Chapitre 5

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                                ( point de vue de Laura)

Besoin de sexe ? Je n'en étais pas certaine. Besoin de viande certainement. A vrai dire j'avais eu très peu de relation sexuelle. Et maintenant ma vie sexuelle était inexistante et je ne me sentais pas malade pour autant donc je pouvais supposer que je ne faisais pas partie des gens que cela angoissait . Nous avons repris notre marche sans qu'Elle n'ajoute quoi que ce soit.

- Vous allez me prêter ?
- Cela dépendra de tes besoins. Mais peut-être est-ce une limite stricte pour toi pour commencer.

L'idée d'être prêté ne me plaisait pas. Que quelqu'un d'autre qu'Elle puisse me toucher et m'apporter ce qu'Elle ne pouvait pas me donner. Ma façon de penser était-elle bonne ? Tout me paraissait tellement confus. Je ne voulais pas réfléchir à ça. N' etais-ce pas son rôle ? Et puis à quoi cela servait-il si c'était pour me priver par la suite ?

- Ça ne passera pas forcément par d'autres. Je peux exiger que tu te fasses plaisir ou bien je pourrais te faire utiliser tout un tas d'objets.

Je sentis mes jours rougir malgré moi. Je tournais la tête, de peur de perdre mes mots si je lui répondais.
Le reste du chemin nous mena dans un parc où je n'avais pas l'habitude d'aller situé à proximité du centre-ville. La démarche chaloupée d'Iris était à deux doigts de me faire perdre la tête lorsqu'elle m'invita à m'asseoir sur un banc.

- A part d'être privé de chocolat, y a-t-il d'autres choses qui t'inquiètes ? Ou d'autres questions peut-être ? Pour t'aider dans ta réflexion.

Je voulais vivre et découvrir les choses avec Elle plus qu'autre chose. Tout apprendre, tout savoir de ses jeux favoris. De son emploi du temps, de son tempérament.
Mais en même temps j'avais peur. Peur de ne pas savoir faire. Peur que mon caractère m'empêche d'être à la hauteur de ce qu'Elle attendait de moi.

- Êtes-vous stricte ?
- Stricte ? je ne sais pas, mais contrôlante oui. Peut-être même de façon assez excessive, aux dires de certains.

Vu la manière dont Elle gérait tout ce qu' Elle mangeait, il ne pouvait pas en être autrement pour le reste. Et le fait qu'Elle soit psychologue et qu'Elle semble lire en moi comme dans un livre ouvert n'arrangeait pas les choses.
Le temps était doux dans le parc, il n'y avait pas grand monde et j'aurais voulu que ce moment s'éternise malgré ma gêne.

- J'avoue que l'idée que vous me domestiquiez me fait un peu peur.

Même si je le disais sur le ton de l'humour pour faire passer mon inquiétude, je ne doutais pas que celle-ci devait se lire sans mal sur mon visage.

- Qu'est-ce qui t'inquiète ?
- Que vous soyez une psychopathe.

Elle me regarde dans quelques instants avant de rire avec moi. Son rire mangeait son visage et je ne put à cet instant m'empêcher de penser que cela m'était en fait égal qu'Elle le soit. Je la laisserai m'enfermer et faire de moi sa propriété si c'était ce qu'Elle souhaitait. Me rendant subitement compte du fil de mes pensées, je secouais la tête pour me remettre les idées en place. Il était certain que j'étais déjà en train de lui vendre mon âme. Sans qu'Elle n'ait encore posé ne serait-ce qu'un petit doigt sur moi.
En quoi allait Elle me transformer? Qu'est-ce que j'allais devenir ? Rien que pour Elle. Qu'allais-je devenir ?

- Je vois que tu n'as pas peur, mais...

Elle se rapprocha de moi, s'avanca jusqu'à ce que je n'ai d'autre choix que de reculer, jusqu'à cogner mes fesses et mon dos à la rampe du banc.

- Je sais aussi que tu es excitée. Tu aimes que je ne te laisse pas le choix. Que je puisse être stricte. Que je puisse t'enchaîner à moi de façon totalement déraisonnable. Tes pupilles se dilatent. Ta respiration s'accélère. Tu commences à transpirer. Je le vois Laura.

IRISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant