ⅩⅨ. Seulement à moi

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Zyran Sidi


De nouvelles pages emplies d'écriture avec comme seul sujet : elle, ma fascination. Dévalant mon premier cahier je tombais sur un extrait que j'avais écrit le jour de son anniversaire, un an après l'avoir laissé quand elle n'avait que 15ans. 

"J'ai réussi Lilin, tu verras je viendrais te sauver, toi aussi. Ici, en Grèce les gens sont souriant et je suis sûr que t'adorera Tyr, le mec avec qui je bosse, lui aussi il est mort de l'intérieur, comme tu le dis si souvent, il n'y a que son corps qui le rend encore humain. Tu sais, ce soir j'ai pensé à toi quand on nous a servi du poisson à la formation que je suis, je pense que celui-ci tu l'aurais adoré. J'ai mal en t'imaginant encore là-bas, mais je ne peux rien y faire, pour l'instant."

Des taches rondes y étaient parsemés, signe que j'avais pleuré en écrivant cet extrait.

Une page vide, puis une autre avant qu'une ligne soit inscrite en sang, cette fois.

"Mon cœur est si plein de mon amour pour toi, que je crois qu'il ne m'appartient même plus."

Je ne me rappelle même plus ce meurtre, surement est-il un homme ayant manqué sa date d'échéance pour un paiement. A cette époque je ne gérais que ce genre d'affaires, on n'avait pas encore créé notre empire avec Tyr et l'argent manquait alors comme des débiles on s'est mis à postuler aux coins des rues à des dealers. On leur permettait d'arnaquer les clients et donc de gagner plus, heureux que cette époque soit terminée et lointaine.

Ce matin, le réveil était dur car ce satané de patron a voulu improviser une réunion sur le Traffic qu'on a du mal à gérer depuis la crise des fournisseurs d'armes.

De réelles guerres jonchent le globe, tandis qu'on se bat pour un peu de coke c'est ce que j'essaie d'expliquer au clan sans qu'un seul homme affirme que j'ai raison. 

Je rangeai mon carnet dans la poche intérieure de ma veste et ouvrit la porte qui menait à la salle de réunion.

Mes hommes se levèrent tandis que Tyr regardait son téléphone, un sourire aux dents, quel jouet a-t-il donc trouver pour se marrer autant ?

La longue table en bois était pleine de viennoiseries et de mets différents, mais personne ne peut encore manger tandis que nous ne sommes pas assis, eux aussi visiblement était fatigués alors d'un geste de main je leur accordai repos. Ils s'assirent et je continuai ma marche sur le sol moquettée aux motifs géométriques, je pris place près du patron, qui rangea son téléphone afin de me serrer la main.

Je lui accordai un léger rictus avant de reprendre mon air neutre, je dois encore lui réclamer des explications par rapport à Aelin, pourquoi voulait-il tellement la connaitre, qu'il a fait suivre sa copine.

Chacun face à nos assiettes, nous mangeâmes rapidement avant que ne me lève pour brancher le connecteur à l'écran 4K de la salle. 

Le diaporama traitant des commerces qu'on devrait investir s'afficha et la présentation commença, mes hommes m'écoutaient et Tyr toujours sur son téléphone prêtait oreille seulement quand je levais le ton.

- Et les Albanais ? Aucune arme pour nous ? Commença un homme au teint pâle.

Avant que je ne puisse répondre, Arian, le kapétanios du côté Sud s'exclama la bouche encore pleine : "On a tué un de leur homme, tu nous as déjà vue manger dans la main qu'on mord ?" Encore une fois j'allais m'exprimer en sachant très bien de quel meurtre parle-t-il mais un exécuteur ouvra sa bouche après avoir pris une gorgée de son jus d'orange.

- Mais qui as tué, leur homme dans ce cas ?

Un brouhaha s'abattit dans toute la salle et des murmures se posaient la même question : qui a tué Mio Cole ?

Cendres et sermentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant