🥀Chapitre un🍁

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🍁Amber 🥀

Un mois avant...

🍁Septembre🍁

Inspire, expire.

Malgré la distance, j'essaie de maintenir le même rythme que Stécy, ma plus fidèle amie, impose entre sa course et la mienne. La course à pied n'est pas pour moi, mais j'ai encore cédé pour elle. Madame ne voulait pas faire son jogging seule, alors je l'ai accompagnée mais je sais au fond c'est qu'elle craint de se faire agresser.

Il y a deux semaines on a retrouvé une femme morte en plein centre-ville de Salem, un couteau encore planté dans sa poitrine. Donc même si ce n'est pas ma tasse de thé, je n'allais pas la laisser seule bien que son grand frère soit policier.

Mes muscles commencent à faiblir, et malgré ce stupide conseil sur une bonne respiration, je n'en peux plus. Je m'arrête brusquement, à bout de souffle, avec l'impression que mon cœur va me lâcher et me laisser là, sur ce trottoir humide recouvert de quelques feuilles mortes comme un cadavre.

Je me penche en avant, un point de côté surgissant pour me déranger. Ah non !

Heureusement, le ciel de Salem est nuageux et la pluie a rafraîchi l'air. Bien que nous soyons à la fin septembre, les températures estivales tentent encore de s'accrocher. Si le thermomètre avait dépassé les trente degrés, j'aurais été en train de mourir d'une insolation. Il faut que je m'asseye !

— Eh ! La joueuse ! s'exclame Stécy en trottinant vers moi.

— Je trouve que... (j'inspire et j'expire) je ne m'en sors pas si mal.

Son rire résonne, puis je sens une légère tape sur mon omoplate, et Stécy reprend :

— Je suis fière de toi, Amber, très fière, plaisante-t-elle.

Avec joie, je parviens à retrouver mon calme et me redresse pour la regarder droit dans les yeux tout en lui rendant mon sourire.

— D'ailleurs, tu as prévu de porter quoi pour demain ? me demande-t-elle.

— Demain ? répétais-je en prenant une gorgée de la bouteille qu'elle me tend.

Comme toujours, ses yeux noisette se lèvent au ciel tandis qu'elle commence à soupirer.

— L'anniversaire chez Kate ! Ne me dis pas que tu as oublié ? s'agace-t-elle.

— J'avais totalement oublié, lui avouais-je en lui rendant sa gourde.

— Comme toujours ! Dis-moi, est-ce qu'un jour tu réussiras à te souvenir de quelque chose ?

— Ne perds pas espoir, lui rétorquais-je en la taquinant.

Sa main s'enroule autour de mon bras, me serre contre elle et nous fait avancer en remontant le chemin.

🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁

Le crépuscule s'installe alors que j'ouvre la porte d'entrée de chez moi. Je retire mes baskets et les range avec précaution, de peur que ma mère ne me le reproche, en humant la délicieuse odeur de frites qui embaume le hall. C'est ça d'avoir vingt-trois ans et de vivre encore chez ses parents : rentrer chez soi sans avoir à mettre la main à la pâte, malgré de très mauvaises notes, un couvre-feu, et des règles comme bien ranger ses chaussures.

J'avance et dépose mon sac sur le meuble en bois où une belle pile de courriers est soigneusement empilée. Je me dirige directement vers la cuisine et découvre mon père en train de lutter avec l'huile qui éclabousse dans une poêle, sous les éclats de rire de ma mère.

Ils ne m'ont pas encore remarqué, et j'en profite pour les admirer. Trente ans d'amour et une enfant. Ils sont si beaux ; j'espère un jour rencontrer quelqu'un comme mon père.

Ce dernier gémit de douleur en saisissant maladroitement la poignée de la poêle, probablement brûlante. Reculant précipitamment, il se dirige sous le robinet pendant que ma mère le rejoint pour examiner sa paume.

— Tout va bien, mon chéri, tu es juste un peu rouge. Mais pourquoi as-tu laissé la poêle ici ?

— Tu sais bien que la cuisine n'est pas vraiment mon domaine, Louise.

— C'est vrai, dis-je en m'approchant.

Ils se tournent vers moi, et je les embrasse tour à tour pendant que, mon père, confirme mes propos en soulignant qu'il préfère être assis dans son fauteuil, une bière à la main, à regarder un match à la télévision plutôt qu'être dans la cuisine.

Cuisine qui, en ce moment, est décorée de feuilles mortes, de champignons bruns, d'écureuils et de citrouilles. Ma mère ne manque jamais de marquer les saisons, et dès le 1er octobre elle ajoutera des éléments sanguinolents, remplaçant le petit renard par un squelette ou une horrible sorcière.

— Je suis déçue que tu ne m'aies pas attendue pour la décoration, lui dis-je avec un air taquin en observant la pièce.

— Comme si tu aimais encore faire ça.

— Là tu me vexes maman, rétorqué-je en me servant un verre d'eau.

— Ma pauvre enfant, je suis une mère indigne, rigole-t-elle.

— J'aurais préféré garder une cuisine authentique, répond mon père. J'ai passé l'âge des décorations, tout cela m'importe peu.

— Allez, va t'asseoir, mon blessé, avant que je ne fasse comme Michael Myers.

— Oh mon Dieu, que j'ai peur ! s'exclame-t-il en gesticulant les bras tout en quittant la salle, nous laissant seules, ma mère, moi, et le crépitement de l'huile qui cuit les steaks.

Je prends place en me hissant sur le comptoir, une habitude que j'ai gardée, et j'observe ma mère reprendre les fourneaux.

— Dis, tu n'as pas oublié que je vais chez Kate demain soir ?

— Non, tu sais que j'écris tout dans mon carnet, Amber, dit-elle en retournant la viande. J'imagine qu'il te faut un costume, comme à chaque fois ?

— Oui. Et j'avoue que ça m'est sorti de la tête avec la jeune fille retrouvée morte il y a deux semaines.

Ma mère s'arrête pour me regarder, et sans prononcer un mot, je ressens sa peur et sa tristesse. Elle connaît la mère de cette défunte jeune fille, Mélissa. Ma mère et la sienne vont dans le même club depuis deux ans. Cela lui a fait un choc d'apprendre cette horreur. Surtout que le tueur n'a toujours pas été retrouvé.

— Tant que tu as ton taser avec toi, je suis confiante.

Elle reporte son attention sur la viande qui commence à être bien trop cuite, éteint le feu et retire les steaks pour les mettre dans un des plats garnis de frites un peu plus loin.

— Et ta tenue de l'année dernière, pourquoi...

— J'ai envie de changer, la coupé-je. La pom-pom girl zombie, c'est un peu trop vu. Mais si je ne trouve rien demain avant l'anniversaire, je vais rester en zombie.

Elle hoche la tête, toujours dos à moi, lorsque je descends de l'îlot central. Je viens la serrer dans mes bras avant de l'embrasser. Son doux parfum, celui qu'elle porte depuis tant d'années, me donne toujours les mêmes frissons.

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🍁Coucou 👋

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👻Bisous 😘

DARK EMBRACE. (Sombre étreinte) ⚠️ DARKROMANCE ⚠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant