ⅩⅪ. Métier à risques

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Gare aux personnes sensibles, ce chapitre sera fort en émotion et en sang...

Je suis restée là, essayant de comprendre la dernière phrase de Tyr avant qu'il ne parte, nous laissant pensifs. Zyran avait l'air tendu, lui aussi n'avait pas bouger, feignant qu'il n'avait pas mal quand je lui aie offert mon aide.

-     Donne moi ton téléphone. M'ordonna t-il sans m'accorder un regard, le Zyran que je déteste est de retour. Mais je n'ai pas envie de m'embrouiller une nouvelle fois, et puis d'une certaine manière il est dès lors mon patron alors je pris mon téléphone sans penser deux fois à ce qu'il regarde les messages compromettants que j'ai envoyé à Sabattini.

-     Tu ne lui adresseras plus jamais la parole, c'est compris ?

Je restai silencieuse face à son interrogation, mon esprit me riait d'accepter mais mon cœur lui était emmêlé dans les sentiments contraires que Zyran me donne à recoudre. Je l'observai alors qu'il pianotait des choses sur le téléphone en titane rose.

Il ressemblait à mon père. Un homme dur et froid.

-     Prépare tes affaires pour demain et dors. Il appuya fortement sur le dernier mot et je n'objectai pas. L'homme blond si diffèrent de l'enfant que je perçois toujours se leva, me rendis mon téléphone et s'en alla. Tout simplement.

Aussi simple que la fois ou je le menaçais de me donner la mort s'il ne restait pas. C'est ce sentiment là, que je ressens toujours en le voyant partir, je cherche et en même temps j'attends quelqu'un qui ne reviendra pas.

Il ne reviendra pas, malgré qu'il soit dans le même corps, ce n'est plus le même.

Une fois dans ma chambre, je ne fis rien de particulier si ce n'est maudire Tyr de toutes mes forces. « Qu'il parte, et qu'il ne revienne pas. » songeai je alors que je sortis une nouvelle couverture, remplaçant celle ensanglantée. L'aventure commence enfin, demain et j'ai peur de ce que Tyr avait prévu quand son attention était toujours portée sur moi.

Il est imprévisible, comme chaque homme mais lui derrière cette sculpture de patron, il possède autre chose. Une force féroce à se contenir pour pas me sauter dessus, son regard troublé par son handicap me donne des migraines, me démangeant le cerveau à chaque fois qu'il m'observe. Mais d'un côté j'ai envie d'en savoir plus et cette curiosité maladive m'emmènera à ma perte, cependant je suis prête à tout miser que dans ses rêves le soir il m'y aperçoit, tel un mirage qu'il ne peut avoir, un courant d'eau qu'on regarde en étant assoiffé.

Et ce pouvoir que j'ai sur lui m'aiderait à sceller son destin, le comprendre pour mieux le délaisser le jour ou j'aurais plus de notoriété que lui.

L'aventure commence, mais la vengeance elle se met en place plus prudemment. J'ai pris une décision, la piqure de rappel d'Hijo m'a rappelé à quel point je peux assouvir tous les désirs que je veux. Tuer n'est pas difficile pour moi, à une époque il en était une nécessité même...





Albanie, quartier de Gostil – 2016

Comme chaque soir, depuis aussi loin que je puisse m'en rappeler j'erre dans les rues, voilà un bout de temps qu'on m'a amené dans ce quartier pauvre. Je ne vis plus ici, je survis. Cela fait deux ans ou plus que Zyran est partie. Il a déserté de ma vue mais il sombre encore dans mon cœur, aucun jour ne passe sans que ses cheveux blonds, ses yeux bruns apparaissent dans mon esprit. J'ai oublié mon propre nom mais le sien il est inscrit dans mon cœur, dans chaque tissu qui forment cet organe qui bat encore, malgré tout on pourrait percevoir son nom en lettres d'or.

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