Chapitre 20

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PDV Amélie



Franchement, je suis contente de reprendre ma routine, enfin si on peut parler de routine.

J'ai passé le réveillon avec mes amis et quelques-uns de leurs amis. Oui au cas ou vous voulez en parler, je confirme, je n'ai pas beaucoup d'amis. Il y a toujours eu les filles depuis la moyenne section, comme vous le savez, puis Esté s'est ajouté en seconde. Pendant mon BTS, je n'avais pas le temps, je bossais, et Damien, Clément puis Pierre étaient plutôt du genre possessif, si vous voyez ce que je veux dire. Et ensuite, la vie active, et voilà comment on arrive à maintenant !

Tout ça pour dire que le réveillon s'est passé normalement, Elina m'avait maquillée en se servant de nos emplettes et elle m'avait habillée d'une robe que je ne souhaite pas vous décrire. Le pire, c'est que je me rappelle très bien avoir essayé cette robe avec elle lors de notre séance shopture. Elle l'avait « achetée pour elle comme je ne la voulais pas » cette vile traitresse. Ce qui me fait un peu peur, c'est qu'elle a aussi acheté 2 jupes et 3 autres robes « pour elle comme je ne les voulais pas ». Vous aussi vous sentez que tout va bien dans le meilleur des mondes ?!

Ah et aussi, il y a Jean-Louis (on parle de son prénom après), un pote de pote d'Elina, qui a essayé de m'embrasser à minuit. Et quand je dis embrasser, je ne parle pas du fait d'ouvrir grand ses bras pour les resserrer autour de moi, ni de m'adopter (comme on embrasse une carrière) mais bien de me galocher, de me rouler un patin bien baveux. Pourtant, à aucun moment je ne lui ai donné de signaux laissant penser que lui et moi, c'était une affaire faite... Satanée robe, je suis sûre que tout est sa faute, donc par extension, satanée Elina.

Petite aparté sur son prénom ! Contrairement à ce qu'il indique, Jean-Louis n'a pas 86 ans, mais 26. Par contre c'est bien la seule chose qu'il a de jeune. Son style vestimentaire et sa conversation eux sont plutôt en mode 106 ans, oui, oui, encore plus vieux que son prénom ne le laisse paraître. Mais enfin, qui parle des loutres de mer et met un béret à 26 ans ?!

Hop hop hop, je sens que je n'ai pas été assez claire, j'ai bien dit qu'il a essayé de m'embrasser, pas qu'il y était arrivé, je suis la reine de l'esquive, j'ai tourné la joue plus vite que Lucky Luke et je me suis baissée pour sortir de ses bras et rejoindre mes amis qui étaient morts de rire.

- C'est pas drôle !

- Oh que si, arrive à peine à articuler Eva.

- Punaise Eli, il sort d'où celui-là ?

- Pas de ta culotte, dit-elle en se remettant à rire.

- Non mais les filles...

- Et moi alors, je ne compte pas, roucagne Esteban.

- Pas si tu es de leur côté...

- Je suis désolée, dit alors Elina, toujours en rigolant, c'est une connaissance de Fabien qui était solo ce soir et il a eu pitié, mais qu'est-ce qu'il est relou !!! Enfin heureusement que c'est avec toi qu'il a tenté, t'es tellement douée pour fuir, avec moi je suis sûre qu'il aurait touché le coin de ma lèvre. Beurk !

Voilà, voilà ! A part ça, comme je le disais, c'est la routine, enfin presque, puisque nous commençons notre nouvelle organisation avec Adam au travail.

Je me déleste donc de quelques tâches pour en récupérer d'autres (une bonne quantité d'autres serait même plus exact). Mais finalement, ça me convient, je termine un peu plus tard les soirs et ramène de temps en temps quelques petits dossiers à finir.

- Mais allez, ne fais pas la tête...

- Pas de réponse...

- Je sais, on se voit moins ces temps-ci, mais on arrive quand même à passer beaucoup de temps ensemble le soir et les nuits aussi... Allez, s'il te plait, je t'aime, viens on se fait un câlin... Je t'ai ramené un cadeau pour me faire pardonner.

Je vous sens en PLS ! Je viens de casser en quelques lignes tous vos plans de fin pour cette histoire ! Alors je ne vais pas faire durer le suspense, oui, Monsieur Chat est fâché ses temps-ci. Je lui ai donc ramené ses friandises préférées et un petit jouet pour lui tenir compagnie quand je travaille. Ahah ! Vous avez eu peur avouez-le !

Vous voyez, je vous l'ai dit, la routine. Et elle n'est pas près de changer, je m'en assure, malgré les tentatives d'Elina toujours moins subtiles les unes que les autres pour me caser ou au moins me faire coucher avec un mec. Il y a eu la sortie avec ses collègues, les sorties forcées en boîte (je confirme que ces jupes n'étaient pas pour elle au passage !), le dîner au restaurant avec une de ses connaissances, duquel elle est partie en prétextant des règles subites et abondantes au bout de 10 minutes... Et Eva n'est pas en reste, car elle l'encourage... Vous vous rendez compte ?! Heureusement qu'Esté me soutien. Il m'a permis d'échapper au traquenard Tinder.

Vous voulez des explications ? C'est simple, Elina a carrément ouvert un compte Tinder à ma place, elle a discuté avec des mecs et leur a donné des rencards. C'est ainsi qu'Estéban m'a appelé en flippe un jeudi midi pour me dire de ne pas aller rejoindre « Elina » ou devrais-je dire Stéphane, motard chauve père d'un petit Elouan de 3 ans.

Franchement je n'ai rien contre les mecs déjà papa, si un jour je dois me caser, ce ne sera pas un frein pour moi, mais les motards et les chauves et même les motards chauves, c'est un peu moins mon style, et surtout Elina doit me laisser tranquille. Je ne suis tout simplement pas prête, je ne le serai peut-être jamais, et je suis très heureuse comme ça !

C'est ainsi qu'un « intervention » a eu lieu avec Elina. Eva, qui est revenue à la raison, Esteban, qui a permis à Eva de revenir à la raison, et moi-même, avons pris Elina entre 6 yeux pour la convaincre d'arrêter.

Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'est que mi-janvier... Vous imaginez, il ne lui a fallu que deux semaines pour faire tout ça.

Ça ressemble quand même vachement à une fin vous ne trouvez pas ? Elle vécut heureuse avec ses chats, devint responsable du service comptabilité de l'entreprise Miller and Co et acheta un projecteur pour mieux voir ses séries Netflix.

Et oui, pas ce que vous auriez espéré, mais c'est ma fin à moi, celle qui me convient. Parfois il faut savoir accepter les choses.

Baptiste vous avait dit qu'il reviendrait ? Sauf que cette histoire c'est avant tout la mienne. Et ma fin c'est celle-ci. J'espère que vous avez quand-même apprécié de retrouver toute la clique. Et puisque vous voulez Baptiste une dernière fois, je lui laisse le soin de vous raconter l'histoire d'une certaine Elise, qu'il vous aurait promis dans le chapitre précédent. 

Putain de hasardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant