Chapitre 5

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 Le message de Rossi m’apparut comme une étincelle. Il était direct, comme je l’avais imaginé.

Un dîner ce soir ? J’ai un endroit en tête.

Ce moment était crucial, sans une once d'hésitation, je lui réponds. 

Bien sûr. Dis-moi où et à quelle heure.

Il fallait que je continue à jouer stratégie. Rossi n'est qu'une pièce de l'échiquier. 

Après avoir passé la journée à bosser sur la guerre que l'organisation criminelle a été atteinte, il y a de ça quelques mois. C'est ce qui a tué le second et plusieurs hommes de Benali. Je me prépare enfin. 

Ce soir, je ne me déguise pas en une autre. Exit la perruque, je garde les lentilles tout de même. Je ne cache plus mes tatouages ni mon style. Mon allure naturelle ne m'a jamais trahie avant.   Je me présente toujours en pantalon en similicuir mais ce soir, j'opte pour le jeans full noir, un petit top près du corps et ma veste courte en cuir. Mon style. Celui d’Anna Graça.

Le restaurant dans lequel il m'attendait ce soir-là était chic, mais sobre. Rossi me sourit en me voyant entrer, ses yeux s'attardant un peu plus longtemps sur moi qu'à l'accoutumée. Sûrement, mes cheveux ou ma tenue ne sont peut-être pas appropriés pour ce genre d'endroit. Non c'est autre chose, je le vois dans son regard, je savais que cette fois, l'attirance était palpable.

— Anna, bonsoir, toujours aussi... charmante, dit-il, sa voix se faisant plus basse sur le dernier mot, comme pour lui donner plus de poids.

Je répondis par un sourire mystérieux, en le laissant mariner quelques secondes, avant de répondre, une lueur malicieuse dans les yeux.

— Toujours aussi direct, M. Rossi, répliquai-je en m’asseyant, en croisant lentement les jambes, sachant qu’il observait chacun de mes mouvements.

Il s'assit en face de moi, son sourire s'élargissant. Ses doigts tapotèrent la table avec impatience, son regard planté dans le mien.

— Alors, dis-moi, Anna, commença-t-il en penchant légèrement la tête, une curiosité jouant sur ses traits, Comment une femme comme toi voyage-t-elle seule à travers le monde ?

J’attrapai mon verre de vin, jouant avec le pied de celui-ci avant de lever les yeux vers lui, un sourire qui masquait toute la vérité.

—  Disons simplement que je suis une femme libre. Et je n’ai jamais eu besoin de qui que ce soit pour m’accompagner. 

Un sourire en coin se dessine sur son visage, et je peux sentir l’intérêt croissant dans son regard. 

—  Ça, je peux le comprendre. Tu sembles être quelqu’un qui n’a pas besoin des autres. Indépendante, sûre de toi. C’est… rare. 

Je répondis avec un sourire amusé. 

Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert, M. Rossi. 

Nos discussions étaient remplies de sous-entendus. Nous parlions d’affaires, de voyages, de choses banales, mais sous la surface, il y avait ce jeu de pouvoir. Je savais qu’il cherchait à en savoir plus, tout comme je cherchais à m’approcher de lui.

La soirée s'est terminée et nous sommes rentrés chacun de notre côté. On s'est vu deux fois depuis. Dans des bars, des restaurants chics. 

Il faut que je puisse aller plus loin, mon objectif est de rencontrer Benali mais pas en tant que patron de concession automobile. 

Mais deux jours avant son départ pour New York, Rossi me proposa une dernière soirée. Un peu de temps seul, m’avait-il dit. Nous allions prendre la route ensemble, il voulait me montrer un endroit un peu en dehors de la ville, où apparemment, il y avait une superbe vue. C’était l’occasion parfaite que j'attendais pour genre fauter mais ça pouvait aussi me tuer. Ça passe ou ça casse, qu'est-ce que j'ai à perdre, la vie pour ce qu'elle est. 

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