Chapitre 18: les liens inattendus

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La relation qui se tissait entre ce jeune homme et moi était, en ces instants-là, d'une pure amitié. Pourtant, au fil de nos échanges réguliers, une étrange familiarité s'installait, mais sous une forme que je ne reconnaissais pas immédiatement. Il me faisait rire sans cesse, que ce soit pendant les récréations ou au détour des cours. Peu à peu, sans même que je le réalise, il avait réussi à se frayer un chemin dans mon esprit. Il éveillait en moi une curiosité, presque une obsession, un besoin d'en savoir plus, de percer ce mystère qu'il incarnait.

Nos liens se resserraient avec le temps, et sans que je ne le comprenne entièrement, ce garçon prenait une place unique. Ses rires, sa manière de dédramatiser les situations, sa présence... tout cela devenait mon quotidien. Plus j'apprenais à le connaître, plus je découvrais un être brisé, dissimulant ses propres traumatismes. Il portait en lui la cicatrice profonde de la perte de son père, une douleur que je n'avais jamais envisagée. La mort lui avait arraché une part de lui-même, et à travers lui, je commençais à entrevoir ce que signifiait véritablement survivre à un tel chagrin.

Je me souviens encore de ce jour particulier. C'était pendant la récréation. Nous revenions du cours d'Éducation Physique, et je m'étais isolée, perdue dans mes pensées. Il s'était approché, comme souvent, mais cette fois-ci, il avait pris ma main dans la sienne. "Quoi qu'il arrive, tu pourras toujours compter sur moi," avait-il murmuré, son regard ancré dans le mien. Ces mots, si simples, avaient pourtant fait écho en moi d'une manière que je n'avais jamais ressentie auparavant.

Était-ce de la protection que je cherchais, ou quelque chose de plus profond ? À cet instant, je n'aurais su le dire. Mais une chose était certaine : pour la première fois, je me sentais vue. Il ne me percevait pas comme les autres le faisaient. Il ne voyait pas la timide, l'invisible. Non, il voyait la vraie moi, celle que j'avais cachée aux yeux de tous. Ce garçon était en train de m'offrir ce que je n'avais jamais osé espérer : la possibilité d'exister pleinement, au-delà des apparences.

Et sans que je le sache, c'était le début d'une toute autre relation. Une relation où la peur et l'angoisse s'entremêlaient avec des émotions nouvelles, des sensations inconnues, m'entraînant dans un tourbillon dont je ne mesurais pas encore l'ampleur.

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