🍁Chapitre seize 🎃 - Amber

48 12 5
                                    





🎃Je déverse l'eau bouillante dans la théière, accompagnée du sachet de thé choisi par la cliente. Je n'ai pas dormi de la nuit ; quand il est sorti, j'ai fait semblant de dormir. Il est encore venu caresser ma joue avant de disparaître par la fenêtre.

🎃J'ai trouvé étrange qu'il n'est pas resté plus longtemps, surtout avec Stécy à côté, mais elle s'est vite rendormie elle aussi. Elle a de la chance d'avoir un sommeil si profond.

🎃Je frissonne encore en repensant à ce qu'il m'a demandé de faire avec ce couteau, que j'ai jeté à la poubelle. Il est hors de question que je le poignarde pour son plaisir, s'il revient ce soir ou un autre jour. Qui fait ça ? C'est écœurant, et ce côté de lui ne me plaît pas du tout. Je me mentirais si je disais que je ne ressens rien quand il vient chez moi sans que je le sache, avec ce masque. Ça ajoute un peu de piment à la situation, mais ça ? Non ! C'est hors de question, et je crois qu'il a bien compris quand je n'ai pas réagi à son baiser.

🎃Je fais le tour du comptoir pour déposer la commande de la table 5. La cliente me sourit en rangeant le livre qu'elle était en train de lire, dont j'ai eu le temps de voir le titre ; « Salem » de Stephen King. C'est sûrement une touriste.

🍁Je fais demi-tour et retourne au fourneau pour oublier cette nuit, ou du moins essayer mais ça je sais que ça ne marchera pas du tout. Il m'obsède, mais pas de la même façon que lui.

Je bois une gorgée de mon café serré que je me suis servi pour rester éveillée.

🎃En me retournant vers l'horloge au-dessus des machines, je constate qu'il est quinze heures. Je suis ici depuis à peine une heure ; la journée va être longue. Déjà, mes cours de ce matin étaient interminables. J'ai tellement hâte d'être dans mon lit, barricadée chez moi, à l'abri du monde extérieur, même de lui. Je veux être tranquille et dormir sans avoir à me préoccuper de sa présence.

Aurait-il vraiment fait du mal à ma famille si j'avais crié ?

Je me pince l'arête du nez en soufflant. Pense à autre chose putain !

Pourquoi l'ai-je embrassé à cette fête ? Pourquoi ?

🎃La porte s'ouvre, déclenchant la clochette suspendue au-dessus. Je me retourne et découvre un homme grand et brun. Il porte un pull noir dont les manches sont retroussées jusqu'aux avant-bras, révélant une rose tatouée dont la tige disparaît de l'autre côté. Je regarde par la fenêtre ; aujourd'hui, il fait soleil, mais le vent est présent, et nous ne sommes pas en été. Il est peu vêtu pour un temps comme ça.

🎃Il avance vers moi, avec un sourire dévoilant des dents parfaitement blanches. Il a une légère barbe de quelques jours, et lorsque je croise ses yeux, je suis frappée par leur couleur bleu clair et leurs épais cils. Même avec du mascara, je n'arrive pas à obtenir cet effet.

— Bonjour, dit-il d'une voix rauque. Je prendrai un café, s'il vous plaît.

Est-ce que c'est toi ?

🎃Je déglutis et hoche la tête sans répondre, me méfiant de chaque homme qui entre dans l'enceinte Lily & Coffeeshop. Peut-être que c'est lui. Cet homme pourrait bien être Michel-Ange. Mais je ne sais pas ; il n'a pas la même voix que mon harceleur, même ça je ne peux le confirmer vue qu'il trafique sa voix. Cependant, il a la même carrure, ou alors c'est l'effet de sa capuche. Putain ! Je n'en sais rien !

🎃C'est peut-être même ce vieux assis depuis trente minutes à sa table, alors qu'il a terminé son café depuis longtemps. Il m'observe toutes les cinq secondes, un peu dissimulé derrière son journal. Pense-t-il que je ne l'ai pas remarqué ?

🎃Si c'est lui, je meurs immédiatement ! Juste en imaginant que j'aurais laissé cet homme toucher mon intimité la plus profonde. De toute façon, il n'a pas la même posture ni le même corps, donc je suis sauvée.

Un raclement de gorge retentit et me ramène à la réalité.

— Mon café, réclame-t-il d'un ton froid.

Petit con, qu'est-ce qu'ils ont les mecs en ce moment ?

— Oui, pardon, lui dis-je en mettant la machine en route.

🎃Je te déteste, Michel-Ange, quoi que tu sois, je te hais et je donnerais tout pour que tu entendes mes pensées.

Une fois prêt, je lui tends et il sort sa carte de crédit pour payer c'est là que je remarque qu'il lui manque le petit doigt. J'en frissonne. Michel-Ange porte des gants non ? Non... non... arrête.

— Que faites-vous après votre travail ? me demande-t-il, me déstabilisant.

Je le dévisage, et il fronce les sourcils avant de répéter sa question.

— Je rentre chez moi.

— Puis-je vous inviter à boire un verre ?

— Je... je...

Putain ! Mais parle !

🎃Ses lèvres s'étirent en un sourire séduisant, ce qui semble l'amuser.

— Elle dit oui, intervient Lucie derrière moi.

Oh mon Dieu ! Je vais la tuer.

🎃Elle s'approche, pose ses deux avant-bras sur le comptoir à côté de la caisse et me scrute avec un grand rictus.

— Très bien, à quelle heure finit-elle ? demande-t-il à ma collègue plutôt qu'à moi.

— 19 heures.

Je me retourne complètement vers Lucie, étonnée.

— Mais je finis mon service à 21 heures ce soir, Lucie !

— Non, plus maintenant, déclare-t-elle fièrement. Je ferai la fermeture toute seule, et toi, tu vas faire de nouvelles rencontres.

— Je...

— C'est parfait, alors à tout à l'heure, me dit-il en me faisant un clin d'œil en sortant.

🎃Je le regarde passer devant la vitre, où la jeune femme avec son livre lève la tête pour le suivre des yeux jusqu'à ce qu'il traverse la rue.

Je croise les bras et me tourne vers ma collègue, la fusillant du regard, mais elle éclate de rire et hausse les épaules.

— Mais je ne le connais pas, imagine que c'est un taré ?

— S'il en est un, tu as ton spray, non ? De toute façon, il est bien trop beau pour que tu refuses cette invitation, ma chère.

🎃Elle ne sait pas que j'ai déjà un malade mental qui me harcèle. Et si c'était lui, ce qui ne m'étonnerait pas, que penserait le véritable Michel-Ange ?

Putain ! Je me casse la tête en pensant à ce malade qui souhaite que je le poignarde pour lui donner du plaisir. Je vous en prie, faites qu'il soit normal ! Pitié !

J'aimerais vivre une rencontre comme toutes les autres femmes, normalement et sans jeux de rôle.

🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁🍁

DARK EMBRACE. (Sombre étreinte) ⚠️ DARKROMANCE ⚠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant