Sa cape sur les épaules et son parapluie à la main, Althéa se dirigea vers la sortie.
Comme à l'accoutumée, elle traversa la galerie remplie d'animaux empaillés.
En plein jour et sous un soleil éclatant, elle adorait cette salle qui exposait l'évolution de la vie sur plusieurs milliers d'années.
Seulement, en cet instant, la pièce était plongée dans la pénombre ce qui lui allouait un aspect lugubre et inquiétant.
La pluie martelait la verrière dans une cadence infernale et l'orage ne s'était toujours pas éloigné. Un éclair éclaira brièvement la galerie et la jeune femme crut apercevoir la silhouette d'un homme.
— Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Professeur Anton, c'est vous ? demanda-t-elle d'une petite voix aiguë.
Elle ne reçut aucune réponse.
Tremblante, les poils de ma nuque hérissés, elle scruta la salle à la recherche d'un éventuel intrus.
Soudain, quelqu'un toucha son épaule et elle hurla.
Courageuse, elle fit volte-face en brandissant son parapluie, prête à frapper le coupable.
— Althéa, c'est moi !
Elle reconnut la voix de son meilleur ami et souffla de soulagement.
— Eujen ? Tu m'as fait une de ces peurs ! le rabroua-t-elle.
— Oui, et tu aurais dû voir ton expression. C'était à mourir de rire, se moqua-t-il.
Vexée, elle abattit son parapluie sur sa tête.
— Aïe ! Mais pourquoi as-tu fait cela ? geint-il.
— Pour te remettre du plomb dans la cervelle. Tu ne cesses de te comporter comme un gamin.
— Et toi, comme une adulte ennuyeuse, riposta-t-il. Tu étais plus drôle quand nous vivions à l'orphelinat.
Althéa ne répliqua pas, consciente que cette conversation ne mènerait à rien.
— Vas-tu m'expliquer ce que tu fais ici ? Tu sais pourtant que tu n'y es plus le bienvenu.
— Voyons, ne t'inquiète pas. Cet endroit est désert, personne n'aura vent de ma présence.
— Tu fais erreur, le professeur Anton est dans son bureau. Et il a amené un invité.
— Qui donc ?
— Je l'ignore, mais son regard m'a fait froid dans le dos.
Son ami se frotta le menton, songeur.
— Hum, intéressant.
— En quoi est-ce intéressant, demanda-t-elle pour lui faire plaisir.
— Nous devrions les espionner pour vérifier qu'ils ne mijotent rien d'illégal.
Elle n'était pas la seule à avoir une trop grande imagination.
— Nous n'allons rien faire du tout, car cela ne nous concerne pas.
Elle tenta de l'entraîner vers la sortie, sauf que les pieds de son ami paraissaient ancrés dans le sol.
Althéa abandonna rapidement. C'était toujours pareil avec lui, il n'en faisait qu'à sa tête.
— Fais donc ce que bon te sembles, mais ne viens pas te plaindre si tu as des ennuis.
— Pff, rabat-joie.
— Tu ne m'as toujours pas dit la raison de ta présence et par ce temps. Tu détestes pourtant marcher sous la pluie.
— Pour qui me prends-tu ? Une voiture m'a déposé devant la porte.
VOUS LISEZ
A la recherche de l'ile d'Isis
AdventureAu cœur d'un archipel lointain, Althéa, une jeune archéologue décide de partir à la recherche d'une île légendaire, en compagnie de son meilleur ami. Ayant besoin d'un navire, elle se voit contrainte de s'allier à un équipage pirate atypique et à s...