Ⅷ. Menaces et festivités

16 4 6
                                    



- Lilin !

La voix que j'aimais tant entendre m'interpella. Je posai simplement mon regard sur elle, et elle courut vers moi, me prenant dans ses bras et m'embrassant la joue. Cette douceur me fit instantanément sourire de nouveau.

J'adorais tellement cette fille.
Sa peau brune brillait alors que son sourire continuait à s'étirer sur ses joues rosies et maquillé à souhait. Ses yeux marrons tout comme ses cheveux brillaient au couleur néon de l'entrée du club.

- On a beaucoup de choses à se raconter me murmurât elle doucement en regardant Zyran près de moi.

- Arrête! Ce n'est plus la même chose...

Elle me sourit et commença à m'expliquer sa journée, mais mon attention se portait sur un homme qui faisait que de nous regarder et instinctivement je mis ma main sur mon Glock, mais Zyran porta sa main sur la mienne et bougea sa tête négativement m'insinuant qu'il n'y avait aucune raison pour que j'y touche.

En entrant dans le club, les lumières de couleurs m'aveuglèrent les yeux et j'entendais déjà des chuchotements près de nous. Putain je savais que c'était pas le moment de sortir. Malgré tout je pris la main de mes deux amis les dirigeant vers le bar, c'était une journée de merde alors autant l'enlaidir encore plus avec l'alcool.

Zyran demanda des boissons au nom inconnu et je laissa mon regard dériver sur la boîte de nuit aussi peuplée qu'un marché en pleine après midi. La boîte de nuit brillait sous des nuances violettes baignant la pièce d'une lueur presque surréaliste. De grandes plantes luxuriantes trônaient au milieu des tables basses, leur présence au sein de ce club ajoutait un semblant de nature dans cet univers superficiel.

Des serveuses élégamment vêtues glissaient entre les tables, portant des plateaux de cocktails aux couleurs vibrantes. Soudain, je remarquai un homme debout près du bar, son regard fixé sur moi. Le même homme qui était à l'entrée de la boîte.

Mes mains se crispèrent légèrement sur la table devant moi et je retouchai instinctivement mon arme pour vérifier sa présence.

- Ton père m'a renvoyée hier , annonça Ami d'un ton piteux.

Pas étonnant. Ami a eu son taff grâce à moi, maintenant que je n'ai plus aucune valeur pour lui il jette même ma copine, heureuse d'entendre qu'il ne lui a pas manqué de respect. Je ne sais plus quoi faire de ma vie, et ça Aloïs le sait très bien, je parie qu'il se marre en voyant que je suis avec Zyran. Il doit bien se foutre de ma gueule en voyant que j'ai attrapé la main de celui qui a mordu la mienne.

Je pris une gorgée du cocktail alcoolisé devant moi, laissant l'amertume brûler ma gorge avant de commencer à lui raconter mon périple au théâtre. J'évitai soigneusement de mentionner que Zyran m'avait retrouvée et m'avait recrutée.
Ça, je préférais le garder pour plus tard.

Ami me serra dans ses bras et je me sentis vaciller, comme si ce simple contact révélait à quel point j'étais brisée à l'intérieur.

Je poursuivis, la voix tremblante, décrivant les horreurs que j'avais traversées, chaque mot plus lourd à prononcer que le précédent. À chaque phrase, je jetais un shot de vodka, cherchant désespérément à noyer la douleur qui remontait à la surface. Le liquide glacial ne parvenait pourtant pas à éteindre l'incendie qui ravageait mon esprit.

Zyran m'arrêta soudain dans mon élan. « Viens, on va danser », dit-il en me prenant la main, sans me laisser le choix.

Je tournai un regard vide vers Ami, mimant un sourire et lui promettant silencieusement que je ne serais pas longue, je me rapprocha une dernière fois d'elle lui faisant promettre de ne pas boire énormément.

Cendres et sermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant