Un destin intriqué : A la place de ma sœur

Attirance insoutenable

Toronto, Ontario, Canada

Logan Scott

Le soleil tapait fort en ce mois de juillet, mais une légère brise adoucissait l'atmosphère. Je me dirigeais vers la maison de mon père retrouvé Alice pour une sortie en ville. Rien de bien extraordinaire, juste un moment de complicité entre frère et sœur, comme on en avait trop peu ces derniers temps.

Une fois garé au parking de la maison, je remarquai la voiture de mon père dans l'allée. Il devait être de retour d'un de ses innombrables voyages d'affaires. En entrant, je le trouvai assis dans le salon, l'air fatigué mais serein. On s'échange un moment avant que je ne demande après ma sœur.
- Alice est dans sa chambre, je pense, repondit-il.

Je lui fis un signe de tête. Puis, j'ai grimpé les escaliers d'un pas décidé. Je m'attendais à la trouver prête pour le départ. Mais, en frappant à sa porte, c'est le silence que j'ai eu pour réponse. J'ai poussé doucement la porte, pour découvrir que la chambre était vide. Bizarre, elle savait pourtant qu'on devait sortir aujourd'hui.

Je descendis pour annoncer à mon père qu'Alice n'était pas là. Sauf qu'avant de poser le pied sur la dernière marche de l'escalier, je l'ai vue, Elle. Myléna. Ma belle-mère. Elle venait tout juste de rentrer, sa valise à la main, traînant légèrement derrière elle.

Je me suis arrêté net, incapable de mettre un pas devant l'autre. C'était comme si le temps s'était figé. Mon cœur s'est emballé d'un coup, battant à un rythme irrégulier, presque douloureux. Mes yeux étaient irrémédiablement fixés sur elle, et pour une raison que je ne pouvais expliquer, je me sentais soudainement hypnotisé par sa présence.

Je l'avais vue des centaines de fois, bien sûr. C'était Myléna, la femme de mon père. Mais ce jour-là, il y avait quelque chose de différent. Mes yeux s'accrochèrent à elle, comme si je la voyais pour la première fois. Son allure, ses gestes, la manière dont ses cheveux ondulaient doucement sur ses épaules... Tout m'hypnotisait. Je sentais mon cœur s'emballer, battant plus fort que de raison. Une chaleur étrange montait en moi, une sorte de confusion que je n'arrivais pas à expliquer. C'était ma belle-mère, bon sang !

Elle ne m'avait pas encore vu. J'ai dû cligner des yeux, essayer de retrouver un semblant de contrôle sur moi-même, mais chaque seconde qui passait ne faisait qu'aggraver cet étrange malaise. Finalement, quand nos regards se sont croisés, j'ai bafouillé un simple "bonsoir", tellement peu sûr de moi que j'ai à peine reconnu ma propre voix.

Elle m'a répondu avec un sourire poli avant de continuer son chemin vers sa chambre, m'abandonnant là, avec ce tourbillon de sensations incompréhensibles qui me laissaient encore plus perdu qu'avant.

Son parfum, léger et floral, me suivit alors qu'elle disparaissait dans l'escalier. Je restai planté là, perturbé, incapable de comprendre pourquoi, à cet instant précis, Myléna avait provoqué une telle réaction en moi.
- Qu'est-ce qui venait de se passer ? Me demandé-je.
- Tu viens, Logan, m'appelle papa sans savoir s'il a remarqué ou non mon trouble.

L'instant d'après, il m'envoie la chercher car elle tardait à revenir. Une fois de plus, cette sensation étrange lorsque mes yeux se posent sur elle ne me quitte pas. Elle a l'air si différente de d'habitude. Dans sa chambre, j'ai vécu un autre moment inconfortable. Et lorsque mon père, me propose de dîner avec eux, c'était chaud pour moi.

A la base, je devais passer ma journée avec ma petite sœur car elle voulait s'évader un peu du cadre familial. Maintenant je me retrouve à tenir la chandelle entre mon père et sa cruche de femme. Il a fallu qu'elle revienne à table pour que je me souvienne pourquoi je ne peux pas la saquer. Elle est fausse. Et tout ce que je peux dire, c'est que ce dîner familial improvisé par mon père est d'un ennui mortel.