Chapitre 6

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{point de vue général}

Le vent nocturne de Paris soufflait avec une froideur mordante, emportant avec lui les bruits lointains des klaxons et des conversations étouffées dans les ruelles. Ce soir, la tension était palpable. Dans l'obscurité d'un entrepôt abandonné au bord de la Seine, une bataille éclatait. Simon et Jeanne se tenaient dos à dos, défendant leurs positions contre un groupe de mercenaires déterminés. La poussière volait autour d'eux, mêlée à la fumée des explosions récentes et aux éclats métalliques des armes en croisade. Simon parvenait à tenir en respect un assaillant d'un coup rapide de son bâton, tandis que Jeanne fendait l'air avec son épée, neutralisant habilement un autre adversaire. Pourtant, entre eux, une autre bataille se préparait celle des mots. Ils avaient l'habitude de se disputer. Chaque mission semblait une excuse pour raviver leur querelle.

Simon : « Tu pouvais pas te placer plus à gauche ?! »
s'écria-t'il, son masque dissimulant mal l'irritation dans sa voix.

Simon : « On aurait pu les prendre en tenaille si tu m'avais écouté pour une fois ! »

Jeanne, le souffle court et les muscles tendus, lança un regard noir vers lui.

Jeanne : « Ah oui ? Et toi, tu penses peut-être que tu diriges tout ici ? Je ne suis pas ton pion ! »

Simon : « Personne ne parle de pion ! »

Simon bloqua un coup de poing d'un autre mercenaire et riposta.

Simon : « Mais si tu m'écoutais un peu, on ne serait pas en train de se faire encercler ! »

Elle grogna de frustration, ses mouvements devenant plus frénétiques, ses coups d'épée moins précis.

Jeanne : « Je ne vais pas suivre les ordres d'un homme qui préfère grimper sur les toits plutôt que de se battre efficacement ! »

Simon : « Et je ne vais pas écouter une cavalière qui pense qu'elle est invincible simplement parce qu'elle est à cheval! »
répliqua Simon, une pointe d'humour mordant cachée dans sa colère.

Simon : « Descends de ton piédestal un peu ! »

Leurs paroles étaient coupantes, acérées comme des lames invisibles. Leurs voix s'élevaient au-dessus des bruits de combat, créant une cacophonie qui résonnait dans les murs de l'entrepôt. Autour d'eux, les ennemis semblaient presque en retrait, perplexes face à cette étrange scène : deux alliés en train de s'entre-déchirer alors qu'ils affrontaient un danger commun.

Jeanne : « Tu sais quoi? »
cria-t-elle en repoussant un ennemi.

Jeanne : « Je pense que tu es juste jaloux parce que je suis meilleure que toi et que je suis une femme ! Toujours à vouloir prouver quelque chose comme tous les hommes. Peut-être que tu devrais te concentrer sur toi-même plutôt que sur ce que je fais ! »

Simon écarquilla les yeux sous son masque.

Simon : « Jaloux ?! Et misogyne c'est comme ça que tu me vois ?! »

Il éclata d'un rire amer.

Simon : « Je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Surtout pas à quelqu'un qui n'arrive même pas à me faire confiance ! »

Elle le regarda, son masque impassible, mais son souffle trahissant sa colère et... une pointe de douleur.

Jeanne : « Tu parles de confiance ? Toi, tu gardes toujours ton fichu masque et tes secrets. Toi dont je ne sais pas le prénom ? Ni l'âge ! Ni rien du tout ! Comment je pourrais te faire confiance alors que tu ne partages rien de toi-même ? »

Cette phrase percuta Simon comme un coup direct à l'estomac. Il faillit répondre, mais les mots moururent dans sa gorge. Peut-être qu'il y avait du vrai là-dedans. Peut-être.

Dans ce tumulte d'émotions, l'un des mercenaires, tenta de profiter de leur distraction. Il chargea vers eux avec un cri furieux. Simon, fit volte-face et le désarma d'un mouvement fluide de son bâton, l'envoyant rouler au sol.

Jeanne le regarda, puis secoua la tête avec un soupir exaspéré.

Jeanne : « On peut au moins se concentrer sur ceux qui veulent vraiment nous tuer ? »

Simon haussa les épaules.

Simon : « Eh bien, au moins je sais que si je meurs ce soir, ce sera pas de leurs mains, mais de ton insupportable présence. »

Elle rit malgré elle, un rire nerveux et chargé de sarcasme.

Jeanne : « Si tu meurs, je promets de danser sur ta tombe. Mais seulement si tu arrêtes de me contredire sur tout. »

Simon : « Ça peut se négocier. Mais seulement si tu arrêtes de te comporter comme une diva sur son cheval. »
Répondit-il avec un sourire qu'elle ne pouvait pas voir, mais qu'elle pouvait sentir.

Les deux se regardèrent, et malgré la tension et la colère qui couvait encore, un éclat de rire involontaire s'échappa de leurs lèvres. Un moment presque absurde au milieu du chaos, un instant où la colère se mélangea avec une touche d'humour. Mais le rire s'évanouit rapidement, remplacé par un silence lourd. Jeanne, toujours essoufflée, fixa Simon.

Jeanne : «  Pourquoi est-ce que c'est toujours comme ça, hein ? Pourquoi on ne peut pas juste... travailler ensemble sans que ça devienne une guerre entre nous ? »

Simon resta silencieux un moment. Il ne savait pas vraiment quoi dire.

Simon : Peut-être parce que... »
commença-t-il, cherchant ses mots.

Simon : « Parce que ça serait trop simple. Et rien n'est jamais simple entre nous. »

Elle hocha la tête lentement, ses yeux toujours fixés sur lui, comme si elle cherchait à voir au-delà du masque.

Jeanne : « Un jour, on devra parler. Pour de vrai. Et pas comme ça. »

Il haussa les épaules, se détournant légèrement.

Simon : « Peut-être. Mais pas aujourd'hui. »

Leurs regards se croisèrent un instant de plus, un échange silencieux rempli de tout ce qui n'avait pas été dit. Puis, sans un mot de plus, ils se tournèrent pour faire face à leurs ennemis. Parce que, malgré tout, même dans la dispute, dans la colère et les piques, ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre.

Et, pour ce soir, c'était tout ce qui importait.

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Que pensez-vous de ce chapitre ? Simon ? Jeanne ? La tension entre eux? Leurs disputes incessantes ? Leurs provocations ?

~Sous Le Ciel De Paris~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant