Monark

* Chapitre 19 *

Mon cœur s'emballe à une vitesse effrayante alors que Monsieur Arkalion, le nouveau directeur, commence à énoncer les noms des élèves sélectionnés pour servir les divinités. Chaque nom résonne dans la Grande Salle, amplifiant le poids de l'attente et de l'angoisse qui nous écrasent. Le silence est oppressant, seulement rompu par la voix grave du directeur qui prononce les noms avec une solennité inquiétante, et par les murmures effrayés des élèves qui se transmettent des regards anxieux. L'atmosphère devient presque suffocante alors que nous attendons, retenant notre souffle à chaque annonce, espérant désespérément que le nom de l'un de nous ne soit pas appelé.

Lorsque le nom de Raya résonne enfin dans la Grande Salle, une tension électrique traverse l'espace, faisant vibrer l'air autour de nous. Je sens la main de Raya se tendre légèrement dans la mienne, sa nervosité palpable et presque tangible. L'ensemble de la pièce semble retenir son souffle, chaque regard se fixant sur elle avec une curiosité mêlée de compassion. Le silence est presque assourdissant, et l'on pourrait entendre le moindre chuchotement alors que l'attention collective se concentre sur Raya, la plongeant dans une lumière qui semble à la fois exaltante et accablante.

Raya prend une grande inspiration, son visage se fermant en une expression déterminée mais empreinte d'appréhension. Elle se lève lentement, chaque mouvement mesuré et presque hésitant, comme si elle pesait chaque pas. Ses yeux se posent brièvement sur nous, une lueur d'émotion traversant son regard, avant de se détourner pour se diriger vers le groupe des prêtresses, en attente de recevoir leur formation d'oracles. Son expression oscille entre une fierté timide et une profonde tristesse, trahissant le conflit intérieur entre l'honneur de la nomination et la douleur de la séparation.

Autour de nous, le murmure des élèves s'intensifie, leurs voix chargées de spéculations et de sympathie. Des regards étonnés se croisent, tandis que certains montrent des signes évidents d'inquiétude pour leurs amis et leurs proches. Les mots « oracle » et « prêtresses » résonnent dans la salle avec un poids particulier, et l'idée que Raya soit appelée à une responsabilité aussi grande est accueillie avec un mélange de respect et de préoccupation. Les élèves semblent comprendre la gravité de la situation, et la pièce est imprégnée d'une atmosphère de solennité mêlée d'une anxiété collective.

Je me tourne vers Freya, cherchant dans ses yeux un réconfort que je ne suis pas sûre de trouver. Son regard est rempli de solidarité, mais aussi de la même anxiété qui nous étreint toutes. Freya murmure à peine, « Je suis si fière d'elle, mais... c'est tellement soudain. »

Raya rejoint le petit groupe des prêtresses, les autres choisies se retournant pour lui offrir des sourires encourageants, malgré la gravité de la situation. Elle essaie de sourire en retour, mais ses yeux trahissent la difficulté de cet instant. Sa détermination est évidente, mais la séparation imminente avec nous et le poids de la responsabilité qui l'attend sont clairement difficiles à supporter.

Chaque nouveau nom appelé ajoute une couche supplémentaire de tension à notre situation déjà chargée. La salle est pleine de murmures et de chuchotements alors que d'autres élèves sont choisis pour divers rôles. L'annonce des affectations se poursuit, chaque décision marquant un tournant dans la vie de chacun, laissant les élèves qui restent dans l'incertitude et l'inquiétude de ce que l'avenir leur réserve.

Alors que le silence retombe après l'annonce de Raya, je regarde autour de moi, observant les visages de mes camarades. L'ambiance est lourde et chargée de sentiments contradictoires. La Grande Salle, habituellement remplie de vie et de rires, est maintenant le théâtre d'une transition brutale et incertaine. L'avenir est devenu une mer d'inconnues, et chaque élève présent ici est désormais confronté à un chemin tracé par des décisions qui les dépassent.