Chapitre 27

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Décrochant, inquiète, ma voix était encore un peu endormie

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Décrochant, inquiète, ma voix était encore un peu endormie. Frottant mes yeux, je baillais aux corneilles. L’appelant plusieurs fois, je n’entendais que du brouhaha. Plusieurs voix que je ne connaissais pas, me parvenaient aux oreilles sauf… Celle qui m’intéressait. Soupirant doucement, je désespérais de l’entendre. A un moment, percevant une longue inspiration, je réitérais ma question. Dernière chance avant que je ne raccroche.

- Yaz ?

- Hum…

- Ça va ? Où es-tu ?

- Dans un bar, en ville. Disait-il difficilement d’une voix terne.

M’asseyant sur le divan, je lui demandais d’une voix ferme et présente.

- Lequel ?

- Le Beer. Pourquoi ? Ça t'intéresse ?

Me levant, je me précipitais vers ma chambre.
J’enfilais mon sweat à capuche qui se trouvait sur la chaise du bureau et sentais l’adrénaline montée. Il était bien alcoolisé. Trop même. Ce qui, venant de lui, ne me rassurait guère. Aimant garder le contrôle en toute circonstance, cela me faisait comprendre, l’urgence de son état physique et psychologique.

- Je vais venir te chercher. Bouge pas de là !

- Hors de question que tu viennes dans un tel endroit, Lyly. Je te l’interdis !

La voix lourde et autoritaire, j’en avais la chair de poule. Ou était-il allé se fourrer ? J’avais peur de ce qui l’avait fait. Agacée, je lui demandais furieuse.

- Pourquoi m’as-tu appelé alors ?

Un long silence se faisait entendre, pendant que ma patiente me quittait définitivement. Je soufflais longuement et essayais de me calmer. Yazuro était rarement bourré, alors il devait y avoir une bonne raison pour qu’il m'appelle. D’une voix plus douce, je l’interrogeais lentement,

- Yazuro ? Qu’est-ce qui se passe ?

- Je voulais juste entendre ta voix. Répondait-il précautionneusement.

Fronçant les sourcils, je n’aimais pas le ton de sa voix. Cela sonnait comme un adieu. Mais s’il ne voulait plus rien de moi, il devait m’expliquer pourquoi. Et seulement là, je verrais si ces raisons en valaient la peine.

- On arrive avec Marcus, Yaz. Et je t’interdis de bouger. Sinon je te tus !

Raccrochant sans lui laisser le temps de répliquer, j’accourais jusque dans le bureau. Le cœur tambourinant dans ma poitrine, ma cage thoracique était douloureuse. Ne trouvant pas mon ami, je me tournais vers l’air frais. Un courant d’air me faisant frissonner. La vitre du balcon était ouverte. Essayant de respirer plus lentement, pour être la plus claire possible, je prenais une grande inspiration. Arrivant dans l'encadrure de la porte, je prévenais Marcus qui, se levait aussitôt de sa chaise. Prenant son téléphone, nous avions quitté l’appartement rapidement. Montant dans le 4x4 de mon ami, nous roulions à vive allure. Nous étions à seulement une quinzaine de minutes de lui. Pourtant, cela m’avait paru une éternité. Nous avons pris la direction du port, pour arriver près du quai quarante-cinq. Là, au lieu de nous y arrêter, nous continuions dans une petite ruelle sombre. Une odeur âcre emplissait mes narines et me faisait plisser le nez. Encombré de bennes à ordures, un immeuble sur notre gauche partait en ruine. Lugubre, je comprenais pourquoi, Yazuro ne voulait pas que je vienne. L’endroit faisait froid dans le dos. Au fond de celle-ci, se trouvait une pancarte lumineuse jaune, “The Beer”.

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