Le noir un noir total où le temps semble être anodin je ne saurai dire s'il s'écoule ou tout simplement si c'est moi qui n'y prête pas attention. Je sais que j'existe mais sais plus vraiment qui je suis comme si j'étais juste la manifestation d'une âme, d'une conscience ou encore d'une pensée. Je sais juste qu'en tant qu'être vivant j'existe et pense ,c'est tout .Il s'agit certes d'un noir total mais à la fois apaisant on a l'impression d'être tout léger, je ne saurai dire si je suis en pleine lévitation ou posé sur un support matériel .Tout ce que je sais c'est que je suis allongé dans ce noir profond et je m'y sens bien .J'aimerais y rester pour toujours. Cette pensée provoque en moi une plénitude que je ne saurai expliquer au moment où je sens qu'enfin je m'abandonne à ce qui me semble être l'endroit parfait ,cette voix signe de ma conscience s'éloigne de plus en plus laissant place petit à petit au silence. C'est à ce moment que tel un poing en plein dans le ventre une image passe dans ces ténèbres .Une image qui refuse que je me laisse aller. C'est l'image d'une femme,une femme à l'agonie qui tient son ventre. Toutefois elle me semble familière ,en une fraction de seconde un flot de souvenirs se déverse en moi .Je me rappelle enfin. C'est moi . Mes bébés .Où sont mes bébés? Pris d'une peur me rongant de partout j'entends enfin clairement ma voix , une voix déchirante vibrante ,pas comme ce mumure avec lequel je pensais .Et dans un cri emplit de désespoir je dis
-MES BÉBÉSSSJe me rends compte que je suis plus dans le noir je viens d'ouvrir les yeux et la lumière qui règne dans l'habitacle contrastant terriblement avec les ténèbres dans lesquels j'étais me force à fermer mes yeux . Je ne cesse tout de même pas de répéter ces mots
-MES BÉBÉSMes sens m'ayant lâché je me rends compte que je ne suis pas seul quand je sens une chaleur sur mon bras .Je réouvre à nouveau mes yeux mais cette fois ci plus doucement afin de permettre à mes rétines de s'habituer à la lumière. Tout doucement je le vois se former devant moi , un homme qui a première vu semble s'adresser à moi .Tout doucement un autre de mes sens semble s'être réveillé après un sourd bourdonnement qui petit à petit disparaissait, j'arrive enfin à entendre sa voix . Il s'arrête à cet instant comprenant que je l'écoutais peut être pas .Il prend son doigt et le déplace devant mes yeux. Instinctivement je le suis .Je le vois hoché de la tête.
-Mademoiselle ??
Cette fois je l'entends clairement.
Mais comme encré en moi les seuls mots qui traversent ma bouche sont ceux que je n'ai cessé de prononcer-Mes bébésss...
Semblant comprendre que je n'ecouterai rien de plus ,il prend une profonde inspiration et répond enfin à ma requête
-Vos bébés vont très bien ils sont à la nurseryDès qu'il prononce ces mots un lourd poids quitte enfin ma poitrine et je me ressens revivre comme si j'étais en apnée et que maintenant l'air pouvait entrer dans mes poumons, je me sens revivre ,tout à coup le contre coup des efforts que j'ai dû fournir pour pouvoir entendre cette nouvelle me frappe .Je sens mes paupières s'alourdir et avant que je ne m'en rende compte j'étais à nouveau plongée dans l'inconscient mais cette fois ci il me semblait plein de couleurs ..
Je réouvre à nouveau mes paupières mais j'étais seule.Un peu comme pour me renouer avec mon corps je porte ma main à mon visage .Chose qui n'a pas été facile , mes bras étaient complètement engourdi .Et je n'arrive pas à bien examiner mon visage à cause du masque qui prenait une grande partie de mon visage, j'étais pourtant sûr qu'il n'était pas là hier. C'est à cet instant que je regarde autour de moi et vois qu'il y avait pas mal d'appareils .Je me demande bien combien de jours j'ai été inconsciente. Comme pour répondre à ma question je vois qu'on ouvre la porte. Il s'agit du même homme qu' hier.
-Comment vous portez vous?
Hier j'étais complètement désemparé que je n'avais pas fais le constat. Il parle anglais .Comme si il avait lu dans mes pensée il répond.-En Grèce nous ne parlons pas seulement le grec vous savez, l'anglais est l'une de nos principales langues .Toutefois elle n'est pas connue de tous ,la population en général parle grec mais dans les administrations et autres établissements vous pouviez facilement vous faire comprendre .
Je comprends mieux maintenant. Je retire le masque pour pouvoir parler facilement.
-hier ...
-Hier ??!
-Oui hier on a eu à parler de mes bébés
Il me coupe une nouvelle fois mais je prends sur moi pour ne pas exploser.-Désolé mademoiselle mais votre réveil ne date pas d'hier. Ça va bientôt faire un mois que vous aviez ouvert les yeux sans compter qu'avant ça vous étiez dans le coma depuis cinq mois, ça fait en tout six mois que vous êtes inconsciente.
J'essaie d'assimiler ce qu'il me dit mais ça me paraît impossible. Comment un accouchement peut il mettre quelqu'un dans le coma?
Sans attendre il continu-Cela s'explique d'abord par par le fait que vous étiez inconsciente on a donc dû réaliser une césarienne pour sortir les bébés et en plus du fait de votre choc et peut être comment vous êtes tombé, il y avait une hémorragie interne. La priorité était aux bébés mais pour vous les dommages étaient un peu plus importants. Cela explique le temps qu'a pris votre corps pour guérir , même si je commençais par m'inquièter du temps que cela prenait.
Je ne pouvais qu'acquiser.J'ai donc perdu six mois de ma vie et de celle de mes enfants aussi. Après m'avoir laissé un temps d'assimilation il continu
-Vos enfants étant prématurés ils ont donc été mis sous couveuse pendant deux mois avant de rejoindre la nursery
Tout ce que j'ai pu sortir avec toutes ces informations, c'est juste mon inquiétude
-Je veux les voirComprenant tout à fait ma requête il hoche de la tête avant de saisir ce qui doit être un téléphone à l'intérieur de sa poche, je l'entends dire
-Emmenez les bébés de la chambre 6
Ensuite il raccroche tire le tabouret se trouvant non loin de mon lit et m'observe avant de plonger ses yeux dans les miens
-Mademoiselle j'avoue ,je suis terriblement intrigué.....
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Juste un coup d'un soir
General FictionLa vie ne m'a vraiment pas fait de cadeau .Pendant toute mon enfance j'ai dû subir le courroux de ma grande soeur qui pour une raison que j'ignore m'a toujours détesté. Elle ne manquait jamais d'une occasion pour me rappeler à quel point j'étais la...