Chapitre 24

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Asia

Ce soir, j'ai envie de combattre mes peurs. J'ai envie de ressentir ce que j'ai un jour ressenti en étant dans les bras de Royce. J'ai besoin de retrouver ce bout de moi qui m'a été violemment enlevé, deux ans plus tôt. Je veux oublier les images qui hantent mon esprit et les remplacer avec des nouvelles, beaucoup moins douloureuses. Cependant, entre vouloir et pouvoir, il y a tout un monde. Pourtant, je suis bien décidée à mettre tout ça derrière moi et, enfin profiter de la vie, ainsi que de la seconde chance qui m'a été permise d'être avec Royce.

Je sais que le chemin pour qu'on soit enfin libre et ensemble sera long, et qu'il va falloir, pour ça, convaincre mon père. Le connaissant, il ne va pas apprécier que son plan ne se déroule pas comme il l'avait prévu, mais j'espère qu'il parviendra à comprendre et à accepter.

— Soit je m'y prends très mal et t'ose pas me le dire, soit ton cerveau est en pleine carburation, déclare le mafieux avec un sourire amusé sur le visage.

Tellement prise dans mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que j'avais rendu compte que j'avais complètement lâché le baiser.

— Désolée, j'étais en train de réfléchir.

— C'est ce que j'ai cru comprendre, en effet, dit-il en déposant un baiser dans mon cou. Et est-ce que je peux savoir à quoi est-ce que tu réfléchissais ?

— À la façon dont mon père risque de réagir en apprenant pour nous deux.

— À nous deux, hein, ajoute-t-il d'un ton fier. Ça y est, tu t'es fait à l'idée que je te laisserais pas t'échapper une seconde fois ?

Je hausse les épaules tout en entourant les siennes de mes bras, avant de me placer sur la pointe des pieds afin d'embrasser l'angle de sa mâchoire. Un grondement s'échappe de sa poitrine lorsque je mordille son lobe d'oreille et que mes mains se promènent sur l'entièreté de son corps.

Kotenok, gronde-t-il, la voix chargée de désir.

— Fais-moi oublier, Royce, chuchoté-je à son oreille. Rappelle-moi comment c'était d'être à toi et rien qu'à toi.

— Tu en es sûre, parce que je...

— Je suis sûre, le coupé-je en posant ma paume sur sa bouche. Fais-moi tienne à nouveau, moya lyubov'.

À peine ai-je prononcé cette phrase que Royce prend de nouveau ma bouche, avant de me faire reculer en direction du salon. La vue qu'offrent les larges baies vitrées sont plus que magnifiques, malheureusement, je ne suis pas là pour ça. Toutefois, mon mafieux, lui, ne semble pas de cet avis puisqu'il se place dans mon dos, son souffle frôlant ma nuque, tandis que ces doigts caressent mon corps tels des plumes. Des images s'incrustent derrière mes paupières lorsque je ferme les yeux, mais je les repousse pour me concentrer sur le parfum de l'homme derrière moi. J'ordonne à mon corps de se laisser aller contre ses caresses, puis pose l'arrière de mon crâne contre son épaule quand il décide de picorer mon cou.

Cependant, même si je brûle d'impatience pour la phase suivante, je lui suis reconnaissante lorsqu'il me fait pivoter face à lui. Nos regards se croisent un bref instant avant que le sien descende vers le col de la chemise que je lui ai emprunté. D'un geste appliqué, il défait les deux premiers boutons que j'avais attachés, puis passe son doigt dans le creux entre mes seins. Je me fige, retenant mon souffle lorsque je vois se pencher pour poursuivre le même mouvement, mais avec sa langue, cette fois-ci.

Perdue dans les multiples sensations que je ressens, je n'entends pas les boutons voler au sol, quand il tire brusquement sur le tissu.

— Bien que j'adore te voir dans mes fringues, tu n'auras pas besoin de ça, murmure-t-il avant de venir à la rencontre de mon mamelon durci.

Ma peau se couvre de chair de poule et un frisson me parcourt de part en part tandis qu'il prend mon autre sein dans sa main et le pétrit. Déstabilisée par le plaisir que je ressens à cet instant précis, mes jambes fléchissent, mais Royce entoure ma taille de son bras tatoué. L'autre passe de mon sein à mon ventre, avant de descendre plus au sud, sous son caleçon, et d'atteindre le feu qui brûle entre mes cuisses. Du moins, c'est ce que je croyais.

— Royce, le supplié-je alors qu'il joue avec mes nerfs et refuse de m'offrir la délivrance que je recherche tant.

Il caresse mes lèvres de son index, ainsi que la peau sensible de mon aine, mais ignore complètement mon sexe humide, à quelques centimètre de là. Puis, d'un mouvement vif, il plaque sa paume contre la source de mon excitation, avant d'enfin plonger un doigt en moi, tout en caressant mon clitoris avec son pouce.

— C'est mieux comme ça ? demande-t-il avec son air de sale gosse.

Incapable de répondre, je me contente de le pincer au niveau des côtes. Sans jamais retirer son majeur de moi, il nous fait basculer sur le canapé, me surplombant de son corps, encore entièrement vêtu, avant de plonger son visage dans mon cou.

Comme ce n'est pas la première fois que nous nous trouvons dans une telle position, je ne devrais pas être surprise qu'il trouve aussi facilement le petit point sensible qui me fait voir des étoiles, mais c'est le cas. Je hurle son nom dès que les premières vagues de l'orgasme m'atteignent et, bon sang, ça fait du bien.

— Toujours vivante, kotenok ?chuchote-t-il au creux de mon oreille, tandis que je tente au mieux de refaire surface.

— Plus que jamais, parviens-je à répondre, ce qui le fait sourire.

— Bien, parce que toi et moi, on est loin d'avoir fini.

Il retire ses doigts de moi avant de se redresser pour commencer à retirer ses vêtements. Sa chemise ainsi que sa veste atterrissent sur le dossier du canapé et me laissent le loisir d'apercevoir le torse tatoué de cet homme qui a su capturer mon âme. Quand il défait sa ceinture et ouvre sa fermeture éclair, je ne suis plus qu'une boule d'excitation à l'état pur. Tout autour de nous disparaît et il n'y a plus que lui et moi. C'est comme si nous étions remontés dans le temps, à l'époque où tout semblait plus facile et où je n'avais pas encore connu l'horreur. À l'époque où je voulais plus de lui, plus de nous, plus de tout. À l'époque où je souhaitais qu'il y ait que nous deux. Pas de mafia, pas de famille complètement timbrée, juste nous.

— À quoi est-ce que tu penses ? demande-t-il, me ramenant ainsi à l'instant présent.

— À combien c'était bon de t'avoir en moi.

Je souris lorsqu'un grognement caverneux s'échappe de sa poitrine. Je tends la main dans sa direction et, une bouffée de soulagement s'empare de moi lorsqu'il la prend sans la moindre hésitation. En deux temps trois mouvements, le reste de nos vêtements disparaissent pour ne laisser le plaisir de sentir sa peau contre la mienne. Nous gémissons de concert lorsqu'enfin, nous ne faisons plus qu'un et le bonheur de retrouver cette sensation indescriptible me donne les larmes aux yeux.

— Tout va bien, kotenok ? s'inquiète-t-il en constatant mes yeux humides.

— Parfaitement bien.

D'un baiser, il chasse une larme qui roule sur ma joue et cette tendresse fait naître une lueur d'espoir dans ma poitrine. Celle qu'un jour, nous quitterons cette maudite ville et qu'enfin, on pourra être en paix. Toutefois, d'un autre côté, il y a cette peur que tout ça ne soit qu'une illusion et ça me fout la trouille.

— Royce, l'appelé-je en sentant la panique affluer.

— Je suis là, kotenok, murmure-t-il. Regarde-moi, mon amour. Reste uniquement concentrée sur moi, d'accord ?

J'acquiesce et fais ce qu'il me dit. Je ne le quitte pas des yeux, gravant chaque centimètre de son visage dans ma tête, tandis qu'il réanime petit à petit mon désir. Ma main contre sa joue, je la fais courir jusqu'à sa nuque avant de le tirer vers moi pour pouvoir l'embrasser. Il me rend mon baiser, sa langue dansant avec la mienne au même rythme que ces coups de rein. Quand ses doigts viennent s'ajouter à l'équation, titillant à la perfection mon clitoris sensible, je me rends compte qu'il ne me fallait plus que ça pour sombrer de nouveau dans les affres du plaisir. La sensation familière de la délivrance retire un poids énorme de sur mes épaules et m'étourdit de façon spectaculaire.

— Bordel, kotenok ! jure mon mafieux lorsque, lui aussi, succombe à l'orgasme, quelques secondes plus tard.


Let the World BurnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant