2. Bienvenue à Montréal

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Je ne pourrai plus jamais patiner. Cette phrase m'a créer un vide, un choc en moi. 

Patiner était ma raison de vivre depuis toujours, c'était mon oxygène. Toute ma vie je n'ai pensé qu'à ça, à patiner. Jamais je n'avais imaginer que je ne serai plus sur la glace. C'était tout pour moi, j'avais sacrifié mes études et mes heures de sommeil pour m'entrainer à l'aube sur la glace. Sentir mes lames de patins sur la glace fraiche. Faire des doubles Axel parfaitement. Et là on m'annonçait que ça ne serai plus possible.

J'étais aux portes des Jeux Olympiques d'Hiver et elles se sont refermées violement sur moi.

Le médecin parle toujours avec ma mère et mes séances de rééducation. Mais j'entends rien, mon cerveau refuse d'écouter et d'accepter cette réalité. J'arrive toujours pas de me remettre de cette terrible nouvelle.

Pendant mon séjour à l'hôpital j'ai reçu beaucoup de message. De mon frère qui ne pourra pas venir maintenant à cause de ses études, de ma seule amie Chloé qui a tout fait pour me remonter le moral. Et tous les jours mes parents me rendaient visite.

Mais malgré leur affection envers moi, chaque soir lorsque je suis seule je pleure ma blessure et le fait je ne pourrai plus jamais patiner. De plus c'est Samantha qui a gagné, elle qui va aller aux J.O. Tous ça à cause d'un stupide double Axel que je réalisais à la perfection avant cette chute. 

J'ai passé un mois en rééducation toujours à l'hôpital car la neige m'empêchait de sortir, car il avait peur que je glisse ne béquille. 

J'ai passé mes journées dans cette salle à réapprendre à marcher, à courir et à sauter. Avec un seul objectif remonter sur mes patins. Même aux aurores je marchais seule dans ma chambre, même mes entrainements intensifs de renforcements musculaires créer par mon coach me manquaient. 

J'ai vraiment tout donné, toute mon énergie, le médecin était étonné de ma progression. Mais il ne m'a jamais autorisé à repatiner. Car ma cheville serait trop fragile, et ne supporterait plus mes sauts.

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Je vais enfin pouvoir sortir. J'ai vraiment hâte de rentrer chez moi même s'il me manque quelque chose, comme une partie de moi. Mes parents savent que j'aime par dessus tout patiner mais ils n'arrivent pas à comprendre que c'est bien plus qu'une passion. Surtout mon père qui n'a jamais validé mon idée d'abandonner mes études après le BAC, il voulait que je fasse avocate comme mon frère a du faire médecine. 

Après avoir rempli les derniers papiers de sortie, j'ai pu marcher dehors sentir l'air pur et frais sur ma peau. Et courir dans la neige sous la pluie de flocons, comme quand j'étais petite.

- Laure. hurla Chloé

- T'es venue. je hurla mon tour

- Bien sur.

Et on a commencé à se battre dans la neige, on est sans pitié. Après plusieurs minutes d'acharnement on a fini par arrêter car on sent plus nos doigts. 

On est allée boire un chocolat chaud en bas des pistes de ski à observer les skieurs descendent à toute vitesse. J'ai essayé une fois de skier j'ai fini la tête dans un arbre avec une entorse à la cheville. J'ai plus jamais essayer. 

Mais Chloé elle fait du snowboard depuis toute petite comme moi avec le patinage artistique. C'est ma seule amie, on s'est rencontré lors d'une descente au flambeau que j'étais venu voir. Elle s'était perdue et je l'ai aidé à retrouver ses parents. On est devenu amie et on s'est promis à la vie à la mort. 

Avant j'avais des amies à la patinoire, mais Samantha a réussi son boucle piqué avant moi et elles ont fini par trainer avec elle, car Samantha est plus douée. Samantha est plus forte. Toi, tu n'arriveras à rien. Tu n'ira jamais aux J.O. Tu n'as pas de talent. Peut être que ces filles avaient raison et que le patin à glace  n'est pas fait pour moi.

- Laure je dois te parler.

- Je t'écoutes.

- J'ai été prise par un grand coach mondiale pour faire du snowboard dans l'équipe du Canada.

- Mais c'est incroyable ça. je hurla

- Oui mais je dois déménager.

Elle a bien dit déménager. J'étais en train de tout perdre. D'abord mes rêves Olympiques, puis le rêve de remonter sur la glace et pour finir ma meilleure amie partait. Bien sur que je suis heureuse pour elle, mais j'avais vraiment besoin d'elle en ce moment. Même ton amie est plus douée que toi.

- On sera toujours amie. je lui promis

- Toujours.

- A la vie à la mort.

- A la vie à la mort. elle répétât

Et on a fait le serment du petit doigt.

- Tu pars quand ? je lui demanda

- Demain, écoute je voulais t'en parler plus tôt mais avec ta chute et la rééducation.

- C'est pas grave.

J'ai essayé de ne pas montrer ma tristesse, je ne veux pas qu'elle s'en veule. Mais je voulais me mettre en boule dans ma couverture et pleurer toutes les larmes de mon corps. Mon monde s'écroulait totalement. 

On a fini par se faire un énorme câlin en bas des pistes, là ou on s'est rencontré. Puis elle a fini par partir. Ca se trouve je la vois pour la dernière fois.

Je suis rentré chez moi en courant pour essayer d'évacuer cette tristesse, cette haine de tout et de moi même, toutes ses émotions mélangées.  Je revoyais ma chute en boucle, toutes ses années de travail et d'acharnement détruit en un faux pas. Mais amies qui m'avaient trahis une par une et Chloé qui partait. Le seul frère qui me restait à l'étranger depuis un ans. 

En rentrant j'ai vu mes parents autour de la table de la cuisine. Ca sent une conversation importante pourtant je n'en ai pas envie, pas maintenant, je n'en ai pas la force. 

- Assis toi. me dit mon père

Ce que j'exécute.

- Laure, le patinage artistique c'est terminé. Et on pense qu'on devrait déménager pour oublier tout ça. m'annonça ma mère

- Après prend ton temps pour réfléchir.

- On déménage. je leur dit

Après tout ils ont raison il me reste quoi ici ? Totalement rien. Tout ce que j'ai construit a été démoli. Et croiser Samantha le reste de ma vie n'est pas dans mes projets. Mon choix est fait. Mes parents n'ont pas chercher à discuter plus, et j'ai fait mes cartons.

Je suis partie dire au revoir à la patinoire. C'est le seul endroit qui allait réellement me manquer. C'est ici que tout à commencer mais c'est aussi ici que ça se fini. Et j'ai aperçu mon coach dans les gradins, j'ai couru lui faire un câlin avec le temps c'était devenu comme un membre de ma famille.

- N'oublie jamais Laure tu es douée, très douée. Tu es l'étoile de cette patinoire. me dit-il

- Merci beaucoup tu vas me manquer.

- Toi aussi

* * *

Une semaine après, je suis dans cette voiture pour aller à Montréal. Mes parents ont trouvé un chalet à l'écart du centre ville. 

Depuis tout à l'heure, mon père parle de mon avenir qu'elle avenir veut il que j'aille, j'ai tout perdu. Il voudrait que je retourne à l'école et ma mère veut que je fasse des formations professionnelles. Manquerait plus que je finis à l'étranger comme mon frère. Je leur donne des ok ou je sais pas comme réponse.

Je me suis installée dans ma chambre, en rangeant précieusement mes patins et mes trophées que j'ai bien sur pris avec moi. J'ai affiché une photo de moi et Chloé pour mon anniversaire à mes 6 ans.

J'ai pris mes chaussures et je suis partie courir dans la ville. Tout le monde ici à l'air heureux. C'est peut être la magie de Montréal. Il y a pleins de stands de crêpe, gaufres etc. Si tu manges autant tu ne pourra pas patiner . Fait attention t'as pris 1kg. J'ai vite oublier l'idée de manger.

J'ai continué de courir. En arrivant à deux rues de chez moi, j'ai vu une patinoire.

A suivre ...

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