suis surveillée ? questionné-je tout en essayant de ne rien laisser paraître.

— Évidemment, ma belle, raison pour laquelle c'est moi qui suit ici et non Pavel, réplique mon amie d'un ton désinvolte.

— Je suis contente que tu ailles mieux, déclaré-je avant de prendre une gorgée de ma boisson chaude.

— Et moi, je suis contente de te voir, ma belle. Toutefois, je ne suis pas simplement là parce que tu me manques. Si je suis ici, c'est parce que l'un de nos indics nous a prévenu que quelque chose se préparait du côté de ta sœur.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Il semblerait que cette très chère Tamila soit au courant de ta petite histoire avec le chef de la sécurité et, de ton petit voyage dans le nord avec lui.

— Comment ? demandé-je en fronçant les sourcils.

— Tout simplement parce que cette garce est aussi vicieuse qu'un serpent. Elle sait exactement à qui elle doit offrir ses faveurs pour avoir des informations et il semblerait qu'elle ait tapé dans l'œil de l'un des gars de ton beau brun.

Je jure en silence, tout en maudissant ma sœur aînée au passage. Évidemment qu'elle n'allait pas rester les bras croisés à rien faire. Cette vipère a toujours un atout dans son sac et il n'est pas étonnant qu'elle l'ait obtenu en ouvrant les cuisses. Toutefois, je me demande ce que nos parents penseraient de ses méthodes. Après tout, être vierge à certains avantages dans notre milieu, surtout lorsqu'il est question d'alliance et de mariage.

Eh oui, on se croirait encore au dix-huitième siècle, époque où la femme n'avait pas son mot à dire sur son avenir.

— Du coup, reprend Natasha avec flegme, je me suis dit qu'il était peut-être temps d'arranger une rencontre entre les deux frangines.

— Et tu crois sérieusement que Tamila va accepter ?

— Oh, j'ai mentionné qu'elle était au courant ? Autant pour moi, car ça ne sera pas le cas. Ça fait quelques jours que Pavel la suit à son insu et, si elle ne change pas ses plans, on sait exactement où la trouver ce soir. Alors, partante pour une soirée entre filles ?

***

J'ignore où est-ce que Nat m'emmène, mais visiblement cet endroit à l'air très prisé des hommes et des femmes de la hautes sociétés new-yorkaise. Malgré les masques qui dissimulent les identités des invités, ça ne m'empêche pas de reconnaître certaines personnes.

— Où est-ce qu'on est ? demandé-je à mon amie, tandis que j'observe l'espèce de sas où nous nous trouvons.

— L'Empire de la Luxure, ma chérie, déclare-t-elle avec un sourire. Là où n'importe quel vice peut prendre forme.

Let the World BurnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant