Chapitre 3

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             Les premiers rayons du soleil vénitien effleurèrent doucement les rideaux de lin de la suite d’Athara, marquant le début d'une nouvelle journée. Elle s'éveilla dans un cocon de douceur, le calme absolu contrastant avec le tumulte qu'elle avait quitté derrière elle. Les souvenirs de ses anciennes angoisses semblaient lointains ici, noyés dans la quiétude de Venise.

             Elle s'étira langoureusement, savourant ce moment de tranquillité. Le confort du lit, le parfum discret de fleurs fraîches dans la pièce, tout semblait participer à son bien-être. Athara se leva et laissa ses pieds nus toucher le sol en marbre frais, appréciant ce contact apaisant. Aujourd'hui, elle s'était promis de prendre soin d'elle, de son corps, de son esprit, de cette nouvelle version d’elle-même qu'elle façonnait jour après jour.

              La salle de bains de sa suite était un havre de paix, décorée avec des mosaïques d’inspiration byzantine. Elle prit une longue douche, le jet chaud glissant sur sa peau, effaçant les dernières traces de sommeil. Athara se sourit dans le miroir après avoir appliqué son soin corporel complet, un rituel qui symbolisait plus que de la simple beauté pour elle. C’était un acte de respect envers elle-même, un moment où elle se reconnectait avec son corps, célébrant chaque courbe, chaque imperfection qui faisait d’elle la femme qu’elle était.

               En se préparant, elle choisit une tenue qui reflétait parfaitement son humeur du jour : une robe fluide en soie d’un bleu profond, comme les canaux vénitiens, avec un léger châle crème. Ses cheveux, qu'elle avait coiffés en un chignon simple mais élégant, laissaient échapper quelques mèches qui encadraient son visage, lui donnant une allure à la fois naturelle et raffinée. Avant de sortir, elle appliqua un dernier voile de parfum, un mélange de vanille et de bois de santal, qui la suivrait tout au long de la journée.

             Elle descendit vers le restaurant de l’hôtel, où l’atmosphère était aussi paisible que son esprit. Le décor raffiné, avec ses chaises en osier et ses nappes blanches impeccablement dressées, ouvrait sur une vue magnifique du canal. Athara choisit une table près de la fenêtre, offrant un panorama sur les gondoles qui glissaient silencieusement sur l'eau.

                 Le serveur lui apporta le menu, détaillant les spécialités locales avec soin. Elle hésita un instant avant de commander un assortiment complet : des viennoiseries dorées, croustillantes à souhait, un verre de jus d'orange fraîchement pressé, des œufs brouillés parfumés au basilic, accompagnés de tomates séchées et d'olives noires. Tout cela, bien sûr, servi avec un thé vert légèrement infusé, une touche subtile qui la connectait encore davantage à la nature environnante.

               Alors qu’elle savourait son repas, profitant de l’harmonie des saveurs, elle sentit son téléphone vibrer sur la table. Trevor. Elle sourit en voyant son nom s'afficher à l’écran.

- Alors, quel goût a ton matin vénitien ? 😏

         Athara ne put s’empêcher de rire doucement. Trevor avait cette manière de toujours arriver au bon moment, d'ajouter un éclat particulier à ses journées, même à distance.

- Divin. Tout est parfait ici. Même le thé est à la hauteur. Et toi ? Que fais-tu de beau aujourd’hui ?

- Rien d’aussi excitant que toi à Venise, mais je pense à toi. Par curiosité... tu loges où déjà ?

             Elle savait que cette question n’était pas aussi innocente qu’il le prétendait. Trevor était toujours prévenant, mais aussi surprenant. Elle lui répondit avec une légère pointe de malice.

- À l’hôtel Venezia. Le cadre est idyllique.

               Quelques instants plus tard, alors qu'elle savourait les derniers morceaux de son repas, un serveur s'approcha discrètement de sa table, tenant un bouquet de pivoines roses, éclatantes et fraîches, ses fleurs préférées. Athara cligna des yeux, surprise. Le serveur lui tendit également une petite carte. Elle l’ouvrit, et ses yeux parcoururent les mots avec émotion.

« À la femme la plus remarquable que je connaisse. Puisses-tu briller encore plus fort aujourd’hui. — Trevor »

            Ses joues se teintèrent légèrement de rose, non pas à cause de la chaleur du soleil, mais à cause de ce geste attentionné. Trevor connaissait chacun de ses goûts, chaque détail qui la rendait spéciale à ses yeux, et il ne manquait jamais une occasion de le lui rappeler. Elle caressa délicatement les pétales du bout des doigts, un sourire doux illuminant son visage.

              Après ce moment suspendu, Athara se rendit dans le jardin intérieur de l’hôtel, un lieu intime et verdoyant où elle pouvait se reposer un moment, loin des regards. Là, assise sur un banc en fer forgé, entourée de fleurs, elle prit une profonde inspiration. C’était sa journée, son moment. Elle ferma les yeux et fit un souhait, un vœu pour cette journée qui ne faisait que commencer : que son corps, son esprit et son cœur restent en harmonie, forts et sereins.

              Plus tard dans l’après-midi, Athara décida de prendre son téléphone et de faire quelques modifications sur ses pages de réseaux sociaux. Son nouveau départ méritait d’être partagé avec ceux qui la suivaient, mais cette fois, elle voulait que chaque image, chaque mot reflète la nouvelle femme qu’elle était devenue. Elle choisit soigneusement ses photos : des clichés capturés dans les ruelles de Venise, des moments de pure sérénité. Elle ajusta les légendes, des mots simples mais authentiques.

               Peu après avoir posté ses nouvelles photos, une notification apparut.

- Nouveau profil ? Magnifique. Tu sais, ça reflète exactement ce que tu es en vrai. Rien à retoucher.

         Athara gloussa doucement. Trevor avait toujours ce don pour dire les mots qu’il fallait.

          
                                        À suivre !

L'obsession du mystère ébèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant