Alessandro m’ouvre la porte du café, un petit endroit charmant niché au coin d’une ruelle pittoresque. Le parfum des grains de café fraîchement moulus flotte dans l’air, mélangé à une légère odeur de brioche chaude. À cette heure de la matinée, les lieux sont encore tranquilles. Les touristes semblent être ailleurs, laissant l'endroit aux locaux.
- Voilà, le meilleur café de Venise, dit-il en me guidant vers une table près de la fenêtre. C’est ici que je viens chaque matin.
- Vraiment ? Je le regarde, curieuse. Vous vivez ici depuis combien de temps ?
- Six mois, répond-il en s’asseyant. J’avais besoin de changement. J’ai vécu à Milan pendant des années, mais... Venise a une énergie différente.
- Et qu’est-ce qui vous a attiré ici ?Il réfléchit un instant, ses yeux se perdant dans le décor extérieur.
- Le calme, je pense. Même si c’est une ville très touristique, il y a quelque chose de serein ici, surtout le matin. On a l’impression que le temps s’arrête. Il sourit. « Et vous ? Qu’est-ce qui vous amène à Venise ? »
Je prends une gorgée de mon cappuccino, essayant de formuler une réponse qui ne semble ni trop dramatique ni trop superficielle.
- Disons que c’est une pause nécessaire. J’avais besoin de prendre du recul.
- Du recul par rapport à quoi, si ce n’est pas trop indiscret ?Je lève les yeux vers lui. Son regard est direct, mais sans jugement. Il ne cherche pas à être intrusif, mais sa curiosité est palpable. Une part de moi hésite à tout dévoiler. Après tout, je viens à peine de le rencontrer. Mais l’autre part de moi ressent un besoin profond de parler, d’exprimer ce qui m’a poussée ici.
- J’avais un projet professionnel qui a échoué, je finis par dire. Ça m’a pris beaucoup de temps et d’énergie. Quand tout est tombé à l’eau, j’ai réalisé que je m’étais perdue en chemin. Venise, c’est ma façon de me retrouver, de me ressourcer.
Alessandro hoche la tête, pensif.
- Je comprends. Ce n’est pas toujours facile de laisser derrière soi ce qu’on a construit. Mais parfois, c’est nécessaire pour avancer.
Il y a dans ses mots une sagesse qui résonne en moi. Je sens que, malgré la simplicité de notre échange, il a compris plus que je ne l’ai dit.
Soudain, mon téléphone vibre sur la table, interrompant notre conversation. Je le prends et vois un nouveau message de Trevor. Je l’ouvre rapidement. Il a regardé l’offre Instagram suspecte et me conseille de ne pas y répondre. « Ça sent l’arnaque à plein nez, fais attention. » Typique de Trevor. Toujours à me protéger, même à distance.
Je repose le téléphone et croise le regard curieux d’Alessandro.
- Un ami inquiet ? demande-t-il avec un sourire amusé.
- Oui, quelque chose comme ça.
Je pourrais lui en dire plus, mais je préfère garder Trevor en dehors de cette conversation. Il y a un certain équilibre à maintenir, une frontière entre ma vie personnelle et cette rencontre inattendue.
- Et que faisiez-vous à Milan avant de venir ici ? Je détourne habilement la conversation.
- J’étais dans le design d’intérieur, répond-il. Mais après quelques années, j’ai ressenti le besoin de changement. Maintenant, je travaille à distance, ce qui me permet d’explorer de nouveaux horizons. Venise me sert de base pour l’instant, mais qui sait où je finirai ?
- Vous avez l’air d’aimer l’imprévisible.
- Oui, l’imprévisible a son charme, dit-il en souriant. Et vous ? Vous pensez rester longtemps à Venise ?Je n’ai pas encore la réponse à cette question. Une partie de moi voudrait prolonger ce séjour indéfiniment, mais je sais que je devrai bientôt retourner à la réalité.
- Je ne sais pas encore. Je prends les choses au jour le jour.
Alessandro me regarde attentivement, comme s’il tentait de percer un mystère.
- C’est parfois la meilleure façon de faire, ne pas trop planifier. Laisser les choses venir à soi.
Je hoche la tête, reconnaissant en lui un esprit qui comprend l’importance du lâcher-prise. Le reste de notre conversation s’écoule sans effort, entre anecdotes sur Venise et légères touches d’humour. Alessandro est facile à écouter, sa voix douce et son rire communicatif. Je me surprends à me détendre, à oublier le stress qui m’accompagnait depuis mon arrivée.
Lorsque nous sortons du café, le soleil est déjà plus haut dans le ciel, et la ville s’anime. Alessandro me propose de faire un tour à pied pour me montrer des coins moins connus de la ville. J’accepte sans hésiter. Après tout, je suis ici pour découvrir, et qui mieux qu’un local pour me guider ?
Nous marchons côte à côte dans les ruelles étroites, parfois silencieux, parfois discutant de tout et de rien. Venise semble encore plus belle à ses côtés, comme si sa présence amplifiait la magie de la ville.
Au détour d’une rue, nous tombons sur une petite place cachée, avec une fontaine en pierre et des bancs entourés de plantes grimpantes.
- C’est ici que je viens pour réfléchir, dit Alessandro, s’arrêtant au centre de la place. « Personne ne vient jamais ici. C’est comme un petit secret. »
Je m’assois sur un banc, profitant du calme.
- C’est magnifique. Je ne pensais pas qu’il y avait des endroits aussi paisibles à Venise.
- La ville est pleine de surprises, répond-il en souriant.
Alors que nous profitons de ce moment de tranquillité, mon téléphone vibre à nouveau. Cette fois, c’est un autre message du compte Instagram suspect.
« Nous avons besoin d’une réponse rapide pour confirmer votre collaboration. Les fonds seront transférés immédiatement. »
Je sens un frisson me parcourir. C’est définitivement trop suspect. Je montre le message à Alessandro, sans trop savoir pourquoi. Peut-être que son regard extérieur m’aidera à y voir plus clair.
Il fronce les sourcils en lisant.
- Je ne ferais pas confiance à ça. Trop de faux comptes circulent sur les réseaux. Et puis, cette insistance... c’est louche.
Je soupire, hochant la tête.
- Oui, tu as raison. Je vais ignorer.
Nous restons un moment dans le silence, chacun plongé dans ses pensées. Mais cette rencontre avec Alessandro a déjà apporté un changement subtil en moi. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens... légère !
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L'obsession du mystère ébène
Não FicçãoLes jours suivants, Athara tenta de faire face à l'absence d'Adrien. Ses séances de thérapie devinrent son seul espace pour exprimer la colère, la tristesse et la trahison qu'elle ressentait. Elle se remémorait les moments passés avec lui, son attit...