Chapitre 7

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Asia

Ça fait deux jours que je tente par tous les moyens d'échapper à la surveillance des sbires de Royce, mais dès que j'arrive à en semer un, un autre apparaît comme par magie. C'est à se demander si ce sale con n'a pas posé un traceur sur moi. Je sais que ça ne vient pas de mon téléphone, car Pavel a fait le nécessaire pour qu'il soit intraçable, et ça ne vient pas non plus de Grisha, parce que je ne l'ai pas revu depuis la dernière fois.

Me sentant d'humeur malicieuse, je décide de me préparer pour sortir et ce, même si j'ai des bodyguards non désirés. J'enfile la robe la plus sexy que je possède et maquille mes yeux avec un smoky eye du tonnerre. Une fois fait, je commande un taxi afin de me rendre dans l'un des nightclub les plus huppés de Manhattan. Quitte à faire la fête, autant le faire correctement. J'envoie également un message à Maeve, pour lui demander si ça la tente de me rejoindre et elle accepte presque instantanément.

Comme elle est plus près de moi du club, je la retrouve déjà assise dans l'espace VIP, un verre de champagne à la main. Elle est vêtue d'une robe dorée qui se marie parfaitement avec sa peau caramel et qui fait ressortir ses yeux bruns.

— Anastasia Youssoupov dans ce genre d'endroit, je ne l'aurais jamais cru, dit-elle lorsque j'arrive à son niveau.

— Les choses changent, que veux-tu, répliqué-je avec un sourire en coin, avant de m'installer sur la banquette.

— Je vois ça, en effet.

Elle me tend une coupe de champagne, dont je m'empresse de boire une gorgée.

— Vadim n'a pas trop rechigner à te laisser sortir ? questionné-je en remarquant l'absence de son mari.

— Il ne sait pas que je suis là, mais je ne doute pas qu'il débarquera manu militari dès qu'il verra le mot que je lui ai laissé.

— C'est bon à savoir, je ferais en sorte de me tenir le plus éloigné possible.

Maeve éclate de rire avant de boire une gorgée d'alcool.

— C'est peut-être mieux en effet, surtout que je ne pense pas qu'il viendra seul, ajoute-t-elle avant de me montrer les trois gus qui me suivent à la trace depuis quarante-huit heures. Il a vraiment mis le paquet à ce que je vois.

Je n'ai pas besoin de demander plus de précision à propos de ce « il », je connais déjà la réponse. Et il ne s'agit pas de mon père, mais bien de son chef de la sécurité.

— Il semblerait, répliqué-je en haussant les épaules. J'ai beau tout faire pour les semer, ils sont aussi collants qu'un chewing-gum.

— À mon avis, ils ont peur de ce qu'il pourrait leur arriver s'ils te perdaient de vue. Royce a beau avoir un visage d'ange, il peut être le diable incarné quand il le souhaite.

— Je n'en doute pas le moins du monde, marmonné-je tout en me servant à boire. Toutefois, je ne suis pas ici pour parler du fiancé de ma sœur, mais pour danser et, pourquoi pas, ne pas rentrer seule ce soir.

— Oh, mais voilà un plan qui me branche, déclare-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Nous terminons nos verres culs secs avant de nous diriger vers la piste de danse. La musique qui résonne dans les enceintes est parfaite pour permettre un collé-serré et, comme si c'était le destin, un homme d'une trentaine d'années s'approche de moi avec un regard appréciateur. Il a des airs familiers, mais je serais absolument incapable de savoir où je l'ai déjà vu. Il se colle contre mon dos, ses hanches contre les miennes, et commence à se déhancher au rythme de la musique.

Bien que mes démons commencent à pointer le bout de leur nez, j'éteins mon cerveau et me laisse aller dans les bras du bel inconnu. Lorsque la chanson se termine, une autre, tout aussi sensuelle, prend le relais.

J'ignore où est Maeve, mais elle a disparu du dancefloor. Je décide de ne pas me prendre la tête à la chercher, après tout, c'est une grande fille et je suis certaine que l'équipe de sécurité de Vadim la couve comme le lait sur le feu.

Pour ma part, je profite de cet instant hors du temps, avant que mes gardes du corps viennent briser l'instant. Quand les dernières notes de la musique en cours résonnent, j'aperçois un des hommes de Royce du coin de l'œil. Il s'approche assez rapidement de là où je me trouve, le visage fermé. Quelques mètres avant qu'il nous atteigne, j'attrape la main de mon compagnon de danse et le tire en direction de la sortie à l'arrière du bâtiment. Bien évidemment, il se laisse faire et n'hésite même pas à me montrer sa voiture quand il comprend qu'on est suivi.

— Chez moi ou chez toi ? demande-t-il lorsqu'on arrive devant sa Porsche 911.

— Chez toi, réponds-je du tac au tac.

Il hoche la tête et déverrouille la voiture. Je me glisse sur le siège passager tandis qu'il s'installe derrière le volant. Après avoir fait ronronner le moteur, il quitte sa place de parking sur les chapeaux de roues, puis zigzague entre les rues de New-York jusqu'à rejoindre l'Upper East Side. La route ne dure que quelques minutes grâce à l'heure tardive et, quand je me retourne pour voir si on est suivi, je constate que non. Il finit par entrer dans un parking souterrain et se gare rapidement.

Nous quittons l'habitacle et marchons jusqu'à l'ascenseur, puis mon inconnu appuie sur le bouton qui mène au dernier étage. Il se tourne ensuite vers moi et, en une seconde à peine, sa bouche se retrouve sur la mienne. Mon dos plaqué contre la paroi, je lui rends son baiser avec autant de ferveur que lui. Du moins, j'essaie. C'est assez difficile, mais je parviens à garder le contrôle sur mes démons et les envoie se faire foutre.

Lorsque le ding caractéristique de l'ascenseur se fait entendre et que les portes s'ouvrent, mon coup d'un soir me soulève dans ses bras et me transporte vers son appartement. Je ne perds pas de temps à admirer la déco, préférant me concentrer sur les boutons de sa chemise, tandis qu'il dévore mon cou. Je gémis quand il touche un point sensible, juste en dessous de mon oreille, puis me laisse aller dans ses bras quand il me soulève de nouveau pour nous diriger vers sa chambre.

Je compte bien profiter de chaque instant de cet instant car, une chose est sûre, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'un certain mafieux débarque, arme au poing.


Let the World BurnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant