Ⅵ. Entre ombre et vérité

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L'inconnu qui se tenait devant moi me fixait avec une intensité presque suffocante, malgré son œil malvoyant qui ajoutait une étrangeté troublante à son regard.

C'est comme s'il chercher désespérément à déchiffrer dans mes yeux ce qu'il ne pouvait pas voir clairement.
Une animosité palpable flottait entre nous, une tension électrique qui me mettait les nerfs à vif. Cette hargne, ce feu ardent dans son regard valide, était alimenté par une chose.

Mais quoi ? Je ne pouvais le deviner, et cela me rendait folle.

Il ne répondait pas à ma question et se contenta de me regarder, et celui ci me fit des frissons dans le dos je détournais pas le regard, il faisait flipper, beaucoup trop, et je faisais que de trembler près de lui mais j'ai rencontré bien pire comme humain.

Mio, lui était bien pire...

Tout de même lui et ses cheveux courts mais assez long pour retomber sur ses yeux, son odeur musquée et fraîche tout cela faisait de lui un être terrifiant.

Zyran toussa doucement comme pour casser l'atmosphère pesant qui s'ancrer entre nous deux et s'exclama en me souriant :

- Allez, Lilin on y va ?

Je baissai la tête en passant près de l'inconnu.

Un rictus sarcastique, à peine perceptible, se dessina sur son visage avant qu'il ne se retourne brusquement pour m'attraper l'avant-bras, là où la cicatrice laissée par l'abandon de Zyran était maintenant dissimulée sous un tatouage de serpent.

- C'est elle ? murmura-t-il, dévoilant mon avant-bras à Zyran comme une preuve irréfutable de mon existence.

Qui était « elle » ?

Zyran avait donc mentionné mon nom à l'inconnu. Perplexe quant à l'identité dont il parlait, je me débattis, essayant de me dégager de l'emprise de l'inconnu, tandis que mon ami hocha la tête avec une timidité visible.

Après cette réponse, l'homme relâcha mon poignet, me lançant un dernier regard hautain, comme si j'étais réduite à une simple description, et non à la personne que je suis vraiment.

Je repris Shpriti dans mes bras et oui malgré tout je lui ai déjà choisi un nom à cette boule de poiles, une âme c'était sa signification.

Mon âme est ternie par l'obscurité des hommes, tout comme la sienne. C'est pourquoi il semblait juste de l'appeler ainsi. Je considère ce nom comme un cadeau funéraire pour cette âme, souillée par mon géniteur depuis ma naissance...

Zyran me prit la main et m'emmena hors de la maison, insistant pour qu'on aille voir un médecin alors que j'allais bien, je montai dans la voiture en continuant ma négociation pour repousser le rendez-vous :

- On a d'autres choses à régler que cette blessure, je comprend pas pourquoi t'en fait autant soupirai je décidément soûlée par son inquiétude.

- Mais s'il te plaît, il faut juste empêcher que ça s'infecte...

Cette situation était tellement ironique et me rappeler constamment qu'en réalité il n'en avait rien à foutre de mon état physique, il y'a dix ans j'aurais pu mourir devant ses yeux qu'il aurait tout de même pris ses affaires.

- Alors, pourquoi tu n'as pas empêché ça... ma voix se coupa en lui montrant mon poignet et ma vision commençait a s'embuer.

- Aelin je suis...

- Désolé ?

C'était toujours la même phrase.

- Mes parents... Aloïs les avait retrouvés et... il posa sa main sur la mienne, sa voix tremblante. Je devais les retrouver.

Cendres et sermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant