Chapitre 8

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Sa sacoche en cuir blottie contre sa poitrine, Althéa passa la porte de sa demeure alors que l'horloge sonnait dix-huit heures. Après s'être débarrassée de son manteau, elle se dirigea vers les escaliers.

— Althéa, c'est toi ? s'enquit son tuteur alors qu'elle venait de poser le pied sur la première marche.

— Oui, c'est bien moi, père, clama-t-elle.

— Peux-tu nous rejoindre quelques minutes, nous sommes dans le petit salon.

La jeune femme soupira avant de rebrousser chemin.

— Qu' y a-t-il, père ? demanda-t-elle en restant à l'entrée de la pièce.

Sans surprise, Charles Beauchamps n'était pas seul. Son meilleur ami, Eujen était assis sur le sofa et sirotait un verre de brandy.

Il avait beau posséder son propre appartement, il passait le plus clair de son temps dans cette maison.

— Rien de spécial, je souhaitais juste savoir comment s'était déroulée ta journée, l'informa son tuteur.

Ce dernier était installé dans son fauteuil préféré, un verre de porto à la main. Surtout, il la fixait dans l'attente de sa réponse.

— C'était une journée ordinaire, je n'ai pas à me plaindre, l'informa-t-elle.

— C'est tout ? Il ne s'est rien passé de particulier ? insista son bienfaiteur.

— Non, pas à ma connaissance, mentit-elle. Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller me reposer dans ma chambre. Après avoir passé de nombreuses heures dans la réserve, je suis toute poussiéreuse et exténuée. Elle s'empressa de s'en aller avant qu'il ne l'interpelle à nouveau.

Une fois dans sa chambre, elle déposa la sacoche sur son lit et passa derrière le paravent pour se changer. Elle se rendit dans la salle de bain pour se nettoyer le visage. Plus tard, elle se ferait couler un bain, mais pour le moment, elle avait du travail.

Elle venait d'ouvrir sa besace quand Eujen entra en trombe.

— Bon sang, Eujen ! gronda-t-elle. Pourquoi n'as-tu pas frappé ? J'aurais pu ne pas être décente.

— Je tenais à te surprendre en flagrant délit.

— Quel flagrant délit ?

Eujen sauta sur le lit et s'allongea pour mieux l'observer.

— Raconte, sœurette. Quelle bêtise as-tu faite ?

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

— Tu perds ton temps, tu n'arriveras pas à m'embobiner. Ton comportement était louche et ton visage aussi rouge qu'un coquelicot, prouvait que tu mentais.

— Tu affabules.

— Que nenni. Tu oublies que je te connais depuis plus de vingt ans et je devine immédiatement quand tu tentes de me dissimuler quelque chose.

C'était en effet stupide et inutile d'essayer de lui cacher quelque chose, concéda Althéa. Sans compter que son frère de cœur était pire qu'un chien ayant flairé un os. Il ne la laisserait pas tranquille tant qu'elle ne lui aurait pas tout dit. En plus, il pouvait être la solution à son problème.

— C'est bon, tu as gagné. Je vais te montrer.

Elle fouilla dans sa sacoche et en sortit la statuette abîmée.

Il s'assit pour mieux voir ce qu'elle tenait dans ses mains.

— Très joli, mais que suis-je censé comprendre avec cet artefact ?

A la recherche de l'ile d'IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant