chapitre 3

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      (Point de vue de Laura )

Elle ne m'avait pas appelé. C'était la seule chose qui tournait en boucle depuis qu'elle m'avait quitté samedi soir. Et j'avais beau me concentrer de toutes mes forces sur mes trits de colis ce lundi matin la voix dans ma tête ne cessait de se rire de moi en répétant inlassablement : « elle n'a pas appelé » peut-être avez-vous insisté. À vais-je paru désespéré ? Certainement. Et c'était sûrement pour cela qu'elle ne me rappellerait pas. Pourtant elle avait déjà un impact sur ma vie, je flottais point et c'était désagréable. C'était nouveau point et ça perturbait tout le reste point c'était comparable à un vent fort qu'il mettait le bazar et je ne retrouvais plus rien. Les choses n'étaient plus à leur place alors que pourtant rien n'avait changé. Mes collègues étaient vite passés à autre chose comme si ça ne s'était jamais produit. Mes horaires étaient les mêmes. Je retrouvais mon chat étendu sur mon plaid de canapé comme d'habitude et mes soirées seul à manger des pâtes et c'est exactement les mêmes. Alors pourquoi tout semblait si bouleversé dans ma tête ? Je me sentais perdue dans un environnement qui était le mien que j'avais créé et qui était très sécurisant pour moi. Je n'avais aucune raison d'être dans cet état et pourtant je sentais parfaitement cette boule dans mon ventre. Je voulais et je ne voulais pas.
Lundi pas ça et mardi arriva avec son lot d'habitude, sans qu'il ne me rassure pour autant. je passais la soirée à me noyer dans une série pour oublier ce sentiment étrange.
mercredi et toujours pas d'appel. Elle ne m'appellera pas.  D'abord l'angoisse puis le chagrin.  je n'étais pas assez bien. J'avais pourtant fait de mon mieux pour paraître sociable. Je savais que ça n'avait jamais été mon fort mais il me semblait vraiment avoir fait de mon mieux.
Jeudi. Jour de repos, je fais incapable de rester seul. J'avais atterri chez ma sœur après lui avoir passé un coup de fil le matin même croisant fort tout ce que je pouvais pour qu'elle ne travaille pas. Le soulagement avait été immense lorsqu'elle m'avait proposé qu'on se regarde une série en mangeant de quoi boucher un peu plus nos artères.
De retour au travail vendredi je commençais à me dire que c'était bien. J'avais ma vie, mes petites habitudes et c'était bien pour moi qu'une personne comme Elle ne viennent perturber tout cela. Elle était tellement... Et moi j'étais... J'étais moi point et c'était bien mieux comme ça. Je n'avais rien à lui apporter et c'était certainement la raison pour laquelle Elle n'appelait pas et n'appellerait pas. Et c'était bien aussi parce que ce sentiment, cette boule me quittait petit à petit et je pouvais de nouveau respirer normalement. Le vent s'en allait et tout revenait à sa place.
Ce weekend je ne travaillais pas et j'avais prévu comme la plupart des samedis de passer l'après-midi et la soirée chez mes parents avec ma sœur je ne supportais pas d'être seul et j'envisageais activement de retourner vivre chez eux prochainement ça avait été une erreur  d'emménager seule surtout que j'étais fourré chez eux la plupart du temps alors à quoi bon?
En me réveillant ce matin-là je vis en appel manqué. Je n'étais pourtant pas une lève tard. Il n'était que huit heures trente qui pouvait m'appeler plutôt que cela un samedi matin ? Je ne reconnais pas le numéro. pas de message vocal. Certainement de la pub. En scrollant mes autres notifications je vis que le même numéro m'avait laissé un SMS. Mon cœur est un raté en voyant qu'il s'agissait d'un message d'Elle. Elle m'avait appelé.
Le vent revint point mais fort cette fois-ci. Mes droites tremblaient devant les trois mots qu'Elle m'avait envoyés. « bonjour. Rappelle-moi. Iris.»
C'était simple mais ça me paralysait, j'avais quelque chose de tout prêt à dire pour le moment où Elle m'appellerait mais voilà j'avais loupé son appel point et j'étais tétanisé. Peut-être n'était pas une bonne idée point c'était certainement une erreur. Je devais continuer à faire comme si de rien n'était et continuer mon petit bout de chemin. Mais Elle semblait vouloir que je la rappelle. Je me levais jetant mon téléphone sur mon lit comme si, il m'avait brûlé. J'enfilais mon jogging de glandage continuant malgré tout à fixer l'appareil du regard comme si, il allait me sauter dessus à tout moment. C'était ridicule. La situation en elle-même me rendait folle et le comble de tout: je me sentais ridicule. Je laissais mon téléphone dans la chambre et descendis prendre mon petit-déjeuner. Mais c'était peine perdu. J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. L'ordre qu'Elle m'avait donné ne cessait de tourner en boucle dans ma tête, je voulais dévaler les escaliers et me jeter sur mon téléphone mais en même temps, Je voulais l'enterrer dans le fond du jardin. Je tînt bon durant mon petit-déjeuner, mais quand je n'ai plus rien à ronger je me mis à monter les escaliers essayant de me canaliser alors qu'une excitation pire que l'acide rongeait mon estomac. Je ne me laissais pas le temps de réfléchir et appuyer sur l'icône d'appel. À la première sonnerie je me mis à serrer l'appareil de peur de le lâcher à cause de ma main moite. À la seconde sonnerie Elle décrocha. Une chaleur invisible m' irradia.

IRISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant