chapitre 13

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               (Point de vue de Laura)

Je me sentais horriblement sale. Mais Iris ne m'avait pas autorisée à me laver. Après un long câlin, durand lequel je m'étais complètement avachie sur Elle, Elle m'avait de nouveau emmenée  dans la cuisine pour voir où j'en étais par rapport au repas et terminer ce qu'il restait à faire.
Je sentais ma propre odeur et j'aurais tout donné pour de l'eau chaude et un gel douche parfumé, je n'avais plus d'énergie. Heureusement pour moi, j'avais bien avancé le repas avant qu'Elle n'arrive. Iris s'occupa néanmoins de finir la salade de tomates mozzarela, certainement effrayée que dans mon état je me coupe un doigt. Je me chargeais donc de préparer ma gamelle du lendemain, tout en me demandant si je serai capable de me lever pour aller travailler. Une fois le repas prêt, elle me fit la suivre vers la table à manger.

- Position dite "A genoux".

Elle me montra du doigt de m'installer au pied d'une des quatre chaises qui entouraient la table rectangulaire.

- Une chienne sale ne mange pas à table ma belle.

La faute à qui si j'étais dans cet état ? Je me mordi les lèvres avant que mes paroles ne dépassent ma pensée.
Iris s'installa sur la chaise à côté de laquelle je me trouvais. De la où j'étais, je ne pouvais pas voir ce qu'Elle faisait sur la table mais au bruit que j'entendais je supposais qu'Elle préparait une assiette pour moi. Le sol froid sur mon sexe me donnait des frissons. J'avais honte tout en sachant que je laisserai des traces humides sur le carrelage en me relevant. La première bouchée avec laquelle Elle me nourrit se bloqua dans ma gorge. Je me sentais trop fatiguée pour avoir faim.

- Iris ?

J'eus du mal à reconnaître ma propre voix, tellement elle me semblait basse. Je n'étais même pas certaine qu'Elle m'ait entendue, avant qu'Elle ne me réponde.

- Je n'ai pas faim.
- Il faut que tu manges.

Je suppose que ça mettait assez clairement fin à la conversation. Chaque bouchée était difficile. Je ne sentais pas le goût de ce que je mangeais. Mon esprit était embrumé. J'ouvrais et fermais la bouche par automatisme. Mais Iris ne me pressait pas. Elle entre-coupait chaque deux bouchées d'un peu d'eau. J'étais tellement ailleurs que je mis un moment à me rendre compte que ce que j'avais dans la bouche était à présent sucré. Lorsqu'Elle me présenta à nouveau une petite cuillère pleine de compote, j'eus une forte envie de détourner la tête. Mais Iris avait dit que je devais manger. Je ne pouvais plus me permettre d'être désobéissante. Mais c'était tellement difficile. Je fermais les yeux et pris une grande inspiration, m'encourageant intérieurement, avec un peu de chance ce serait la dernière bouchée.

- C'est très bien ma belle. Tu auras fini après ça.

Je me sentis tellement soulagée lorsque la dernière cuillère glissa dans ma bouche.

- Il est 21h, tu vas aller te coucher. Je vais rester avec toi cette nuit.

Je baissais la tête. J'avais peur de poser la question.

- Iris s'il vous plaît est-ce que je peux aller me laver ?
- Je ne trouve pas que tu sentes mauvais, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Il est temps d'aller au lit.

Pas nécessaire ? Je sentais horriblement mauvais, j'avais la peau qui collait de fluides et de sueur. J'étais certaine aussi d'avoir les cheveux gras et les yeux rougis et bouffis. Je n'oserai même pas me regarder dans un miroir et me tenir près de moi-même. Toute à mes pensées, Iris m'attrapa, sans ménagement, le menton. Je baissais les yeux sur son cou.

- Ton corps ne t'appartient plus Laura. Dis-moi à qui il est ?

Je mis un certain temps à répondre.

IRISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant