Chapitre 7

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Nate me suit de près quand j'ouvre brutalement la porte de notre chambre. Par chance aucun des nôtres n'a été gravement blessé car la plupart ne sont pas sortis dans les ruelles. Notre bâtisse étant située au fin fond d'un chemin, ils n'ont pas pris la peine d'y toucher.

J'ai essayé de me contenir, j'ai vraiment essayé. J'ai fermé les yeux toute ma vie en me disant que l'on méritait ce qui nous arrivait, que c'était normal. Je n'ai pas arrêté de me poser cette éternelle question, pourquoi nous ? Maintenant je sais que je n'aurais jamais la réponse, mais tout ce que je veux c'est qu'ils souffrent. Surtout lui.

J'ai fourré plusieurs vêtements chauds et un peu de nourriture dans un sac en lin que je pose sur mes épaules. J'ouvre ensuite un grand coffre en bois qui se trouve dans un coin de la pièce et récupère le plus d'armes possible. Mais mon regard parcourt toujours les différents couteaux en fer sans trouver ce que je cherche. Je referme la malle avant de me redresser pour avancer vers mon lit, je soulève le matelas et le laisse tomber sur le sol. Nate, suivant toujours mes moindres faits et gestes m'arrête.

- Aryan mais qu'est-ce que tu fais ? Sa voix tremble, remplie d'inquiétude.

Je ramasse mon épée soigneusement posée sur les planches du sommier et l'accroche elle aussi à ma ceinture puis je noue les lacets de ma cape pour la refermer.

- Et depuis quand est-ce que tu as une épée ?!

Je me tourne vers lui et pose mes mains sur ses épaules.

- Si personne ne veut agir, je le ferai. Ils ne me font pas peur et ça fait trop longtemps que le roi s'en prend à nous.

Il retire mes mains et recule.

- Alexander nous à interdit de sortir du manoir, tu ne peux pas partir seul et si tu le fais tu ne pourras plus retourner en mission avec nous ! Peut-être même qu'il t'expulsera de la maison. S'il te plaît Aryan tu dois m'écouter..

Je soupire longuement avant de le prendre dans mes bras, ma tête se niche dans son cou et je prends une grande inspiration pour garder en mémoire son odeur. Ses mains remontent dans mon dos et me serrent à son tour. Il a compris.

- Tu pourrais mourir. Son sanglot éclate et je le serre plus fort en fermant les yeux.

- Je sais. Mais tu dois avoir confiance en moi Nate. Si je n'agis pas personne ne le fera. Et ne pense même pas à m'accompagner, je refuse de te mettre en danger.

Nous nous écartons l'un de l'autre et je lui souris tendrement, voulant le rassurer. Je dégage une de ses mèches blondes qui cachait ses yeux azurs et laisse retomber mes bras. J'essaye de mémoriser les traits de son visage avant l'inévitable et je fini par le contourner, refermant la porte derrière moi.

Il fait nuit noir quand je m'aventure dans l'escalier en essayant d'éviter les craquements du bois. Je m'apprête à traverser le couloir qui mène vers la porte d'entrée quand je jette un coup d'œil vers le salon où Alexander est endormi sur son éternelle fauteuil près de la cheminée, un carnet posé sur ses genoux. Il à dû rester éveillé tard en cherchant différentes solutions qui pourraient nous sortir de là. Mais je sais qu'il ne la trouvera pas, car il refuse de se battre. Il pense pouvoir agir pacifiquement comme en volant quelques coffres à une troupe de soldats, comme nous l'avons toujours fait et c'est pour cela que je pars seul.

Une fois le vieux portail escaladé, je me mets en route en serrant les lanières de mon sac. De la buée s'échappe de ma bouche quand quelque chose de froid retombe sur ma joue, de la neige. Je relève la tête et contemple les flocons par millier s'écraser sur le sol terreux.

L'étreinte des contraires {bxb}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant