L'ÉCHO DES CAUCHEMARS

33- Une bulle de bien-être

Après le départ du lieutenant, vers 17 h 30, Louna se dépêcha de se préparer. Rien que de penser à Marc, elle se sentait déjà mieux.

Une petite virée dans la nature, loin de tout le chaos actuel de sa vie, lui fera - leur fera - grandement du bien. Il y avait un moment qu'elle n'avait pas couru à l'Arboretum.

L'Arboretum de Royat s'étalait sur 41 hectares de près de 600 espèces centenaires d'arbres du monde entier. Il offrait de nombreux chemins de promenade ainsi que des tables de pique-nique. C'était l'endroit idéal pour s'évader, une véritable bulle de bien-être, de liberté.

Les sportifs y trouvaient également leur bonheur grâce aux différents ateliers d'exercices (poutre, barres parallèles...). Ça lui était déjà arrivé de les utiliser lorsqu'elle empruntait le « parcours santé ».

Y retourner avec Marc la remplissait de joie.

À 18 heures tapantes, Marc sonna. Elle lui ouvrit, vêtue d'un mini short rose et d'un débardeur blanc, l'ensemble dévoilant de longues jambes musclées et des épaules brunies par le soleil. Son sac à dos sur l'épaule, elle lui sourit - le genre de sourire qui vous faisait craquer, qui fit craquer Marc.

- Prêt ? lui fit-elle enjouée.

- Prêt ! lui répondit-il en montrant sa tenue : un bermuda blanc cassé surmonté d'un tee-shirt vert kaki, moulant, faisant ressortir une musculation de rêve.

Louna lui lança un regard espiègle, lui révélant qu'elle l'approuvait totalement.

- T'es plutôt pas mal, toi aussi, rougit-il taquin.

Ils rirent nerveusement.

- Bon, on va prendre ma Toyota, OK ? L'Arboretum n'est pas très loin, mais je préfère me préserver pour tout à l'heure, rajouta-t-elle en lui faisant un clin d'œil.

Marc lui sourit en retour, intrigué par son ton léger. Elle avait l'air d'aller mieux. Mais après ce qu'il venait de se passer, était-ce normal ? Ou se voilait-elle la face ?

Une fois leurs sacs déposés dans le coffre, ils roulèrent sans prononcer un mot : Louna ressassant ce que lui avait dit Marchal, et Marc perdu dans ses pensées.

Au bout de quelques minutes, Louna brisa le silence :

- À quoi tu penses ?

Marc la regarda, légèrement troublé. Il entrouvrit la bouche comme s'il allait lui dire quelque chose mais la referma aussitôt. Louna ne s'était pas aperçue de son hésitation.

- Quelque chose te tracasse ?

- Non... Je me demandais juste si tu allais bien. Vraiment bien.

- Oh. Tu fais référence à ce qui est arrivé mercredi. Oui, ça va mieux. Ce n'est pas évident, bien sûr. Je ne sais pas toi, mais j'ai encore l'image... d'Albert... enfin, tu vois...

- Oui, je vois... Ne t'inquiète pas, ça finira par passer.

- On dirait que tu parles par expérience ? se moqua Louna.

Marc rit nerveusement.

- Disons que j'ai traversé pas mal d'épreuves dans ma courte vie et qu'avec le temps, elles s'estompent...

Louna n'insista pas. Le jour où il serait prêt à se confier, elle serait là. Et il le savait.

- Tu as raison, rétorqua-t-elle en secouant la tête. Et puis, si je t'ai demandé de m'accompagner dans ce petit paradis vert, ce n'est pas pour ressasser nos problèmes, n'est-ce pas ? À partir de maintenant, on met tout de côté et on se lâche.