Chapitre 9

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Asia

Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait emmené dans un coin paumé, sans réseau et sans personne aux alentours. Ce sale con joue avec mes nerfs et je vais me faire une joie de lui rendre la pareille. Et pour ça, je sais exactement sur quelle corde tirer.

J'attends donc que monsieur se décide à ouvrir la porte de cette immense baraque qui m'a l'air absolument magnifique.

Et en effet, elle l'est. Le hall d'entrée est décoré avec goût, sans pour autant tomber dans le kitch. Le couloir menant au salon ainsi que les autres pièces environnantes abordent le style industriel chic, ce que je n'aurais pas imaginé de la part de Royce.

— C'est Maeve qui a fait la déco, déclare-t-il en se dirigeant vers le bar pour se servir une vodka.

— C'est plus compréhensible, en effet. Tu m'en sers une ?

— Je pense que tu as assez picolé comme ça, réplique-t-il, ce qui m'agace.

— J'ai à peine bu un verre de champagne à la boîte, donc je pense que je peux boire une vodka sans tomber dans un coma éthylique. De plus, qu'est-ce que ça peut te faire si je bois de l'alcool ou non ?

— Rien, tu as juste tendance à prendre de mauvaises décisions lorsque tu bois, réplique-t-il en haussant un sourcil. Je sais de quoi je parle pour t'avoir déjà vu à l'œuvre.

Oh le sale con !

On sait très bien tous les deux à quoi il fait référence et je refuse de lui laisser cette victoire. Parce qu'après tout, je suis Russe et je n'apprécie pas de perdre. Surtout pas face à lui.

— Il me semble que tu n'étais pas mal non plus, si je me souviens bien.

— C'est bien ce que je dis, tu fais les mauvais choix quand tu bois.

— Au contraire, je dirais même que c'était l'une des meilleures nuits de ma vie. Parce que c'était avec toi.

Visiblement, il ne s'attendait pas à ce genre de réponse de ma part car il m'observe, pendant de longues secondes, sans dire un mot.

— Où est la salle de bain ? demandé-je afin de rompre ce silence légèrement malaisant.

— À l'étage, première porte à droite, tu as une chambre. Il y a une salle de bain attenante que tu peux utiliser, répond-il comme si de rien était.

— Oh, on ne va pas partager la même chambre ? ironisé-je, même si d'un côté, je suis déçue.

Je pense que je n'aurais pas dit non à une nouvelle nuit dans ses bras, même si c'est clairement une mauvaise idée.

Pense à Tamila, Asia !

— Non.

— Bon, bah tant pis, ajouté-je avant de me diriger vers l'escalier. Est-ce que tu peux dézipper ma robe, s'il te plaît ?

Il s'exécute, même s'il tente par tous les moyens de rester maître de lui-même, ce qui m'amuse beaucoup. J'ai toujours adoré le faire tourner en bourrique et, visiblement, ça n'a pas changé. Je suis ensuite les instructions qu'il m'a donné et trouve assez rapidement la chambre et la salle de bain en question. Je retire mes vêtements et entre dans la douche à l'italienne la plus spacieuse que j'ai jamais vu. Le sol est composé de galets qui massent les pieds à la perfection et il y a trois pommeau de douche qui sont suspendus au-dessus de ma tête. D'ailleurs, je note mentalement de remercier Maeve pour son sens de la décoration, mais également d'avoir tout prévu pour les invités. Je trouve donc de quoi me laver, me brosser les dents, me démaquiller, et j'en passe. J'ai l'impression d'être dans un hôtel cinq étoiles et il ne manque plus qu'un massage pour compléter le tout.

Let the World BurnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant