🍁Chapitre onze🎃

50 12 1
                                    




— Ça ne te dérange pas de fermer ce soir ? me demande Lucie en ajoutant la dernière goutte de lait dans la tasse.

— Non, mais à quelle heure comptes-tu partir exactement ?

— Vers 21h. Le patron m'a donné son autorisation ce matin. Avec le service, j'ai oublié de te le dire.

— D'accord, pas de soucis.

🎃Je prends une assiette dans le lave-vaisselle et la pose sur le comptoir pendant que Lucie sert le client de la table numéro 2. Elle revient après que j'ai déposé le croissant demandé et elle reprend :

— Tu sais le garçon dont je t'ai parlé la dernière fois ? me dit-elle en s'asseyant à côté de moi tandis que je prends un cookie.

— Lequel ? plaisante-je. Tu en as tellement !

— Ah ah ! Celui que j'ai rencontré au supermarché il y a un mois.

— Aah ! Celui-là qui doit partager ?

🍁Elle éclate de rire en me donnant une petite tape sur le bras.

— De toute façon, il n'a pas d'autre choix, dit-elle.

— Attends, je reviens, l'informe-je en sortant du comptoir pour me diriger vers l'une des tables au fond.

🎃La nuit commence à montrer le bout de son nez. Cela fait deux jours que je ne l'ai pas revu. C'était probablement un hasard. Mais chaque fois que je repense à ce baiser qu'il m'a donné, je frissonne et mon corps fond. Je retourne près de Lucie, qui range les serviettes.

— Je t'écoute, lui dis-je.

— Eh bien, il vient ce soir, c'est pour ça que je dois partir plus tôt. Il faut que je me prépare...

— Te raser pour la grande occasion, je la coupe en riant.

— Exactement ! sourit-elle.

🎃Je me pose contre le comptoir en l'observant ranger le lave-vaisselle et je croise les bras. Je prends un moment de repos, car j'ai pratiquement tout fait depuis tout à l'heure.

— Que fait-il dans la vie ?

— Je crois qu'il est professeur à New York dans une école prestigieuse.

— Ah cool, tu vas pouvoir écrire sans faire de fautes.

🍁Elle se redresse soudainement et me dévisage avec sévérité, mais je sais que c'est pour rire, je la connais bien.

— Tu es vache parfois, toi, rigole-t-elle.

— C'est ça que tu aimes chez moi.

🍁La sonnette de la porte retentit et un groupe de quatre personnes entre pour s'installer au fond de la salle.

— Avec ce défilé de l'horreur, on a du monde, rétorque-t-elle.

— Au moins, on a des pourboires.

— Si ça pouvait me payer une belle voiture ! Bon, allez, va prendre les commandes.

🎃J'opine et reproduis les mêmes gestes.

🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁

🍁Je soulève et pose la dernière chaise sur la table, puis je récupère mon balai et, avec une certaine horreur, je nettoie toute la salle. J'ai tellement hâte de rentrer chez moi. J'ai dû prévenir ma mère que je terminais le service seule, ce qui l'inquiète, mais j'ai réussi à la rassurer en lui rappelant qu'il y a le défilé de l'horreur à quelques rues, donc il y a toujours du monde dehors qui passe devant le restaurant. Même si cela ne m'a pas beaucoup rassurée, je pense que je ne crains rien ici. J'ai fermé la porte d'entrée ainsi que celle de l'arrière qui mène aux conteneurs à poubelles. Ce qui me fait froid dans le dos, c'est le silence qui m'entoure, seulement brisé par le bruit des machines à café que je dois éteindre avant de partir.

🎃J'aime travailler ici ; je gagne bien et je peux rembourser mes études. Même si ma famille ne manque pas d'argent, je veux me débrouiller seule. Je recule et ramasse le dernier tas de poussière avant de l'éliminer.

🍁Je me dirige vers l'arrière, où se trouve la cuisine, lorsque la sonnette retentit. Je me fige brusquement, incapable de bouger, et j'écoute pour voir si ce n'est pas mon imagination qui me joue des tours, car j'ai bien fermé la porte. Mais ce n'est pas un rêve, car elle sonne à nouveau. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, prêt à me quitter pour me laisser morte sur le sol carrelé de la cuisine. Merde ! Il y a bien quelqu'un.

— Amber ! C'est moi ! me prévient Lucie.

🎃J'inspire profondément, soulagée de constater que c'est elle. Je retourne dans la salle, munie de mon balai, et la découvre au milieu de la pièce, vêtue de son manteau. Dès qu'elle me voit, elle s'approche avec un grand sourire aux lèvres.

— Il est dehors, mon rendez-vous, murmure-t-elle comme si nous n'étions pas seules. Tu veux le voir ?

— Tu es passée pour me le montrer ?

— Oui, en passant par-là, je me suis dit que je devais faire mon devoir de collègue, celui de présenter ses rencards.

— N'importe quoi ! dis-je alors qu'elle attrape ma main pour me ramener devant la vitrine qui donne sur la rue. Je remarque un homme, grand et mince, qui regarde autour de lui et semble s'impatienter.

— Alors ?

🍁Je plisse les yeux pour mieux voir, mais cela ne sert à rien en vérité ; je ne distingue pas grand-chose.

— Il fait bien trop sombre, Lulu, je n'arrive pas à le distinguer correctement.

— Tu as fini ? me demande-t-elle en scrutant les environs.

— Il me reste juste les machines à café à éteindre, et ce sera terminé.

🎃Sans attendre, elle se dirige vers les machines et les éteint une à une avant de me regarder avec un grand sourire.

— Voilà ! Comme ça, on te ramène chez toi et tu rencontres Oliver.

Je lui souris à mon tour et me dirige vers les vestiaires, elle derrière moi.

🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃🎃

🍁Une fois changée, nous finissons d'éteindre les lumières de toutes les pièces et de fermer la porte pour le retrouver, mais il a disparu.

— Alors, quoi ? dis-je pendant qu'elle sort son portable de son sac.

— Attends, je l'appelle.

— J'espère qu'il n'a pas eu marre d'attendre et qu'il n'est pas parti.

🍁Je resserre mon blouson autour de moi, tant l'air frais me saisit. Je regarde tout autour de nous pour essayer de le repérer, mais parmi les gens qui marchent dans la rue, sûrement en route pour le défilé, je ne le vois pas.

— Ça fait chier, la messagerie, lâche-t-elle. Il ne peut pas s'en aller comme ça, si ? me demande-t-elle en me regardant.

🎃Gênée pour elle, je hausse les épaules en guise de réponse. Elle perd tout espoir et pousse un soupir de tristesse.

— Je suis déçue, il était vraiment beau. En plus, j'ai pris soin de moi, ça m'embête vraiment.

— Je te comprends, lui dis-je en essayant de la réconforter du mieux que je peux. Bon, viens, je te ramène chez toi.

— J'ai ma voiture.

— Alors, on va jusqu'à ta voiture.

🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁

🍁Bonne lecture 🎃

Kaciepr ❤️❤️

DARK EMBRACE. (Sombre étreinte) ⚠️ DARKROMANCE ⚠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant