Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
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Joao refermait la porte derrière lui tandis que j'enlevais déjà mes chaussures pour ne pas paraître mal-élevée. Allez savoir comment et pourquoi, je me retrouvais une deuxième fois dans la maison de mon voisin et si Alycia avait vent de cette information, vous pouviez déjà être certain qu'elle ferait une grève de la faim en guise de riposte.
- T'as faim ?
Posant mon trench sur mon avant-bras, je me tournais vers Joao qui venait de glisser ses pieds dans des chaussons bleus foncés. Je jetais un coup d'œil discret à ma montre et constatais qu'il était déjà vingt heures passées. Mon voisin m'avait menti en me disant que la balade ne durerait qu'une vingtaine de minutes et je devais avouer être étonnée de ne pas m'être rendue compte du temps que j'avais écoulé dans le parc du quartier.
Mais en attendant, j'avais pas mal ri aux côtés de Joao, surtout quand Floki avait eu son quart d'heure de folie et s'était mis à courir dans tous les sens pour aller chercher sa petite balle verte. Je la lui avais lancée plusieurs fois de suite et j'avais presque fini plus essoufflée que lui.
- Non merci, il me reste un plat à la maison que je dois finir, le remerciais-je tandis qu'il me faisait signe d'aller m'asseoir sur le canapé. J'espère ne pas bousculer tes plans en m'invitant à l'improviste chez moi.
- Non, tu pourras m'aider à installer la sono et les jeux de lumière, j'organise une grande fête ce soir.
Un pouffe de rire m'échappait alors que Joao se laissait tomber sur le canapé à mes côtés en soupirant longuement. Sa main frottait sauvagement son visage tandis que je me pinçais les lèvres, ne sachant pas quoi faire. D'ordinaire, les longs silences me mettaient très vite mal à l'aise mais cette fois, c'était différent.
Je me retrouvais à apprécier le calme qui faisait dégonfler la pression sur mes épaules.
- Loïc garde les enfants pour combien de jours ?
- Juste aujourd'hui, je les récupère demain après l'école, lâchais-je en passant discrètement mes yeux sur les biceps de Joao qu'il contractait en croisant ses bras derrière sa tête.
- Tu veux pas les laisser plus longtemps chez Loïc pour pouvoir te reposer ?
- Je n'ai pas besoin de repos.
- Ça fait toujours des vacances.
Je souriais en écho au rictus du brun qui brossait ses cheveux entre ses doigts en gardant son regard fixé sur mon visage. Allez savoir comment mais je sentais qu'une question brûlait les lèvres de Joao, ça se voyait à la façon dont ses sourcils s'étaient affaissés et son coin de bouche incurvé.
De toute façon, le sujet était inévitable maintenant qu'il connaissait quelques anecdotes sur Alycia et surtout, qu'il l'avait vu avec ses propres yeux.
