Chapitre 19: L'éveil d'un sentiment interdit

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Plus les jours passaient, plus ma peur grandissait. C'était comme si de nouvelles sensations prenaient forme en moi, une vague d'émotions que je ne maîtrisais pas. Je ressentais constamment le besoin de le voir, d'être près de lui, de lui parler. Chaque week-end devenait une véritable torture, à l'idée d'être éloignée de lui. Quand la peur m'étouffait, je me demandais souvent comment j'allais faire pour la surmonter. Mais était-ce vraiment de la peur, ou un manque profond qui me rongeait ? Tout était si confus. Pas un jour ne passait sans que je pense à lui, à ce qu'il aurait pu me dire dans ces moments d'angoisse. Je me demandais sans cesse ce qu'il aurait fait s'il avait été à ma place.

Puis le dimanche arriva. Comme à l'accoutumée, ma sœur et moi marchions sur le chemin de l'église. Lui, il était de religion islamique. Dans notre marche, mes yeux l'aperçurent soudain, ce garçon qui occupait tant mes pensées. À cet instant, une boule se forma dans mon ventre. Un étrange mélange de joie et de panique me saisit, comme un cocktail explosif de sentiments. Mes mains devinrent moites, et une fine sueur commença à perler sur mon front. Alors qu'il approchait, j'essayais de me donner un air détaché, comme si sa présence ne m'affectait pas. Mais, à peine fut-il arrivé à notre niveau qu'il se mit à rire, un rire doux, non moqueur, comme s'il devinait ce que je tentais désespérément de cacher.

Ce rire me déstabilisait, car il semblait lire en moi avec une facilité déconcertante. Mes yeux trahissaient les mots que je refusais de prononcer. Je compris alors que, malgré mes efforts, il savait exactement ce que je ressentais pour lui. Sans un mot, juste un regard, nous parvenions à communiquer. Et c'est là, dans ce silence entre nous, que je réalisais pleinement : je tombais amoureuse de lui, un peu plus chaque jour.

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