Un destin intriqué : A la place de ma sœur

Profiter de sa vie

Totonto, Ontario, Canada

Noah Scott

Dès le départ il n'a jamais été question de plus que ça entre nous. Du sexe tout bonnement. Elle avait accepté volontiers les conditions. Et maintenant mademoiselle se plaint à chaque fois que l'on passe du temps ensemble que je ne suis pas assez à fond sur nous deux. Et maintenant elle vient intégrer ses parents à l'équation. Qu'est ce j'en ai à foutre de ses parents, moi ? C'est quel "nous deux" déjà ?

Il faudrait peut être que je pense à la changer. J'ai horreur d'avoir à me prendre la tête pour si peu. Relation de couple ? Moi ? Mieux, je dors. Cela ne fait pas partie de mes projets immédiats.

Elle finit de se rhabiller et revient s'asseoir sur le lit.
- Donc tu ne me vois que comme celle avec qui tu peux baiser vite fait et rien de plus Noah ? Elle reprend prête à chialer.
- Je croyais que tout avait été clair entre nous, pourtant.

Elle quitte le lit sans un mot de plus, se rhabille et s'en va non sans faire claquer la pauvre porte qui ne lui a rien fait. Je soupire et me rallonge sur le lit. Mon frère arrive au même moment. Lui et moi, on partage l'immeuble. Mais chacun possède ses appartements.

Il regarde partout dans la pièce à la recherche de Dieu sait quoi.
- J'ai croisé Judith en arrivant ici. Elle m'a l'air bien remontée. Elle a dû t'insulter de tous les noms d'oiseaux en partant. Qu'y a t'il encore ?

Il revient enfin vers moi et s'assoit sur la pointe du lit.
- Les femmes et leur cinéma. Que sais je, moi ?

Je passe mes deux mains sous la tête tout en continuant à m'expliquer.
- Elle en fait toute une montagne pour un rien. Toujours les mêmes histoires. On te donne une place que tu juges est une insulte à ta personne. Pourquoi rester malgré tout si c'est pour faire chier les gens à longueur de journée ?
- Noah ! Il me gronde. Combien de fois devrais je t'apprendre à mieux traiter les femmes ? A mieux traiter les autres, tout cours ? Tu as une petite sœur. Si quelqu'un devrait faire subir les mêmes choses à Alice, je lui péterai la gueule. C'est sûr.
- Hmmmm !
- Déjà tu as un problème avec tes...

Ne voulant pas rester nu comme un verre de terre car je voyais déjà les coup d'œil chargé en reprimande de Logan sur moi accompagnant sa phrase, je me rhabile tout en continuant la discussion avec mon frère.
- Et pour Judith ?
- Quoi Judith ? Je ne lui ai rien fait que je sache. Judith a 24 ans Logan. Ce n'est plus une petite fille. Bon nombre de fois je lui ai conseillé de ne pas s'attacher à moi. Elle n'a rien écouté on dirait. Tu aurais voulu que je fasse quoi de plus quand moi aussi j'ai des envies à assouvir ? J'ai une sœur. Oui, tu as raison. Dieu merci, Judith n'est pas la mienne. Que les siens s'en chargent. Moi, j'ai assez de problème comme ça dans ma vie pour avoir mal pour elle.
- Pourquoi je discute avec toi ? Il secoue sa tête. Tu ne changeras jamais, de toute façon. Je ne sais pas où tu as hérité de ce côté immature et volage. Notre père est un homme sérieux. De maman, n'en parlons même pas. Si ça se trouve tu as été échangé à la maternité.
- Tu crois ? Pourtant, je suis tout ce dont les femmes aiment mon frère. Je suis leur fantasme ultime.

Je hausse les épaules satisfait de moi même.
- Qu'est ce que j'y peux contre ça ? Je suis jeune, beau, stylé avec un corps de rêve, riche de surcroît...
- Ton père est riche. Nuance. Que je sache, tu ne bosses pas. Tu ne possèdes rien. Rien de rien.
- Ça viendra. Pourquoi je fais l'école de commerce d'après toi ? Il ne manque que ça pour parfaire mon charisme de BG irrésistible.
- Dieu du ciel ! Il soupire dépassé.
- Je suis un full package mon frère. Juste que moi, je sais ce que je vaux. Et je croque la vie à pleines dents. Avec les femmes, il faut leur donner ce qu'elle veulent au moment où elles le veulent. Regarde toi. 30 ans déjà. Tu es beau, respectueux, cadre dans une grande entreprise... Entreprise qui appartient à ta famille qui plus est. Tu secondes papa à son autre entreprise. Pourtant, il n'y a pas l'ombre d'une femme dans ta vie. D'après toi, c'est dû à quoi ? Les femmes n'aiment pas l'ennui mon vieux. C'est tout simplement ça. Et ta vie pue l'ennui à des kilomètres.