Chapitre 5 : La Révélation

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Quand l'opportunité de revoir ma petite sœur s'est présentée, je me suis efforcée de ne faire aucune bêtise. Je savais que le moindre faux pas pourrait me coûter ce précieux moment de retrouvailles. J'étais déterminée à bien me comporter jusqu'à ce que la date donnée par mon père arrive, celle où ma tante viendrait me chercher. Ma tante, qui portait le nom de ma sœur, celui qui lui avait été attribué à la naissance, était désormais la figure maternelle de ma petite sœur.

Après un long voyage, nous sommes enfin arrivés chez ma tante. La maison était remplie de cousins et de cousines, mais le moment le plus attendu était de retrouver ma sœur. En la voyant, une vague d'émotion m'envahit. Nous avons retrouvé nos liens, nous nous sommes rapprochées comme si le temps écoulé n'avait jamais existé. Je faisais de mon mieux pour la protéger, pour la défendre, comme je l'avais toujours fait.

Une nuit, nous étions allongées, à parler comme deux sœurs qui se retrouvent après une longue séparation. La conversation a naturellement dérivé sur le sujet de notre mère. À ma grande surprise, ma petite sœur m'a confié qu'elle considérait ma tante, celle qui portait son nom, comme sa véritable mère. Au début, j'ai pensé que c'était normal. Elle avait grandi entourée de l'amour de ma tante, et il était compréhensible qu'elle l'ait vue comme sa mère.

Mais plus nous parlions, plus je sentais que quelque chose n'allait pas. Je réalisais que ma sœur avait été conditionnée pour croire que ma tante était sa mère, que la vérité sur notre vraie mère avait été déformée ou complètement omise. Cette idée me mettait en colère. Ils lui avaient bourré la tête, lui faisant croire que celle qui l'avait élevée était sa mère biologique.

Furieuse, je lui ai dit la vérité. Je lui ai donné le vrai nom de notre mère, celui que j'avais gardé dans mon cœur. Je ne faisais pas cela par méchanceté, mais par amour. Je voulais que ma sœur grandisse en connaissant son identité, sans pour autant lui infliger le poids des détails sombres de notre passé. Je voulais qu'elle sache qui elle était réellement, même si la vérité était douloureuse.

Je ne pouvais pas tout lui expliquer, tout décrire. Je savais que certaines vérités étaient trop lourdes pour être partagées avec une enfant. Mais au moins, elle pourrait connaître le nom de sa vraie mère, une part essentielle de son histoire.

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