ⅫⅠ. Épine enfumée

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Reflections -  The Neighborhood

Je m'isola dans le jardin, où une forêt, je ne savais plus, je marchai, talons en main sans aucune direction essayant de me calmer comme je pouvais. Du sang. Je voulais déverser son sang. Peindre les pièces d'une maison entière qu'avec son sang, comme peinture, rendre la maison brunâtre tellement son sang est moisi de sa méchanceté.

Je ne veux pas faire durer cette vengeance.
Je ne veux plus.

Des fines branches écorchaient mes bras, mais je continuais à avancer, me fondre dans cette forêt aux grands chênes vert paraissant noir. Le temps se faisait froid et je n'avais personne à mes côtés alors que je continuai de marcher, essayant d'arrêter ses pulsions qui ne cessaient de ressortir.

Je veux voir un homme mourir. Maintenant.

En continuant de marcher dans la pénombre, j'aperçu un étang, qui apportait le seul faisceau de lumière que je voulais voir désespérément. En me retournant, je vis les arbres bouger à cause du vent, mes cheveux me gênaient, et pour m'apporter un léger sentiment de chaleur je me plia sur moi même, près de l'eau, tripotant la terre. Une chose au loin, illuminait encore plus, la sombre futaie, imperceptible mais attirant mon attention alors pierres en main, je m'amusais à les lancer sur cette lueur qui bougeait à chaque fois que je la touchai.

Mais après énormément de pierres lancée et de soupir, la lumière tomba au fond de l'eau devenant une tâche rouge délicate elle apportait sa couleur au lac majestueusement.

« Tu l'as tué. » Une voix rauque me surprit et je me retournais vers l'homme derrière moi.

Tyr dans toute sa splendeur, avait sa main sur son œil gauche, celui qui ai toujours ouvert et empli de tension était maintenant fermé, imperceptible de voir, comme son œil droit.

En tournant sa tête parfaitement vers moi il ôta sa main, et me fixa avant de soupirer « Tu ne l'as pas vu ? » Mais j'ignorais de quoi il parlait, et pourquoi il était face à moi alors que le musée était sûrement à des dizaines de kilomètres, m'avait il suivi ?!

Je ne répondais pas et me redressa, essuyant le peu de poussières qu'il y'avait derrière ma robe, marchant vers la direction inverse, je ne devrais montrer aucune faiblesse. Il ne doit pas savoir qui je suis réellement mais alors quoi répondre s'il me questionne sur mon départ précipité juste après le discours d'Aloïs ?

Sa main ferme se posa sur mon poignet me tirant vers lui d'une férocité que je n'avais jamais vu de sa part.

Il me sonda à travers la nuit essayant de me soutirer des réponses de ses iris reflétant une curiosité inassouvie. « Répond moi. » susurra t'il alors qu'il baissa sa tête vers moi « Pourquoi t'as tué ce putain de cygne ? » ses mots me glacèrent le sang.

Je n'avais pas vu.

Je le jure que je n'avais pas fait exprès, ma vision était troublée par ma rage et j'ai cru simplement voir une lueur.

Mais évidemment je ne lui dirais pas tout ça. Je ne veux pas me justifier et paraître dérangée près de lui. En le fixant, je voyais très bien qu'il ne me laissera pas partir sans réponse. De plus on était dans une forêt paumer et sans lui je n'avais aucun billet retour sachant que mon futur serait à ses côtés autant abdiquer face à ses yeux ténébreux.

Cendres et sermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant