chapitre 2

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Alors que je découvre ces cartons, je me demande ce qu'ils cachent. En les ouvrant, je trouve des dossiers, des clés, mes perruques, ma boîte à bijoux, ainsi que mes couteaux chéris et mon poing américain. Je me sens un peu moins nue. Mais c'est ma mallette qui attire le plus mon attention, avec mon nom inscrit à l'intérieur en lettres dorées. Cette mallette représente tout ce qu'il me reste de l'Agence et de ma formation, bien que, comme me le dirait un psy, elle incarne aussi tous les tourments qui m'y sont liés.

Les dossiers contiennent des informations sur la personne que je dois rencontrer, ainsi que sur d'autres personnes de son entourage : leurs emplois, leurs passés, etc. Dans un des dossiers, une enveloppe cache un mot.

« Ma chère Annabella,

Voici une clé pour une jolie moto que j'espère tu apprécieras, ainsi que pour une voiture. Elles sont garées côte à côte sur le parking de l'hôtel. Je te souhaite plein de bonnes choses en Californie. Tu nous manqueras à l'agence. Prends soin de toi. N'hésite pas à revenir si tu en ressens le besoin, je serai toujours là.

Tony. »

Il va me faire pleurer, ce con. Mais je ne pleure pas, c'est bien connu, personne ne mérite mes larmes. Puis je déteste qu'il m'appelle par ce prénom-là.

Annabella a disparu quelque part entre les coups et les ordres, entre les heures passées à hurler en silence dans une baignoire glacée et celles à sentir le poison détruire ses veines. Ce qu'il en reste est Anna, et c'est tout ce dont j'ai besoin.

J'ai décidé de passer la soirée à l'hôtel et de faire monter mon repas dans la chambre.
J'ai passé une excellente nuit, le matelas de ce lit king size est un véritable nuage. Après avoir bu mon café au restaurant de l'hôtel, je suis montée dans ma chambre pour étudier les dossiers. Sans même m'en rendre compte, il était déjà seize heures.

Je me suis enfin décidée à sortir pour explorer un peu les environs et découvrir les véhicules que Tony m'avait envoyés. En arrivant sur le parking, je suis agréablement surprise de découvrir ma Porsche 911 grise métallisée et une putain de Ninja ZX 10R noire. Je t'aime, Tony. Là, je l'aime vraiment. Désolée Porsche, mais la moto, c'est ma vie. J'ai pris un en-cas sur Venice Beach et j'ai passé la fin de journée là-bas. C'est magnifique, surtout pour une Madrilène qui n'a vu tout cela que dans les films.

La nuit est tombée sans prévenir, et je ressens une lassitude étrange, presque apaisante. La route vers l'hôtel est bordée par les lumières clignotantes de Los Angeles, mais tout semble flou, irréel. Lorsque j'arrive à l'hôtel, une lourdeur pèse sur mes épaules, et la mallette m'attend, comme un rappel silencieux de qui je suis.

Après avoir passé la journée à chercher des renseignements sur un certain Benali. Tout ce que j'ai trouvé, ce sont des articles qui parlaient de sa réussite dans la vente automobile de luxe. Rien d'autre pas de casier, millionnaire et sympathique à regarder, à voir en vrai.

En ouvrant la mallette avec soin, je découvre un assortiment de seringues, soigneusement rangées dans des compartiments distincts. Chaque seringue contient un poison différent, une arme redoutable et précise.

Une seringue après l'autre, chaque flacon est un rappel de ce que je suis devenue. Scopolamine. Rocuronium. Ricin. Chacun d'eux, une promesse de souffrance. Une promesse de mort. Et moi, la gardienne de ces secrets, la main qui choisit quand et comment injecter ce produit dans les veines de ma proie, je me sens comme la faucheuse et j'aime ça.

DarksideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant