* Chapitre 16 *

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Alors que la vie au Grand Palais commençait à peine à retrouver un semblant de stabilité après les événements récents, une nouvelle vague de tension nous frappa de plein fouet. Ce matin-là, l'air était encore lourd de l'incertitude des jours passés, mais il y avait un mince espoir que nous puissions enfin respirer à nouveau. Cependant, ce calme précaire fut brutalement brisé.

Sans crier gare, les portes massives du palais furent violemment repoussées, et une escouade de gardes sirènes fit irruption. Leur entrée soudaine et impérieuse, armes au poing, glaça le sang de tous ceux qui étaient présents. Ces guerriers marins, habituellement discrets et distants, dégageaient une aura de détermination implacable, comme si chaque fibre de leur être était tendue vers un seul objectif.

Leurs yeux, perçants et intransigeants, balayaient la salle avec une intensité qui ne laissait aucun doute sur la gravité de leur mission. Ils ne cherchaient pas à négocier ni à expliquer. Leur présence imposante, leur démarche résolue, tout indiquait que ce qu'ils étaient venus chercher au cœur même du palais était d'une importance capitale, quelque chose qui dépassait largement la simple sécurité du royaume.

Les murmures d'inquiétude s'élevèrent parmi nous, mais personne n'osa s'interposer. Chacun sentait que l'équilibre précaire du palais, laborieusement retrouvé, venait une fois de plus de basculer dans l'incertitude. Les yeux fixés sur ces gardes déterminés, nous comprenions que notre tranquillité venait de voler en éclats, et que les jours à venir seraient marqués par de nouveaux bouleversements.

Le capitaine Triton, imposant et digne dans son armure ornée d'écailles scintillantes, s'avance au centre de la grande salle. Sa voix résonne avec autorité, chaque mot porté par une détermination inébranlable.

« Nous sommes ici pour la princesse des sirènes, Joly. Elle doit revenir immédiatement auprès de sa famille. Le Roi et la Reine des Sirènes la réclament auprès d'eux. »

Ces paroles, prononcées avec une telle fermeté, s'abattent sur la salle comme un coup de tonnerre. L'agitation se fige, laissant place à un silence lourd de tension. Tous les regards se tournent instinctivement vers Joly, notre amie douce et discrète, dont la présence apaisante avait toujours été un ancrage dans ce monde chaotique.

Joly, qui jusqu'à cet instant avait toujours su maintenir une certaine réserve et un calme rassurant, semble soudain fragilisée par l'annonce. Son visage pâlit, et je peux voir une lueur de panique traverser ses yeux. L'appel de sa famille, en ces temps troublés, résonne comme un ordre impératif qu'elle ne peut ignorer, mais l'incertitude et l'inquiétude se lisent clairement dans ses traits.

L'atmosphère dans la salle devient pesante, presque suffocante. Chacun de nous sent l'angoisse de Joly comme si c'était la nôtre, conscient que ce moment marque un tournant décisif. La princesse, que nous connaissions comme une camarade bienveillante, se retrouvait soudain arrachée à notre groupe, emportée par des forces bien au-delà de notre contrôle.

Je sens une vague de tristesse m'envahir en voyant son expression bouleversée. Bien que souvent discrète, Joly avait gagné le cœur de tous ici par sa gentillesse et sa sagesse, des qualités qui semblaient maintenant peser encore plus lourd sur ses frêles épaules. Le silence se prolonge, lourd de questions non posées et de peurs non formulées, alors que chacun réalise les implications de ce rappel soudain au sein de la famille royale.

Nous nous mirent alors à protester contre ce qui ressemblait à un enlèvement 

-« Non ! Vous ne pouvez pas l'emmener comme ça. Elle est en sécurité ici. 

-« Pourquoi voulez-vous la prendre maintenant ? Après tout ce qui s'est passé, elle est plus en sécurité avec nous. »

-« Vous ne pouvez pas la forcer à partir contre sa volonté. »

MonarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant