Chapitre 25

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En entendant des pas lourds, j’ouvrais les yeux difficilement

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En entendant des pas lourds, j’ouvrais les yeux difficilement. De retour, deux heures plus tard, ses traits étaient tirés. Se dirigeant rapidement vers la baie vitrée, il se frottait les yeux. Il restait un moment sur le balcon, alors que les oiseaux commençaient à chanter. Me signifiant que l'aube était proche, je sentais le marchand de sable me reprendre. L'observant un instant, il avait l'air triste et en colère. Passant sa main sur son visage, il semblait torturé. Attendant qu’il daigne se coucher, je remontais les draps jusqu’à mon cou. Commençant à avoir froid, la fatigue était toujours bien présente et lutter commençait à être difficile.
Somnolente, je l’entendais se diriger vers la salle de bain. La porte entrouverte, il était parti prendre une douche. Semblant être sous l’eau depuis une éternité, je m’étais assoupi. Lorsque je reprenais mes esprits, je le surprenais, à de nouveau s’asseoir dans le fauteuil. S’enfonçant complètement, il avait le visage creusé par la fatigue. Épuisé, il faisait peine à voir. Ses cheveux mouillés tombaient sur son front par centaine et des gouttes coulaient dans son cou. Cette soirée n'avait pas été tendre avec lui. Le cœur serré, je m'inquiétais. Yazuro avait dû surmonter beaucoup d’émotions et d’événements ce soir. Inspirant profondément, je me relevais. Prenant appui sur mon bras, je le fixais avec compassion. Me regardant surpris, il devait penser que je dormais. Je n’osais même pas lui demander, ce qui c’était finalement passé. Mais, alors qu’il baissait la tête, il murmurait,

- On a perdu trois hommes ce soir…

Attristé, mon cœur se pinçait. Je pouvais lire sur son visage, la haine ainsi que la souffrance qu'il éprouvait. Voulant l’apaiser, je ne savais pas quoi dire pour autant. Alors, d'une voix douce, je lui répondais simplement,

- Je suis désolée.

Soupirant, il donnait l’air d’être au bout de sa vie. Il était complètement meurtri. Toute cette soirée avait eu raison de lui. Complètement froid et distant, il semblait sans vie. Yaz n’était plus ici, avec moi. Me fixant, ses yeux étaient d'un sombre effrayant. La peine dans son regard, m’arrachait l’âme. La sienne avait l’air d’avoir disparu. Puis, contemplant le plafond, il avait du mal à respirer l’oxygène qui nous entourait. La respiration lourde, il avait visiblement, des difficultés à se calmer. Posant les coudes sur ses genoux, il mettait ses mains derrière son crâne. Tirailler, dévaster, il me disait d’une voix dure et grave,

- Pourquoi, Lyly ?

- Comment ça ?

- Pourquoi tu n’es pas parti ?

- Pourquoi je partirais ?

Fronçant les sourcils, ces simples mots, l'avait déstabilisé. Il pensait réellement que je partirai. Comme ma mère, il croyait que je ne poserais pas de question.
Que je l'écouterai sans broncher. Mais je les avais prévenus. Plus personne ne déciderait pour moi. Ne prononçant pas une syllabe, il me fixait avec une incompréhension, dessinée sur le visage. Pour lui, cela semblait impossible, que je veuille rester à ses côtés. Il s'estimait si peu ? Lui toujours confiant. Face à moi, il ne savait plus rien. Devant moi, il perdait toute assurance. Lorsque, se levant d’un seul mouvement fluide, il arrivait au pied du lit. S’appuyant de ses bras puissants sur le contour, il penchait la tête. Me scrutant, encore en train de douter de ma sincérité, j’essayais de garder ma sérénité.
Au vu de son état, je devais me montrer prudente. Mais il devait comprendre, qu’il pouvait compter sur moi. Et surtout, que je ne comptais pas le quitter. Alors, je m’approchais aussi. Si près que je sentais son parfum. Comme à chaque fois, sa chaleur me transperçait et me rassurait totalement. J’étais sûr de moi. Et je voulais qu’il le sache. Plongeant mes yeux dans ses pupilles noires, je lui demandais sereinement,

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