𝐗𝐈 | 𝐉𝐞𝐧𝐞𝐲𝐚

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Bonne lecture <3


Il y a des chemins que nous empruntons sans pouvoir faire marche arrière. Nous sommes pour ainsi dire piégé.

Quartier de SoDo,
             21h.

Parmi les chiens amaigris qui fouillent les poubelles, les tentes déchirées qui jonchent le sol et les individus pas très nettes qui me jettent des regards en biais, j'évolue dans les rues malfamés de SoDo.

Ce serait mentir que de dire qu'une peur sous jacente ne me noue pas l'estomac. C'est la raison pour laquelle, la capuche de mon sweat relèvée sur la tête j'essaie de me faire discrète.

Du moins autant que possible.

Parfois la semelle de mes converses éclate des brisures de verres venant rompre le silence pesant qui m'entoure. D'autres fois, ce sont les clapotements d'eau s'écoulant des toitures défraîchis en un bruit particulièrement exacerbé par le calme de la nuit qui viennent briser ce silence.

Est-ce la peur qui amplifie mes sens ? Très certainement. Quoiqu'il en soit, je suis sur mes gardes.

Un peu plus loin devant moi, un viellard à l'habit troué pousse un cadis remplis de ses affaires. Un sentiment de tristesse m'envahit. Pauvre homme.

Le dos courbé il semble si épuisé de porter sa misère. Je n'arrive pas à décrocher les yeux de son corps amaigri avec la vilaine et effrayante pensée que ces choses là, ça n'arrive pas qu'au autre.

Ici dans ces rues qui sentent mauvais, peuplées de prostitués que nous ne devons jamais blâmer de faire ce qu'elles font pour survivre et de camés qui face au coup bas de la vie ont succombé aux drogues dure, il n'y a que la misère que la Cité d'Emeraude voudrait cacher.

Ça effraie les touristes, voyez-vous. Foutaise. Il n'y a juste personne pour aider ces gens là.

Les lèvres pincées par l'impuissance, je finis par détourner le regard du vieillard et je tourne à l'angle d'une rue étroite.

Moi non plus je peux pas aider...

Le message concis de Nigues m'indiquait que monsieur je-suis-meilleur-que-le-petit-pleuple serait present aussi. Avec un peu de malchance, je vais bientôt le croiser. Pour être honnête, même si je le trouve condescendant au possible et arrogant à souhaits sa présence familière me rassure.

Je ne sais pas qui sont ces personnes qui approvisionnent Pharel et son gang mais quelque chose me dit qu'avoir un allié n'est pas un si mauvaise idée.

Si tant est qu'il en soit un. D'allié.

Après les révélations de Jaz concernant Kaz, le grand frère de Menez, j'ai essayé de comprendre ce qui avait bien pu le mener à une situation pareille. Ce monde, ce n'est pas le sien. Et je ne parle même pas du fait qu'il semble se plier en quatre pour Pharel et son gang.

Non. Menez fait parti de ceux qui sont naît pour diriger, par pour l'être. Tout de sa posture droite et élancée en passant par son timbre de voix d'où pointe toujours une note hautaine et autoritaire le prouve.

Et je dois me l'avouer, ma curiosité est piquée au vif, elle ne demande qu'à être nourris. Je veux savoir pourquoi l'héritier des Rey en est est réduit à faire transiter de la coke à travers la ville si ce n'est sur une plus grande échelle.

𝟗𝟗 𝐏𝐑𝐎𝐁𝐋𝐄𝐌𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant