L'ÉCHO DES CAUCHEMARS

34- Fouille approfondie

Samedi 23 juillet

Le lieutenant Marchal était plongé dans ses pensées lorsque le brigadier Croiset l'interpella.

— Chef ?

— Hum... marmonna Marchal en relevant la tête.

— Pour l'ADN trouvé dans la gueule du berger allemand, nada. On a cherché dans toutes les bases de données possibles... Aucune correspondance malheureusement.

— Ça aurait été trop beau, grogna Marchal. Merci, gamin.

Le jeune hocha la tête et se retira.

Depuis sa visite chez Louna, il ne se sentait pas du tout rassuré à son sujet. Encore moins qu'avant. Le coup foireux de la moto avait juste rajouté une couche à son inquiétude. Il était partagé entre son intuition d'agir – et d'agir vite – et son hésitation à la suivre, car si celle-ci se révélait fausse, ses supérieurs ne le louperaient pas. Or il n'avait pas besoin de ça.

Il relut ses dernières notes prises chez Louna, se cala confortablement dans son fauteuil, puis réfléchit aux différentes hypothèses qui s'offraient à lui. Plusieurs lui vinrent dont celle où la jeune fille était finalement folle, suite à son coup à la tête. Mais ce n'était pas celle-ci qu'il retint. Non, il soutenait depuis quelque temps une autre théorie. Et il avait beau chercher d'autres explications, d'autres mobiles, c'était cette théorie qui torturait son esprit jour et nuit.

Et puis merde ! Tant pis pour le commissaire divisionnaire. Il n'y a qu'une façon d'en être sûr, c'est d'y aller, se décida-t-il.

Et il se leva brusquement, envoyant son siège valser contre le mur de derrière.

— Michel ? hurla-t-il de son bureau.

— Oui ? répondit ce dernier en accourant.

— Réunis quelques hommes et préviens le médecin légiste qu'on risque d'avoir besoin de lui. Qu'il se tienne prêt. Au cas où...

— D'ac... Mais au cas où quoi ? On va quelque part ? fit le lieutenant Bussy intrigué.

— On va sur les lieux où la jeune Rey a eu son accident et on fouille toute la zone, sur plusieurs kilomètres. Et prends les chiens avec toi. On ira plus vite.

Bussy se gratta la tête, un peu perdu.

— C'est ta fameuse intuition, c'est ça ?

— C'est ça... Trouve la localisation exacte et quand tout est prêt, dis-moi.

— Et s'il y a du monde ? On est quand même samedi.

— T'auras qu'à choisir deux gars dont Croiset pour qu'ils s'en occupent.

Bussy acquiesça et n'insista pas, connaissant très bien son collègue, et fonça prévenir son équipe et le médecin légiste.

Les deux lieutenants prirent leur voiture banalisée tandis que leurs hommes accompagnés des chiens montèrent dans des camionnettes spécialisées.

Une fois sa décision arrêtée, Marchal s'était senti beaucoup mieux. Toujours inquiet mais en même temps excité de découvrir s'il avait eu raison de suivre son intuition. Et si c'était le cas, alors son enquête avancerait véritablement. Du moins, il l'espérait.

Arrivé sur les lieux, le lieutenant Marchal ordonna à ses hommes de tout explorer à partir du parking au bas des puys jusqu'à l'endroit exact où Louna avait été trouvée, puis au-delà. Tant qu'ils y étaient, ils fouilleraient également jusqu'au sommet des puys Chopine et des Gouttes. Ils avaient les chiens, alors autant en profiter.