5. Confusions

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Maison des Hood
21h35...

Aaron

Après cette soirée assez mouvementée, Lola, Eva, Blanca, Hudson et mon second, Célyo décidèrent de plier bagages et de sortir de chez moi.

- Mira est déjà partie ? demanda Blanca.

- J'en ai rien à foutre, répondis-je.

Non, j'en ai certainement pas rien à foutre.

I

ls passèrent la porte quand je retins Blanca par le bras. Celle-ci dit à ses amis de l'attendre plus loin et accepta de parler avec moi.

-Tu veux quoi encore ? me demanda-t-elle, énervée.

Je soupirai et lui dis ce que j'avais sur le cœur.

-Bon, toi et moi sommes liés par quelque chose que j'ai commis, je-

-Toi et moi sommes liés en rien, me coupa-t-elle, c'est toi qui a merdé, moi j'ai juste été témoin.

La colère monta en flèche à l'intérieur de moi. Ma mâchoire se contracta et mes muscles se tendirent.

-Tu sais très bien ce qui t'arriveras si tu parles de ce que t'as vu. Surtout si tu en parles à Mira.

Les yeux de Blanca se mirent à briller et ses lèvres s'étirèrent en un sourire maléfique.

-Dis donc Aaron, tu éprouves des sentiments pour ma colocataire ?

Ma mâchoire se contracta et je résistai à l'envie de tuer la fille qui se trouvait en ce moment devant moi.

-Ta gueule Blanca, oublies pas ce qui peut t'arriver, c'est tout, dis-je en essayant de garder mon calme.

Sur ces derniers mots, elle tourna les talons et partit de me faisant un doigt d'honneur.

-Célyo ? interpellai-je mon second. Restes, je dois te parler.

Il se dirigea vers moi et entrâmes dans ma maison.

Célyo m'a été attribué par le père de Hudson, que je considère comme mon propre père, à présent. Il y a maintenant cinq ans. Mon second, n'a pas vraiment d'histoire. Un ancien dealer, dans les rues de New York. J'ai accepté de le prendre sous mon aile et d'en faire un homme d'affaires dont aujourd'hui, je ne peux plus me passer. Il a vécu ici, dans cette maison, jusqu'à ses dix-huit ans, où je lui ai acheté un grand appartement, où il vit maintenant. Je le paye vingt milles dollars par mois, ce qui ne pose aucun problème, c'est ce que je gagne par minutes. Effectivement je gagne exactement vingt-huit millions huit-cent milles dollars par jours.

Depuis le jour où j'ai accepté qu'il travaille pour moi, Célyo est devenu plus qu'un simple second, il est devenu un ami. Mais il ne faut pas oublier que je suis son patron. Il doit donc m'obéir.

On s'assit dans mon bureau, qui se trouve dans une pièce secrète, accessible qu'en actionnant un système, dans la cheminée.

-Je veux tout savoir sur Mira Buckley, dis-je à Célyo, où elle vivait, qui sont ses parents, ses amis, son emploi du temps. Toutes informations sont essentielles.

Il acquiesça.

-Vous croyez que c'est elle ?

Je levai les yeux et rencontrai les siens.

-Je ne suis sûr de rien mais il faut absolument que je perce le mystère de qui est cette fille sortie de nulle part avec le collier qui a valut des années de recherches pour mon père et des années de souffrance pour moi.

Hudson se leva et lissa son costume trois pièces.

-Très bien monsieur, je ne m'arrêterai pas de chercher tant que je n'aurai rien trouvé sur elle.

Sur ces mots, il s'en alla et je restai seul, avec des souvenirs que j'aimerai oublier à jamais.

**


5 ans plus tôt...
Los Angeles.

Aaron, 6 ans...

" - Putain ! Mais ce n'est pas vrai ! cria mon père. Il est où, ce putain de collier de merde ! Aaron ! Viens ici, tout de suite !

Je courus en direction de son bureau et dès que j'entrai, il se jeta sur moi.

C'était la première fois que dans ses yeux, l'inquiétude se mêlait à sa colère. Quelque chose n'allait pas. Je le savais.

- Putain ! Il est où ce putain de pendentif ! me demanda-t-il en m'attrapant par le col de mon pull.

- Je-Je ne sais pas...répondis-je en bégayant.

- Tu sais très bien que je déteste les mensonges ! Et je déteste aussi les voleurs ! dit-il.

- Je-Je-Je dis la vé- la vérité... déclarai-je entre deux sanglots.

- Tu vas voir ce qui arrive aux voleurs !

Mon père me traîna en me tirant les oreilles vers ma chambre.

- Tu restes là ! Pendant trois jours, je ne veux pas te voir ! Et bien sûr, pas d'électricité ni de repas ! cria-t-il.

- Ou-Ou-Oui... répondis-je.

- Et tu as de la chance, je te laisse tes affaires et je ne te mets pas à la cave ! Comment on dit ?

- M-Merci, dis-je en baissant la tête.

De la chance d'avoir mes affaires ? En gros, les meubles de ma chambre sont : un matelas au sol, une table avec des cahiers de cours, une chaise bancale, une bibliothèque avec encore et toujours des livres qui ne sont même pas adaptés à mon âge, comme par exemple des livres érotiques, pornographiques ou encore des livres de cours de terminale alors que je n'ai que six ans, et des machines de sport.

Je pourrai comprendre ma chambre si mes parents coulaient sous les dettes, mais quand la maison fait trois étages, quand tu as un père qui collectionne les voitures de luxe et une mère mannequin, avoir cette chambre est absurde.

Dans ces moments-là, je pense à quoi ? À crever, tout simplement.

J'attrapais les ciseaux dans ma trousse, remontai la manche de mon pull et inspectai la zone visée... Mon avant-bras gauche.

Rien qu'une...

" Tu vas voir ce qui arrive aux voleurs"
"Voleur"
"Menteur"

Sans m'en rendre compte, j'en étais à ma sixième scarification.

Je n'en peux plus, je suis fatigué, épuisé mentalement et physiquement. Je suis plus un humain, maintenant mon corps s'apparente à celui d'un zèbre... Et oui, je n'ai que six ans mais je suis déjà perdu dans le monde des adultes, le monde sombre des gangs et de la drogue...

Tout ce qu'on m'a obligé de faire... Me droguer, boire tellement d'alcool que je n'étais plus maître de mon corps, vendre de la drogue aux dealers du coin.

Je me suis allongé sur le sol... Ne pensant à rien, la tête pleine, seul, je m'endormis en essayant de ne jamais me réveiller... Étant seul, je pars pour espérer ne jamais revenir..."

ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant