ⅩⅦ. Dissimulée sans secret

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Chambre fermée à clé je pouvais enfin me déshabiller des habits qui collaient à ma peau à cause de ma chute. Ce connard commence réellement à me taper sur le système et j'ai du prendre sur moi pour pas dégainer mon opinel quand il était à califourchon sur mon corps.

C'est quoi son problème, n'a t'il aucun respect envers la copine des autres ?

Ma brûlure n'avait toujours pas cicatrisé et je commence à douter du docteur toxico qui a affirmer que je n'avais pas besoin de greffe. La morsure de feu qui était gravé sur mon corps me dégoûtait quand j'enlevais, chaque soir le bandage qui l'a couvrait, essayant d'en mettre un autre sans hurler de rage. Mon oncle avait tort.

Ma haine ne sera jamais aveuglé par un autre sentiment, car à chaque coup d'œil vers ma chaire devenue un paysage de montagnes de cloques et de lacs de sang, cette partie de mon corps n'est plus moi.

Mon corps n'est plus le mien.

Depuis longtemps, mais le voir marquée comme du bétail me fait tellement mal. Et ce mal-être emmènera loin, très loin celui qui l'a causé. Alors tiens toi bien Aloïs car cette animosité qui grandit à chaque fois qu'un cri d'horreur sort de mon corps te fera faillir. La pièce où j'allais résider était similaire à l'extérieur gothique de la maison : des murs aux détails majestueux orné de cristaux noirs, le grand miroir auquel je faisais face était bordé d'une fourrure noire similaire à celle du tapis sous mes pieds.

Des petits chaises en cuir y étaient déposés dessus mais le lit à baldaquin est sûrement la pièce maîtresse de cette salle aux tons sombres.

Des colonnes à chaque extrémité et un lustre qui créait une atmosphère royale régnait au dessus du baldaquin.
Une chambre reflétant les ténèbres auxquels nous vivions, nous, les voleurs d'âmes.

Ami aurait détesté cette pièce, elle si attentive à ce que je porte des couleurs vives n'aurait pas supporté dormir ici.

Mais moi j'en suis comblée, et malgré tout je remercie intérieurement les choix de cet saleté qu'est Sabattini. On toqua à ma porte, étant vêtu seulement de mes sous vêtements et de chaussettes à trous je courus vers la grande armoire près du lit, essayant de trouver un habit assez décent.

Je pris un t-shirt noir à coupe ronde et l'enfila par dessus un short à carreaux noir et rouge.

M'allant beaucoup trop grand je resserra le fil et le noua alors qu'on toqua une nouvelle fois.

« J'arrive ! » criai je en marchant vers la porte.

Je l'ouvris.

Personne.

Je baissa mon regard vers le sol où un panier en l'osier était déposé, je le pris d'une main refermant la porte à clé de l'autre. Le panier était lourd, et en le déposant sur le lit je m'allongea près de lui, tel un enfant qui ouvrait un cadeau surprise en avance, je souriais bêtement.

Mais je me rappelais l'enveloppe inconnue que j'avais reçu, celle qui m'indiquait un danger et je me refroidis. Arrêtant de sourire, j'ouvris le panier délicatement par peur qu'un rat surgisse je mis mon couteau près de moi. Le panier se présentait tel un kit de toilettes : des shampooings à la rose pour les cheveux, une autre gamme de la même odeur pour le corps, un parfum à la saveur fraise d'été, tout pleins de brosses églantine pour cheveux bouclés. Des pyjamas de rechange y étaient pliés, tous, de couleur rosace.

Comme si l'expéditeur savait que c'était la couleur que je détestais le plus au monde ou voulait il simplement se fier au fait qu'une fille adore le rose ?

Probable.

Surtout si celui ci se nomme Tyr Sabattini.

Une chose qui vibrait au fond du panier attira mon attention, et je le sortis d'une main.
Un nouveau téléphone !? Trois caméras arrière et le dos était visiblement en titane rose, un noeud en papillon rose y régnait posé sur le logo pomme du portable, celui ci ne s'enlevait pas malgré mes maintes essaies.

Cendres et sermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant