Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
D...
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- Putain de portail de m-
Appuyant comme une folle sur le bouton de mon bip, j'essayais vainement de faire les yeux doux à mon grand portail noir pour qu'il s'ouvre enfin. Voilà deux minutes que j'étais bloquée devant ma propre maison, assise derrière mon volant avec ma voiture en plein milieu de la route, à tenter de faire dérouler le long grillage opaque sur le côté.
En prime de mon énervement survenu une trentaine de minutes auparavant, un de mes voisins se faisait clairement une joie de m'observer me démener à faire quelque chose, sans l'once d'une compassion au vu de son regard noir. Désolée mon vieux, je ne le faisais pas exprès de rester enfermée dehors.
- Bon, tu la bouges ta caisse ?
Mes yeux de braise se posaient sur l'abruti dans sa Audi grise et je rêvais que des rayons X ne sortent de mes prunelles pour lui scier le capot en deux. D'ordinaire, j'étais quelqu'un au sang chaud mais je pouvais quand même me tempérer si on venait à m'emmerder. Sauf qu'aujourd'hui, ce gros con n'était pas tombé sur la bonne version d'Azra Samman alors autant vous dire qu'il ferait mieux de faire un détour d'une heure s'il le fallait, plutôt que de me faire chier.
Étant dans une rue à sens unique, ce débile me bloquait clairement si je voulais faire une marche arrière et me remettre dans le sens de la route, histoire de le laisser passer. Mais vu qu'il ne semblait pas vouloir réfléchir, je n'allais clairement pas lui faciliter la tâche en lui expliquant quoi faire. Ça blessait l'ego de pas mal d'hommes de se faire remonter les brettelles par une femme.
Stupide.
Un nouveau klaxon vint sonner à mes oreilles et c'était comme si un arbitre venait de taper sur la cloche du début d'un combat. Soufflant un bon coup, je me détachais à la va-vite avant de sortir de ma voiture et d'avancer jusqu'à la Audi qui ne m'effrayait pas du tout avec ses deux phares pointés vers moi.
Honnêtement, si les enfants étaient dans mon véhicule, je ne serais sûrement pas descendu de mon siège et à la place, j'aurais serré les dents et leur aurais expliqué qu'il ne servait à rien de s'énerver pour une broutille.
Sauf qu'ils étaient chez Loïc alors je n'avais pas besoin de jouer à la tata donneuse de leçons. Plutôt la Azra donneuse de coups de poings.
- Vous ne voyez pas que ma clé ne marche pas ? m'exclamais-je en me pointant sous le carreau d'un voisin d'une trentaine d'années.
Je l'avais déjà vu passer avec une poussette et une femme, il y avait quelques semaines de ça, et le siège auto à l'arrière me confirmait qu'il s'agissait du mari de Sonia. Je m'entendais bien avec la brune, elle m'avait complimenté sur la beauté d'Alycia et d'Isaac et ça ne suffisait malheureusement pas pour que je passe l'éponge sur la débilité de son mec.
