"Take a Decision"

Chapitre ①

— Comment j'ai fait pour en arriver là ? 

Lucifer était désemparé face à la situation qui se présentait devant ses yeux ahuris tandis qu'un écran de fumée à la silhouette élancée et aux gigantesque bois se tenait juste derrière lui, un sourire satisfait tandis qu'il contemplait le corps du Roi des Enfers tout tremblant. L'ombre tangible s'approcha sans gêne vers l'oreille de Lucifer tout en lui murmurant :

  « Prenez une décision, votre majesté~ »

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Si Charlie avait repris en main son hôtel avec ses compagnons, Lucifer demeurait encore dans son immense palace sertit d'or et d'ornements tous plus intéressants que les précédents. Malgré sa suite à l'Hotel Hazbin, il ne parvenait tout bonnement pas à se détacher de son cocon dans lequel il s'était constamment enfermé pendant sept longues années où le parfum de sa femme planait encore comme une tranchante caresse qui venait lui rappeler sans cesse sa disparition. Lucifer n'arrivait tout simplement pas à s'en détacher, d'autant qu'il était noyé et consumé par une lubie plus qu'étrange, celle des dizaines de milliers de canards en plastique qui recouvraient les murs au sol et des meubles où la poussière ne pouvait même plus s'incruster tant l'espace manquait.

L'ange déchu séjournait dans sa chambre tout en fixant d'un regard absent un tableau de son épouse et de sa tendre petite fille. Le contempler le faisait plonger dans de profondes pensées qui pouvaient accélérer le temps à une vitesse ahurissante, tant et si bien qu'il était déjà la fin de journée ; le soleil déclinait tendrement tandis que le ciel prenait une teinte bordeaux aux bords violacés. La vue qu'offrait sa chambre sur tout City Pentagram était un vrai délice pour les yeux mais il avait perdu l'éclat d'apprécier les belles choses. Peu de chose l'importait si ce n'était les cadres de Lilith, sa Reine des Enfers qui s'était envolée comme la fumée d'une cigarette. Qu'était-elle devenue ? Où avait-elle fuit ? Ces questions glissaient sur sa langue pour s'échouer contre ses dents sans qu'il ne les prononce à voix haute, tant les entendre lui offrait un goût amer et le rendait nauséeux. 

Préférant arrêter le massacre dans son esprit qui s'attristait continuellement, il releva ses manches bouffantes et se mis à confectionner tout un tas d'amusement jusqu'à tard dans la nuit avant que l'épuisement ne l'emporte dans des songes rongés par le désespoir et la peine. 

Le ciel commençait à peine à s'éclaircir que Lucifer retouchait ses cheveux et enfonçait son immense et majestueux chapeau sur sa tête avant d'aller se promener dans son château bien trop grand pour lui tout seul. Sa canne martelant le sol en rythme avec les talons de ses chaussures, des flashs de l'époque où Charlie n'était encore qu'une enfant se matérialisaient sur le couloir. La petite princesse courait dans tous les sens, hurlant de joie tandis que Dazzle et Razzle, deux petits boucs volants s'amusaient à la poursuivre. Arrivé dans l'un des salons, le fauteuil en velours de Lucifer fièrement dressé avec une pomme au sommet tandis que celui de sa femme était plus long et adaptait le confort à la beauté, il s'arrêta et regarda la pièce tandis que les souvenirs s'estompaient au fil du temps. Bientôt, le silence fût coupé par la sonnerie téléphonique de son appareil. Quand il le récupéra de sa poche et vu la tête de sa fille, une étincelle vint raviver son cœur. 

« — Ma fille ? Ohh, ma fille m'appelle ! » Pris au dépourvu et en panique, ne sachant que faire, il se mit à courir dans tous les sens à la quête de courage. Avant la fin de l'appel, il décrocha :  « Allô ? Charlie ? »