{point de vue général}
Quelques jours plus tard. De retour à Paris.
La nuit parisienne était douce, parsemée d'étoiles timides et voilées par la lueur de la ville en contrebas. Les rues pavées de Montmartre résonnaient du murmure lointain des noctambules et du crissement de quelques voitures tardives. La basilique du Sacré-Cœur se dressait comme une sentinelle blanche sur la colline, surveillant les âmes errantes de Paris.
Simon, se tenait à mi-chemin d'une ascension vers les toits d'un immeuble ancien, ses doigts agiles s'accrochant aux rebords des fenêtres et aux gouttières usées par le temps. Le parkour était sa danse, sa manière de se fondre dans l'architecture de la ville, de devenir une ombre mouvante, insaisissable et libre. Depuis leur retour à Paris, il avait retrouvé cette habitude, cet exutoire. Là-haut, il échappait aux doutes, aux conflits internes, et à cette étrange tension qui continuait de croître entre lui et Jeanne.
D'en bas, près des lampadaires jaunâtres, Jeanne observait. Elle avait attaché son cheval à un arbre à proximité, une corde enroulée soigneusement autour d'une branche robuste. Elle aimait le calme de la nuit, la fraîcheur de l'air sur sa peau, même sous son masque. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui attirait Simon vers ces hauteurs vertigineuses, encore et encore.
Elle leva la tête vers lui, le voyant se hisser plus haut, comme un félin à l'affût.
Jeanne : « Pourquoi aimes-tu autant grimper là-haut ? »
lança-t-elle, sa voix résonnant dans la ruelle étroite.Simon, suspendu à une corniche, marqua une pause. Il tourna la tête vers elle, son masque noir brillant faiblement sous la lumière des réverbères.
Simon : « Et pourquoi tu restes en bas ? »répliqua-t-il, un sourire taquin perceptible dans sa voix, même à distance.
Elle roula des yeux, mais il ne pouvait pas le voir.
Jeanne : « Ne change pas de sujet. Je veux savoir. »
Simon soupira légèrement, son souffle se perdant dans le vent frais de la nuit. Il continua de grimper, ses pieds trouvant instinctivement des prises là où il n'y en avait presque pas. Une fois au sommet, il se redressa et fit face à l'immensité de la ville. Paris s'étendait devant lui comme une mer infinie de lumières. Chaque rue, chaque toit, chaque balcon semblait s'étirer à perte de vue, une toile complexe et vibrante d'histoire et de vie.
De là-haut, tout semblait plus petit, plus calme. Il se sentait libre. C'était son sanctuaire, un endroit où il n'avait besoin de rien ni de personne, et surtout pas de discussions sur les prénoms ou d'introspections douloureuses.
Simon : « Quand je suis là-haut, je ne pense à rien. Je ne sens plus le poids des choses. Des missions, des disputes... tout ça disparaît. »
Dit-il finalement.Jeanne écoutait attentivement, les yeux plissés sous son masque. Elle comprenait ce qu'il voulait dire, même si elle ne le dirait pas à voix haute. Elle aussi avait ses refuges, ses façons de fuir la réalité. Mais elle n'avait jamais vu les toits comme un endroit pour ça. Pour elle, ils étaient dangereux, inaccessibles. Mais en voyant Simon là-haut, en équilibre précaire et pourtant si sûr de lui, elle se demandait si elle se trompait.
Elle fit un pas en avant, toujours le regard fixé sur lui.
Jeanne : « Et tu n'as jamais peur de tomber ? »
Simon haussa les épaules.
Simon : « La peur est un choix. Si tu la laisses entrer, elle te paralyse. Là-haut, je n'ai pas de place pour ça. Chaque mouvement doit être sûr, chaque décision précise. La peur, c'est pour ceux qui restent en bas. »
Un silence tomba entre eux, lourd de sous-entendus. Simon la regarda de là-haut, sa silhouette sombre se détachant contre le ciel nocturne. Il sentit quelque chose remuer en lui, une impulsion, une idée folle. Peut-être qu'elle comprenait. Peut-être qu'elle avait besoin de comprendre.
Simon : « Monte, viens voir par toi-même. »
dit-il soudainement, sa voix claire mais légèrement provocatrice.Elle cligna des yeux, surprise.
Jeanne : « Tu veux que je grimpe là-haut ? »
Simon : « Pourquoi pas ? Tu n'es pas du genre à avoir peur, si ? »
Elle ressentit la provocation comme une piqûre d'aiguille. Elle n'était pas de celles à reculer devant un défi, encore moins devant lui. Elle regarda la façade du bâtiment, cherchant des prises, calculant rapidement son chemin. Son esprit de guerrière, de stratège, reprenait le dessus.
Elle rangea son épée dans son dos, resserra ses gants et commença à grimper. Chaque mouvement était fluide, précis, mais pas sans effort. Elle n'avait pas la même aisance que Simon, mais elle avait de la détermination à revendre. Elle le voyait attendre là-haut, son regard caché fixé sur elle. Une lueur de défi l'animait, la poussant à se dépasser.
Après plusieurs minutes de grimpe tendue, Jeanne atteignit enfin le sommet. Essoufflée, mais fière, elle se redressa à côté de Simon. Le vent soufflait doucement, soulevant légèrement ses cheveux sous son masque. Elle prit un instant pour regarder autour d'elle, découvrant le panorama sous un nouvel angle.
Elle comprit pourquoi il aimait cet endroit. Paris semblait vivant, respirant, vibrant d'une énergie unique. Et là, sur ce toit, il y avait un sentiment d'évasion, de liberté absolue.
Jeanne : « Pas mal, je peux comprendre pourquoi tu aimes ça. »
admit-elle, le souffle court.Simon sourit sous son masque, satisfait.
Simon : « Alors, tu vois ? Ce n'est pas juste grimper. C'est... exister autrement. Là-haut, c'est là que je me sens vraiment vivant. »
Elle tourna la tête vers lui, et pour la première fois, elle ressentit une sorte de connexion inattendue. Ils se tenaient sur le même toit, au même niveau, à contempler le monde avec la même intensité. Elle voulut dire quelque chose, briser ce moment trop fragile, mais aucun mot ne lui vint.
Au lieu de cela, elle se contenta de rester à ses côtés, laissant le silence parler pour eux. Et pour un instant fugace, tous leurs conflits, leurs non-dits, et leurs hésitations semblèrent s'évanouir dans la douceur de la nuit parisienne.
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~Sous Le Ciel De Paris~
FanfictionDans un Paris enveloppée de mystères et de dangers, deux protecteurs masqués se retrouvent contraints de faire équipe : Jeanne, "La cavalière masquée", et Simon, "L'homme masqué". Leur mission ? Défendre la ville contre des dangers incessants. Mais...