7. Retour dans le passé

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Aaron, 16 ans

"J'étais là, je venais de goûter à la lumière du jour, après un an enfermé entre quatre murs. Dans cet endroit sombre, hostile, sans chaleur humaine, un endroit qu'on appelle la prison.

Après le procès de mon père, de ma mère et moi, j'ai été placé en prison pour mineurs, au sud de l'état de New York. Je n'aurais pas dû être en prison. Après avoir déménagé de l'autre côté du pays, mon procès -qui s'était arrêté pendant un an- a repris et m'a placé dans cette prison mal entretenue, avec pour seuls amis, des rats. La juge des enfants du tribunal de Los Angeles m'avait dit que je pouvais éviter la prison, et m'en sortir avec des travaux d'intérêt généraux, car la fille qui avait clamé haut et fort que je l'avais violée n'a finalement pas porté plainte. Ce qui est étonnant car quand on invente un mensonge, pour qu'il gagne en crédibilité, il faut le continuer jusqu'au bout, sans le lâcher.

Quand on m'a incarcéré, mon incompréhension était totale. Je ne savais pas pourquoi, ni comment de simples délits, comme des petits vols et des graffitis pouvaient me mener à une année de prison. La colère s'était mêlée à cette incompréhension quand mon avocat m'avait annoncé qu'un homme anonyme avait versé plusieurs millions de dollars à l'État de New York pour me placer en prison. Un an de ma vie est parti en fumée. Une année où j'aurais pu me concentrer sur mon buisness, sur ma petite sœur, ma mère...

**

Un mois plus tard,
Notaire de Los Angeles,

- Quoi ?! Mon père me donne son compte bancaire ? m'exclamai-je.

Mon notaire acquiesça, aussi stupéfaits que moi. Comment et pourquoi mon salaud de père m'avait tout légué. Avec cet argent j'aurai peut-être pu éviter la prison.

- Combien ? demandai-je.

Maître Brocher regarda de nouveau ses documents et ses yeux sortirent de leurs orbites.

- Une fortune dépassant les huit-cent-millions de dollars.

J'étais bouche bée, je savais que mon père était plein aux as mais pas à ce point là. Si je le voulais, je pourrais passer ma vie à ne pas travailler et à voyager. Mais je ne savais pas si je devais accepter cet argent. L'accepter signifierai que j'ai encore besoin de l'influence que mon père a sur tout le monde. Et ça, je ne pourrais jamais l'accepter.

- Mais si j'accepte cet argent, si jamais mon père sort de prison, il va le redemander ? demandai-je.

- Écoutez monsieur Hood, votre père a très peu de chances de sortir de prison. Après tout ce qu'il a commis, il risque d'y mourir. Mais si jamais, il sort, il peut remettre en question votre héritage pour récupérer sa fortune. Mais après ses différentes implications, c'est très peu probable, voire impossible qu'il puisse le récupérer, m'expliqua Maître Brocher.

Mille questions se bousculèrent dans ma tête.

Que faire ?
J'accepte ?
Mais si il revient ?
Je crois que je dois accepter.


Pour la reconstruction de ma famille, je dois accepter. Pour me venger de mon père, je dois accepter et tout lui prendre. Pour le mettre en état de nuire, je dois accepter.

- J'accepte.»

**

Mon connard de géniteur est remis en liberté. Cet enculé de première risque de nous retrouver. Deux jours que mes cauchemars sont revenus. Des cauchemars incessants. Des cauchemars où je vois ma sœur pendue par mon père. Où je me vois mort, tué par mes propres armes. Et la personne qui a tout orchestré se trouvait être celui qui m'a crée.

ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant