L'ÉCHO DES CAUCHEMARS

23- Découverte macabre

— Monsieur Pichon ? appela une voix de femme.

— Il y a quelqu'un ? enchaîna la voix d'un homme.

Le tueur se figea. N'attendant pas de voir qui arrivait, il se dirigea dans la pièce la plus près dont il bloqua la porte – la chambre du vieux – et sortit par la fenêtre qui donnait sur l'arrière de la maison. Et il patienta. Finalement, sa mission n'était peut-être pas terminée...

***

Une heure plus tôt

Une fois arrivé au village des Fontêtes – et pas grâce au GPS –, Evan gara sa voiture à l'ombre d'un arbre. Vu la taille du hameau, ils décidèrent d'y aller à pied.

Ce n'était qu'un entrelacs de petites routes, un vrai labyrinthe sans aucune place centrale. Que des maisons, des arbres et du macadam. Eux qui pensaient faire une balade sympa dans un petit village authentique... C'était râpé.

En sueur, ils firent une courte pause à l'abri du soleil, appuyés contre le mur d'une maison à la peinture beige et défraîchie.

— Vous cherchez quelque chose ?

La voix les fit sursauter. Elle venait d'un homme d'une soixantaine d'années, aux traits burinés, un chapeau de paille vissé sur ses cheveux blancs bouclés et vêtu d'un short et d'un marcel. Sa peau brûlée par le soleil laissait entendre qu'il devait travailler toute la journée dans les champs. Ou alors, il faisait bronzette régulièrement dans sa cour.

— Bonjour, monsieur. Oui, en fait nous cherchons Albert Pichon.

— Le vieil Albert ? Vous lui voulez quoi ? rétorqua-t-il, un brin de soupçon dans sa voix éraillée.

Louna lui résuma son accident et lui expliqua ses raisons.

Rassuré, l'homme compatit à sa situation et leur indiqua le chemin à suivre pour arriver au chalet de M. Pichon. Ils devraient prendre leur voiture jusqu'à un certain point, mais faire le reste à pied plus ou moins à travers bois.

— Eh ben ! il est demandé le vieux ! Une vraie célébrité ! Vous êtes les seconds à vouloir savoir où il habite, ajouta-t-il. Mon épouse m'a rapporté tout à l'heure qu'un homme discutait avec notre voisine. Elle l'a entendu dire qu'il cherchait après Albert.

Une femme, venant de la cour, rejoignit le groupe.

— Ah ! Maria, ces jeunes cherchent Pichon. Je leur parlais justement du type qui le demandait plus tôt. (Sa femme fronça les sourcils.) Ben, tu sais ? Celui qui discutait avec la voisine !

— Ah oui ! lui répondit-elle les yeux pétillant d'excitation.

Ça avait dû être la distraction de la journée, voire de la semaine !

— Le beau jeune homme en moto ! D'ailleurs, il avait une méga cicatrice au bras gauche, le pauvre. Sûrement une blessure de guerre ! s'esclaffa-t-elle.

— En moto ? répéta Louna qui commençait à se sentir bizarre.

Un motard, une cicatrice... Une cicatrice au bras gauche...

Cela lui rappelait quelque chose, mais quoi ? Elle décida de mettre ça dans un coin de son esprit. Elle y retournerait ultérieurement.

— Oui, une belle moto noire, rajouta la femme, le regard dans le vide.

— Bref, s'interposa le mari. Si vous y allez maintenant, vous devriez trouver Pichon chez lui.

— Merci, monsieur ! lui répondirent-ils.