Chapitre 24

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PDV Baptiste



Je n'y comprends rien. Tout allait bien. Notre séjour à Londres nous a rapproché, et nous avions acté un repas par semaine juste elle et moi.

J'adore parler avec elle, si nos parcours sont différents, on est tellement sur la même longueur d'onde. Elle me fait rire, j'adore son coté sarcastique, elle me donne envie de la faire sourire.

Et tout à coup, une gastro et plus rien. Elle ne répond plus à mes messages, elle ne vient plus en réunion avec Adam dans mon bureau. Je ne comprends pas et ça me travaille de plus en plus.

Cet après-midi, ma sœur me rejoint pour que nous puissions aller chercher Gabriel qui rentre d'un voyage d'affaire. Je la retrouve dans le hall.

- Viens-là, lui dis-je en la prenant dans mes bras. Comment ça va ?

- Comme quelqu'un qui va bientôt exploser !

- Il me tarde d'enfin voir ta petite tête de chipie et de pouvoir t'avoir dans mes bras, dit-je en parlant à son ventre et en le caressant.

- Arrête !

- Quoi ?! je la rabroue. Tu sais, je serai toujours là pour toi, je te protègerai, je continue avec son ventre.

- Ça suffit, arrête de dire des bêtises et je te rappelle qu'on est en public.

- Je m'en fiche, je suis le patron, personne ne dira rien !

- Pfffff, je me demande comment tu arrives encore à passer les portes melon man ! Et pour ce qui est de la protéger, j'espère bien que tu n'en feras pas autant qu'avec moi ! Si on t'avait écouté, j'aurais fini vierge et seule avec trois chats et tu n'aurais jamais eu de nièces.

- On a tous le droit à l'erreur ! Puis ça t'a permis de te préserver pour le bon, vois le côté positif !

- Tu n'admettras jamais que tu as été con ?! Et en plus, ce n'est pas avec tous les tours de cons que tu apprends déjà à Louise que je vais te croire !

- Ce n'est pas ma faute si ma nièce numéro un aime à ce point vous faire tourner en bourrique.

- Tu n'es pas obligé de l'aider.

- Je serais un mauvais tonton si je ne le faisais pas.

- Disons plutôt que tu es complètement gaga !

- Oui ! Et je le serai tout autant avec votre deuxième fille ! N'empêche quand j'y pense, pauvre Gab, que des filles à la maison ! Au fond, j'ai toujours su qu'il avait un sexe faible ! Aie ! Pourquoi tu me tapes ?!

- Tu le demandes vraiment ?! Bon allez, on décolle, à force on va être en retard, dit elle en se dirigeant vers le parking.

- Enfin, j'ai failli attendre ! nous dit Gabriel en nous apercevant.

- Il y avait des embouteillages, je lui réponds.

- Vous avez surtout trop parlé avant de prendre la route !

- Peut-être un peu ! lui dit Charlotte.

Ils n'arrêtent pas de se câliner.

- Bon les amoureux, je ne suis pas venu là pour assister à votre spectacle !

- Puisque c'est ça, reparlons de votre retard, me répond finalement Gabriel. Trois jours que vous vivez ensemble et vous n'en avez pas eu assez ?! (Oui car comme il était en déplacement, Charlotte est venu temporairement squatter chez moi avec Louise.)

- Ça c'est ce que tu penses ! Mon pauvre, je t'ai souvent plaint ! Deux filles, c'était dur, je n'ose même pas imaginer dans quel enfer tu te plonges avec la troisième qui arrive. Mais je tiens à t'assurer que tu seras toujours le bienvenu chez moi, mi casa es tu casa !

- Je peux toujours prendre un chien pour compenser !

- Oh oui, un petit cocker, j'adorerais !

- On verra ça quand la petite dernière sera arrivée et qu'elle saura marcher !

- Ohhhh ... tu viens de me faire une fausse joie ...

- Et pour finir de te répondre Baptiste, trois femmes fixes c'est tellement mieux qu'un défilé, tu devrais essayer !

- Mmhhhh

- Il va être temps de te caser mon gars, t'as vingt-sept ans maintenant, bientôt la calvitie !

- Mmhhhh, grogne à nouveau mon frère.

- Ne me dis pas que tu as toujours cette fille en tête ?! Tu ne l'as vue qu'une nuit, oublie-là, tu ne la reverras jamais.

- Détrompe-toi, je l'ai retrouvée !

Ils veulent évidemment des détails que je ne souhaite pas leur donner. Et cette fois, Charlotte a beau insister, mettre également Jules et Seb sur le coup, je garde mon secret.

Tiens, une revenante ! J'ai une réunion avec Adam et Amélie, et elle est présente. J'avoue que je ne m'attendais pas à la voir. Sauf que plus elle approche, plus je vois un truc qui cloche. Elle est enceinte ! Oui, vous avez bien lu, ENCEINTE !!!

Je n'écoute que d'une oreille. C'est Adam qui parle. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à son ventre et tout ce qui va avec. Elle est enceinte. Je ne comprends pas. Elle ne m'a jamais parlé d'un homme. Et vu la taille de son ventre, sa grossesse ne date pas d'hier. Pourtant j'avais l'impression de lui plaire. Elle m'a parlé de ses parents, de ses amis, de son chat, de son appartement, pourquoi ne m'a-t-elle pas parlé de son mec ? Si ça se trouve ce n'est pas un mec ? Mais elle m'a parlé de ses ex, tous des garçons. Et quand on a couché ensemble, moi aussi j'étais un garçon.

Ne vous moquez pas, je ne doute pas de mon sexe mais je ne comprends pas pourquoi elle ne m'a rien dit, pourquoi elle m'a caché ça.

- Alors Baptiste, qu'est ce que tu en penses ?

- Je dois y réfléchir, je réponds en essayant de me reconcentrer.

Il était question de ralentir un peu la passation entre Adam et Amélie, pour lui permettre de mener tranquillement sa grossesse à terme. Elle pense trouver un mode de garde qui lui permettra de gérer son travail comme il le faut et fera une partie de ses tâches en télétravail.

Mais ça ne me convient pas. Si elle n'est prête à s'investir à cent pourcent elle n'a qu'à rester simple salariée.

Non, ce n'est pas une vilaine réaction de mon égo ! Pas du tout !

- Monsieur Miller, me dit-elle assez froidement, je vous laisse revenir vers nous quand vous aurez pris votre décision.

Monsieur Miller ?!?! Ah d'accord, elle a fait ami-ami et maintenant c'est de nouveau Monsieur Miller. Je n'en reviens pas. En fait elle n'a pas oublié de me dire qu'elle avait un mec et qu'elle était enceinte, elle a juste fait en sorte d'assurer son avancement de carrière. Eh bien ça ne se passera pas comme ça. Je vais la faire mariner un peu, stresser comme il faut, et je nommerai quelqu'un d'autre.

- Non mais tu te rends compte, je termine de raconter à Jules tout en jouant a la play avec lui.

- Mouais... Y'a quand même des trucs qui ne collent pas. Son avancement elle l'a eu pour son travail, pas parce qu'elle avait couché avec toi. C'est toi qui l'as draguée et pas l'inverse, elle a même plutôt repoussé tes avances et la promotion était déjà décidée quand tout ça a eu lieu, enfin sauf le sexe, mais elle ne s'en est jamais servi.

Je ne suis absolument pas convaincu par son argumentaire, donc fin de la discussion ovaires. C'est comme ça qu'on appelle une discussion de fille, prise de tête !

Popopo ! Je suis tendu, alors n'en rajoutez pas.

Putain de hasardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant