Ma mère prit la parole, son ton sévère.
-Nous avons réfléchi à beaucoup de choses pendant notre voyage, Owen. Et nous avons pris une décision. Nous avons décidé que tu ne peux plus vivre ici.
Je restai figé, les mots de mon père résonnant dans ma tête comme un coup de tonnerre.
- Quoi ? Mais pourquoi ? J'ai rien fait !
Ma mère, le regard implacable, expliqua froidement.
-Tu es gay Owen, nous ne pouvons plus accepter ta maladie.
-Mais je ne suis pas malade !
-Tu es un garçon et tu aimes les garçons, ce n'est pas normal Owen. Tu n'es pas normal.
-Tu vas devoir partir, Owen. Expliqua mon père.
Les larmes me montent une seconde fois au yeux mais cette fois je ne les retient pas, je ne peux pas. Ma mère ajouta, sans une once de compassion.
-Nous n'avons pas préparé d'argent pour toi, Owen. Tu devras te débrouiller tout seul. Nous avons des principes et des limites, et il est temps pour toi de faire face aux conséquences de tes choix.
-Mais ce n'est pas mon choix d'aimer les garçons ! Je suis comme ça et c'est tout. Si vous ne m'acceptez pas comme je suis alors je suis bien content de partir.
-Très bien, nous te lassons 10 minutes pour préparer toutes tes affaires. En plus tu dessines, c'est vraiment une activité de gay.
Lorsque ma mère annonce que je n'ai que dix minutes pour préparer mes affaires, une vague de panique m'envahit. Je me dirige rapidement vers ma chambre, le cœur battant fort et les mains tremblantes. Je balaie du regard la pièce, qui me semble soudainement étriquée et oppressante. Je me précipite vers mon placard, tirant mes vêtements hors des étagères avec une hâte désordonnée. Je fourre les articles les plus importants dans un sac à dos usé, essayant de rester organisé malgré la panique croissante. Chaque mouvement est frénétique, et j'ai du mal à me concentrer sur ce que je dois emporter. Je jette un dernier regard à ma chambre, où les murs sont couverts de dessins et de croquis réalisés au fil des années. Chaque dessin me rappelle des souvenirs et des rêves désormais brisés. Je déchire rapidement quelques feuilles de papier pour les glisser dans mon sac, tentant de sauver au moins une partie de ce que j'ai créé, malgré les remarques méprisantes de ma mère. Je me rends ensuite dans le salon, cherchant mes affaires personnelles éparpillées ici et là. Je ramasse une vieille couverture laissée sur le canapé, la plie en hâte et l'ajoute à mon sac. Mon esprit est un tourbillon de confusion, mélange de tristesse et de colère face à la situation. Chaque minute semble s'étirer indéfiniment alors que je termine de rassembler mes affaires. Le poids de la décision de mes parents pèse lourdement sur moi, chaque geste devient plus difficile. Les paroles de ma mère résonnent encore dans ma tête, ajoutant une dimension cruelle à ce moment déjà suffocant. Quand je finis de préparer mes affaires, je ferme mon sac avec un claquement sec. Je me dirige vers la porte, les larmes brûlant à l'arrière de mes yeux. Je me sens étrangement détaché, comme si tout cela se déroulait en dehors de moi. La maison que je quitte semble être un lieu de souvenirs douloureux et de rêves déçus. Je fais un dernier regard vers la maison, consciente que chaque pas me rapproche d'un avenir incertain, loin de ce qui a été mon chez-moi. Dehors, il fait froid, il est tard et je n'ai aucun endroit où aller, les lampadaires de ma rue sont éteints. Il fait très sombre et je suis seul face à mon avenir. Je marche désespérément en espérant trouver un endroit calme et plutôt chaud pour passer la nuit. Je n'ai même pas 18 ans que mes parents m'ont déjà mis dehors, c'est quel genre de parent ? Sa fait des heures que je marche et je suis perdu. Je ne sais pas où je suis, et pour couronner le tout mon téléphone n'a plus de batterie. Je suis en plein milieu de la campagne, sans batterie ni lumière, et sans carte pour me repérer également. Juste mon sac sur le dos et une valise à la main. Je continue d'avancer et au loin, une lumière faible clignote. Je continue de marcher, mes pas sont lourds, je suis épuisés. La lumière me guide comme un phare en pleine mer, l'air est frais et sec, et le silence est seulement interrompu par le bruissement des feuilles sous mes pieds et le crissement occasionnel d'un insecte. Je serre mon sac contre moi, les poignées de la valise mordant mes mains à cause du poids et de la fatigue. Mon esprit est envahi par le tourbillon des événements récents, et chaque pas semble me rapprocher d'un lieu inconnu et incertain. À mesure que je me rapproche de la lumière, elle devient de plus en plus brillante, transformant la vague lueur en une lueur plus consistante. Je remarque qu'il s'agit probablement d'une maison ou d'un bâtiment isolé, ses contours devenant progressivement plus clairs à mesure que je m'en approche. Une vielle station essence se dresse devant moi, les vitres sont cassés, les murs sont tagués et les pompes à essence sont explosés. A mon avis cela fait un bon moment que cet endroit est abandonné. La porte est heureusement ouverte, je vais dormir là cette nuit, malgré les vitres qui sont cassés je serais protéger de l'air. Malgré que cette nuit il ne fais pas vraiment froid, s'il vient à faire froid dans la nuit je ne serais pas malade. Mon sac me sert en guise d'oreiller et heureusement je n'ai pas besoin de défaire ma valise pour sortir ma couette. J'ai mis une couverture bien chaude dans mon sac. Enfaite je suis un sans abri mais de luxe un peu. Je n'ai juste pas de toit. En vrai je respecte vraiment les personnes sans abris, elles sont extrêmement courageuse, je leur souhaite énormément de bonheur malgré les difficultés qu'ils rencontrent chaque jour. Un jour je les aiderais je me le promets. La nuit passe très longuement, le sol est froid et même pas confortable. Point positif il y a une prise donc je peux recharger mon portable. Je n'ai pas envoyés de message à Ava ni à Andy et encore moins à Aaron pour leur expliquer la situation. Est ce qu'il m'en voudront ? Je pense pas mais on verra bien, en attendant je vais essayer de m'endormir.